Alors que le chef du gouvernement congolais est attendu dans quelques heures sur le site des déplacés de Bushagara dans le territoire de Nyiragongo au nord de la ville de Goma, le président des déplacés a dressé un lourd bilant de ceux qui sont décédés à cause des mauvaises conditions de vie.

« Nous allons lui demander de rétablir la paix chez nous pour que nous y rentrions. Nous souffrons beaucoup ici, nous n’avons pas reçu de l’aide il y a 4 mois. Les déplacés meurent de faim chaque jour. Nous allons bientôt enterrer trois personnes mortes cette nuit », a déploré Musegura Theo.

A cause de mauvaises conditions de vie, 517 personnes ont perdu la vie depuis le 26 juin 2022, dit-il.

A côté, une femme a attiré l’attention du reporter de Ouragan.cd. Libera Tabiti, 28 ans, avait un sac en main dans lequel il y avait des cuillères, gobelets et deux assiettes. “Enceinte et presque à terme, Tabiti a confié à notre journaliste qu’elle avait fait deux jours sans manger. Elle n’avait plus qu’un choix, celui de vendre ce qui lui était très cher, les objets de cuisine”, a-t-elle détaillé.

Je n’ai pas mangé depuis deux jours, je suis enceinte, 8 mois et demi déjà. Depuis hier, je n’ai pas entendu le mouvement de mon enfant dans le ventre. Je crois qu’il a faim, d’autres qui se trouvent à la maison, sont sur le point de mourir. J’avais déjà vendu mes pagnes, le téléphone et aujourd’hui, j’ai décidé de vendre ce qui me restait mais à quel prix ? 1500 FC pour tout ça. Nous vivons l’enfer ici. Nous voulons vraiment rentrer chez nous le plutôt, se désole-t-elle larmes aux yeux.

Les déplacés venus de Kibumba, Rutshuru et Masisi vivent le martyre au nord et à l’ouest de la ville de Goma. Selon le Conseil norvégien pour les réfugiés, la crise humanitaire en RDC est la plus négligée du monde. Le Conseil avait rappelé que la situation actuelle est principalement liée aux conflits, mais aussi aux épidémies et catastrophes naturelles.