L’unanimité se dégage autour de la répression policière contre les manifestants de l’opposition. Après le ministère des Droits humains, la Commission nationale des droits de l’homme, (CNDH) joint aussi sa voix pour désapprouver l’usage disproportionné de la force par les éléments de la police.
Les éléments de la police dégainent sur les manifestants civils non armés @Photo Droits tiers.
L’institution dit, dans un communiqué, avoir suivi avec un intérêt soutenu les différentes marches organisées par certains partis de l’opposition et ceux proches du pouvoir, dont l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le samedi 20 mai à Kinshasa. Sans mâcher les mots, la CNDH déplore et condamne fermement le fait que ces marches censées être pacifiques aient dérapé en violences, surtout par la répression de la police. “Cette dernière a fait un usage disproportionné des gaz lacrymogènes et autres armes ainsi qu’opéré plusieurs interpellations des manifestants tant de l’opposition politique que de la population”, s’indigne Paul Nsapu, le président de cette structure.
La CNDH fustige également le comportement irresponsable de Gentiny Ngobila, l’autorité administrative de la ville province de Kinshasa qui s’est permise avec légèreté, d’autoriser simultanément trois marches à la même date malgré les risques évidents de confrontation entre les différents groupes, rendant ainsi l’encadrement de la police difficile.
Par ailleurs, elle note que les itinéraires n’ont pas été respectés par les différents groupes et que certains manifestants ont eu à recourir à l’usage des armes blanches. Ainsi, la CNDH promet de publier dans les jours à venir un rapport complet sur ces dérapages, après une enquête approfondie sur le terrain.
Ainsi, elle exhorte les organisateurs de la marche d’user de la retenue à travers une tolérence mutuelle en attendant l’aboutissement des enquêtes libres et indépendantes. A la police, Nsapu presse de procéder à l’arrestation immédiate des éléments qui se sont compromis dans des actes cruels, inhumains et dégradants infligés aux manifestants et plus particulièrement aux mineurs ; et à la population congolaise de rester calme et vigilante en attendant l’aboutissement des enquêtes libres et indépendantes afin que les responsabilités soient établies et que les coupables répondent de leurs actes.
La marche à l’appel de l’opposition a tourné samedi au drame. De nombreux blessés ont été enregistrés aussi bien dans les rangs de manifestants que de forces de l’ordre. La police a avancé un bilan de 14 blessés dont 3 graves, se vantant d’aucune perte en vie humaine.