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Tricherie, Kadima sermonné par l’opposition

“Le message est passé”, a prévenu le radical Martin Fayulu, le visage déformé de rage devant une barrière métallique dressée par les forces de l’ordre, au niveau de la BCDC sur le Boulevard du 30 juin, une des principales artères de Kinshasa. Les opposants entendaient manifester leur ras-le-bol contre la vaste fraude que prépare, selon eux, le bureau Kadima.

Par Patrick Mputu

Les opposants avec en en tête du cortège Katumbi, Fayulu, Matata et Sesanga. Ils ont été empêchés de manifester devant le siège de la commission électorale @Photo Droits tiers.

publié le 26 mai 2023 à 20:08:00

Jeudi, les leaders de l’opposition congolaise ont été empêchés par les forces de l’ordre de se rendre devant le siège de la commission électorale nationale (Ceni) où ils avaient prévu de manifester contre le “chaos électoral” qui s’annonce en République démocratique du Congo. Aux premières heures, le centre-ville était paralysé. D’énormes embouteillages ont perturbé la circulation. Les policiers anti-émeute déployés en nombre ont bloqué les accès vers la Ceni. Peu avant 10h, les quatre opposants Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Matata Ponyo et Delly Sesanga ont apparu sur le Boulevard du 30 juin. La police, disciplinée cette fois-ci, a tout simplement obstrué le passage aux manifestants. La tension était perceptible face aux téméraires qui tentaient d’avancer, mais la forteresse était imprenable. À toutes les tentatives, les marcheurs ont été repoussés.

Des échanges ont été vifs entre les leaders politiques et les responsables de la police. Trois heures de malentendu, aucun compromis trouvé. La police les a priés de constituer une délégation de 10 pour aller déposer le mémo, proposition aussitôt rejetée par les leaders qui voulaient s’amener avec la foule. Les manifestants “n’ont pas un mémorandum ni un document”, à déposer à la Ceni, “nous n’avons pas reçu l’ordre de la hiérarchie” de les laisser passer, a expliqué un officier de police sous couvert d’anonymat.

Piqué au vif, le candidat Martin Fayulu a averti Denis Kadima que le peuple le surveille. Tout tripatouillage ne passera pas. Pour Fayulu, le sit-in a réussi : “je crois qu’ils ont compris le message”. Même si les militants ne sont pas arrivés devant le bureau de la CENI, mais le fait de paralyser les activités au centre-ville et de constater une forte mobilisation, est un avertissement. Cependant, l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 a tiré les oreilles du président de la CENI. Denis Kadima en lui disant que la population n’est pas prête à accepter une nouvelle fraude électorale (comme ce fut le cas de Nangaa en 2018). “[…] je crois qu’ils ont compris le message. Sur l’ensemble du pays comme tout autour ici dans les parages, il y a nos militants, on les empêche, mais ils sont là, et nous les représentons ici pour dire à la CENI, principalement à Monsieur Kadima et à toute son équipe que nous n’accepterons pas une nouvelle fraude électorale”, a-t-il laissé entendre aux journalistes à chaud encerclés par des policiers et d’autres cadres de l’opposition.

À cri et à cor, Fayulu a rappelé que c’est la vérité des urnes qui doit prévaloir dans un scrutin électoral. De plus, a-t-il ajouté, l’actuel fichier électoral n’est pas crédible, car il a été fabriqué avec l’idée d’accompagner Tshisekedi fils à avoir un second bail au Palais de la Nation. “Nous n’acceptons pas son fichier électoral, son fichier boutiqué et fabriqué pour faire passer Félix Tshisekedi (l’actuel président de la République)[…] Nous continuons à résister, donc si lui (Denis Kadima président de la CENI) pense qu’il va passer par la force, s’il pense qu’il va consommer l’argent du contribuable congolais comme il entend et qu’il va encore aujourd’hui mettre Tshisekedi pour qu’il garde le poste qu’il a usurpé, nous disons “Non”, a insisté Martin Fayulu.

Moins bavard, mais pertinent et percutant, le leader d’Ensemble pour la République a juste souligné en 6 secondes qu’ils sont à la recherche d’un véritable processus électoral en RDC. Raison primordiale, d’après lui, de leur sit-in. “Je crois que tout a été dit, nous cherchons des vraies élections”, a-t-il déclaré d’un air sérieux et déterminé.

Bien avant, Sesanga avait salué le courage de la population en rappelant que la RDC n’est pas une propriété privée de Félix Tshisekedi, encore moins de ses amis. D’après l’élu de Luiza, c’est aux Congolais de se réapproprier leur propre processus électoral afin de choisir leurs propres futurs dirigeants.

Des pneus brûlés sur la chaussée

Des manifestants ont enflammé des pneus sur la chaussée et entonné des chants hostiles au président Félix Tshisekedi. Des colonnes de fumée spectaculaires en plein centre-ville, inimaginable, s’est étonné un opérateur économique local. Les protestataires ont aussi lancé des pierres ou des bouteilles en plastique en direction de la police, qui les a repoussés à coups de matraque ou en avançant avec des véhicules dans la foule, la poussant à se disperser. Au moins deux hommes qui formaient une ceinture de protection autour de Moïse Katumbi ont été brutalisés par la police. L’un d’eux a été blessé au visage.

“Le président Tshisekedi vit son deuxième cauchemar “blanc” (couleurs des habits que portent les opposants dans chaque manifestation)”, peste un cadre d’Ensemble. À l’acte 2 d’une série d’activités programmées, le son du quatuor retentit fort maintenant aux oreilles du président congolais et de la communauté internationale. Considéré comme distant de réalités sociales, Félix Tshisekedi se voit obligé d’écouter aussi l’autre son de cloche que le sien, lui avait aussi conseillé Franck Diongo.

Le leader du MLP avait suggéré au chef de l’État, lors d’une conférence de presse au mois d’avril à Kinshasa, de prendre une initiative citoyenne pour convoquer toutes les parties prenantes au processus électoral autour d’une même table. Selon Diongo, l’objectif est de calmer la tension actuelle au pays.

Une précédente manifestation de l’opposition avait été réprimée samedi à Kinshasa par la police, répression condamnée par l’ONU, l’Union européenne ou encore l’épiscopat congolais. Mardi, l’opposant Katumbi avait été empêché de se rendre dans la province du Kongo-central (ouest). Des bousculades se sont produites lorsque des policiers, brandissant des bâtons, se sont mis à évacuer les quatre leaders de l’opposition sur la chaussée. Si la police s’est félicitée de zéro blessé, l’opposition a établi la liste de quelques-uns. La présidentielle est prévue le 20 décembre et Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis 2019, est candidat à sa réélection.

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