Turbulences en vue, la perspective des élections en RDC fixées dans 7 mois agite déjà le marigot politique congolais et les laïcs catholiques s’en inquiètent. Ils disent constater le même décor qui leur avait poussé à multiplier des actions de mobilisation à la fin du régime Kabila.
Les membres du bureau du Comité laïc de coordination (CLC) @Photo Droits tiers.
Dans une déclaration jeudi, la direction du Comité laïc de coordination (CLC) a rappelé que les élections ne sont pas la propriété privée du président de la CENI ni du chef de l’État encore moins du camp politique de celui-ci. Pour cette organisation des chrétiens catholiques reconnue par le Vatican, les élections sont l’expression de la souveraineté du peuple. “Ce peuple doit être respecté dans ses droits, car ayant payé au prix du sang son droit constitutionnel de désigner librement ses dirigeants”, a fait remarquer le CLC.
Étant donné que l’équipe Kadima semble ne pas écouter les observations des parties prenantes au processus électoral, les laïcs catholiques le mettent en garde : “La persistance par la CENI de rester totalement imperméable aux suggestions des parties prenantes au processus et de procéder par fait accompli, avec un audit de sa propre composition, ne pourra mener qu’à des élections chaotiques”, préviennent-ils.
Avant de rappeler aux membres de la Centrale électorale l’importance des experts de l’Organisation internationale de la Francophonie dans l’audit du fichier électoral. Ils ont laissé entendre que le dernier audit du fichier électoral fait par l’OIF avait permis d’extirper 6 millions de faux électeurs, dont neuf cent mille (9 00 000) mineurs.
Ainsi, le CLC se lance dans une « campagne de sensibilisation et de réarmement moral de toutes ses structures de base ». Objectif : « préparer le peuple à prendre ses responsabilités ». L’organisation entend demeurer dans la rue avec de « grandes manifestations pour faire échec au chaos électoral » qui se dessine.
L’exécutif se détourne de son objectif constitutionnel
Les fidèles catholiques conçoivent mal que tout un gouvernement (Sama 2) soit transformé en une plateforme électorale. Pour eux, l’exécutif national a perdu son objectif constitutionnel, celui d’être au service exclusif du peuple congolais, qui n’est pas que composé de leurs militants.
Certains membres de ce gouvernement persistent à présider leurs partis en violation flagrante de l’article 97 de la Constitution qui les oblige pourtant à démissionner de leurs fonctions politiques, ont-ils fulminé.
Aujourd’hui, ont-ils conclu, le tableau de la situation de vie des Congolais est sombre avec une insécurité généralisée, particulièrement suite à la montée et à la manipulation des conflits entre communautés.