“Aujourd’hui, nous constatons une légère amélioration de la situation nutritionnelle des enfants en ce sens que la malnutrition aiguë est passée de 13% (EDS 2007) à 7% (MICS 2018), selon la dernière enquête nationale MICS conduite en 2018”, a expliqué Béatrice Kalenga Tshiala, directrice adjointe du Programme national de nutrition (PRONANUT), lors d’un entretien mercredi à Ouragan.cd. “Malgré cette réduction notable, chaque année, environ 1,5 million d’enfants de moins de 5 ans souffrent de la malnutrition aiguë sévère. Ils ont besoin de traitement”, a décrit Mme Kalenga. Et de poursuivre : “Notre souhait est de voir la prise en charge de la malnutrition se faire de manière équilibrée pour qu’il y ait une couverture totale à travers les zones de santé”.

Au sujet de la malnutrition chronique (retard de croissance), elle est restée stationnaire depuis 2 décennies. 42% des enfants de moins de 5 ans sont en retard de croissance, soit plus de 9 millions d’enfants, a fait savoir la directrice adjointe du PRONANUT.

Des interventions multisectorielles de santé, nutrition, eau, hygiène et assainissement, d’education et de protection sociale ont besoin d’être mises en œuvre à l’échelle pour prévenir la malnutrition.

Cependant, par rapport à l’ampleur des problèmes nutritionnels, Mme Kalenga estime que la riposte nécessite non seulement la mise à l’échelle des actions directes mais également des interventions sensibles à la nutrition, le renforcement de l’intégration des interventions de nutrition dans les stratégies opérationnelles et politiques des secteurs sensibles. C’est l’objectif de l’exercice de la cartographie des acteurs et actions de nutrition dans le pays dont les résultats sont restitués.

Elle rappelle que les résultats de la cartographie des interventions et intervenants en nutrition récemment publiés lors d’une matinée de restitution, vont permettre de renforcer les mécanismes de coordination, de déterminer les lacunes et gap des interventions (couverture géographique des interventions, couverture des populations cibles, la répartition ou concentration des partenaires) mais surtout de déterminer le volume d’investissement. Elle saisit l’occasion pour lancer un appel à la vulgarisation de ces résultats car, dit-elle, ils devront aider à mettre sur pied des stratégies d’interventions capables de lutter contre la malnutrition sous toutes ses formes et aussi de contribuer efficacement à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030.

Pour rappel, la malnutrition est un problème de santé publique en RDC . Outre la sous-nutrition, d’autres formes de malnutrition constituent des problèmes de santé publique émergents. Il s’agit notamment du diabète, des maladies nutritionnelles non transmissibles comme aussi les maladies cardio-vasculaires comme l’hypertension avec comme facteur de risque l’obésité.