Les États-Unis se disent consternés par la montée du nombre de femmes et enfants qui subissent des violences sexuelles chaque jour dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, tel que démontré au début du mois de mai par des documents de Médecins sans frontières (MSF).
Samantha Power, administratrice de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) @Photo Droits tiers.
Dans un communiqué publié lundi 30 mai, Samantha Power, administratrice de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), souligne que les combats actuels entre l’armée congolaise et le M23 soutenu par le Rwanda, ont provoqué le déplacement de plus d’un million de personnes depuis le mois de mars 2022, dont la plupart sont forcées à vivre dans des camps dangereux et surpeuplés, sans accès approprié à la nourriture, à l’eau et à des soins médicaux.
Dans ces conditions scandaleuses, des milliers de femmes et d’enfants sont exploités par des réseaux organisés de trafic sexuel dont beaucoup seraient dirigés par des personnes liées au gouvernement de la RDC. Le conflit avec le M23 dans le Nord-Kivu a aggravé une situation déjà désastreuse dans l’est de la RDC, particulièrement dans la province de l’Ituri où d’autres groupes armés, y compris la CODECO et les ADF (aussi connus sous le nom de Daesch-RDC), tuent aveuglément des civils. Je rejoins les préoccupations profondes du secrétaire d’État Blinken à l’égard des personnes tuées, blessées, déplacées et rendues vulnérables par les violences, a déclaré Samantha Power.
Washington hausse le ton contre Kagame
Pour madame Samantha Power, il est impératif que le gouvernement rwandais mette fin à son appui aux terroristes du M23 et retire ses troupes sur le sol congolais.
La gestionnaire de l’USAID a appelé le gouvernement de la RDC à doubler d’efforts pour protéger ses citoyens les plus vulnérables, d’envisager des nouveaux sites où les personnes déplacées peuvent bénéficier de services et recevoir une protection. Et d’approuver systématiquement, dit-elle, les lois du gouvernement contre les maisons closes impliquées dans la traite et l’exploitation des femmes et des filles, de fournir un accès sans entraves aux agences humanitaires qui s’emploient à soulager les souffrances de millions de citoyens congolais.
Samantha Power s’est dit, par ailleurs, reconnaissante envers leurs partenaires qui travaillent dans des conditions périlleuses et éprouvantes pour fournir une aide qui sauve des vies dans l’une des urgences humanitaires les plus graves du monde. Elle a, en outre, exhorté les autres gouvernements du monde à élever leurs voix et fournir des ressources pour soutenir le peuple congolais.