Des élus de l’opposition parmi les plus radicaux se sont attisés la colère du speaker de la Chambre basse du Parlement. Absents souvent aux plénières et activités parlementaires, ils seront probablement sanctionnés. “Je vous demande d’informer les autres collègues qui ne viennent pas à nos plénières que le bureau prendra la décision conformément à notre règlement intérieur”, a prévenu le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso. Dans le lot des élus à sanctionner figurent les virulents contradicteurs du régime, deux anciens membres du bureau précédent à savoir Jeanine Mabunda, la prédécesseure de Mboso et son ex-adjoint, Boniface Balamage. A cette liste, il faut ajouter le candidat président Delly Sesanga, membre du quatuor de l’opposition qui a appelé la population à marcher samedi à Kinshasa pour exprimer son ras-le-bol contre le pouvoir de Tshisekedi.

Les autres élus qui risquent aussi l’exclusion sont Roger Abotome, François Nzekuye, Claudel-André Lubaya, Jonathan Wata, Raphael Kibuka, Louise Munga, Jean-Marie Bulambo et Alexis Luhonji.

Mboso agite l’épouvantail pour taire la contestation. À défaut de les invalider, le membre du présidium de l’Union sacrée vise à frapper aussi leurs porte-monnaies en rabattant carrément leurs émoluments. Un des élus menacés d’invalidation par Mboso a crié au scandale “dénonçant le retour à ciel ouvert de la dictature”. Il parle des méthodes Kabila sans Kabila, des méthodes Mobutu sans Mobutu.

En juin 2022, le bureau Mboso avait déjà fait invalider cinq députés nationaux de l’opposition pour « absences non justifiées ». Il s’agissait de l’ex-PM Adolphe Muzito, l’élu AFDC d’Uvira Luc Mulimbalimba ainsi que trois anciens ministres aujourd’hui députés de la famille politique de l’ancien président Joseph Kabila à savoir Henri Mova Sakanyi, Marie-Ange Mushobekwa et Papy Nyango.