Des révélations troublantes sont celles qui émanent de la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE) qui affirme que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) finance l’organisation d’une marche politique projetée pour ce jeudi 25 mai 2023 à Kinshasa par le biais d’un regroupement politique appartenant aux deux membres de la CENI entérinés comme délégués de l’opposition. Pour la CASE, cette action viole la loi portant organisation et fonctionnement de la CENI.
Le quartier général de la CENI à Kinshasa/Gombe @Photo Droits tiers.
La CASE se dit révoltée d’apprendre que deux membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) viennent de programmer une marche politique pour le jeudi 25 mai 2023, sous couvert de leur plateforme dénommée “Dynamique de l’opposition républicaine (DYPRO)”. Le président de cette plateforme de la société civile spécialisée en matière électorale, Simaro Ngongo Mbayo, ne s’explique toujours pas de l’activisme politique téméraire et continu des membres de la CENI prétendument issus de l’opposition alors que la loi portant organisation et fonctionnement de la CENI les astreint à la stricte neutralité politique. « Messieurs Didi Manara Linga, jouant allégoriquement le rôle de deuxième vice-président et Âgée Matembo Toto assumant illégitimement les fonctions de questeur, utilisent Monsieur Mutamba Constant comme pion politique pour exécuter toutes les sales besognes contre le processus électoral », a déclaré le président de la CASE dans une déclaration de suivi du processus électoral publiée samedi depuis les États-Unis d’Amérique.
La marche initiée par la CENI pour son auto-légitimation illusoire n’est ni plus ni moins qu’une rubrique de dilapidation des fonds électoraux au moment où la même CENI est incapable de régler les salaires des agents électoraux du cycle passé comme ceux employés lors de l’opération bâclée de révision du fichier électoral, reproche Simaro Ngongo Mbayo.
Tshisekedi verrouille dangereusement le processus électoral en sa faveur
La Commission africaine pour la supervision des élections (CASE) se dit, par ailleurs, profondément choquée par la brutalité avec laquelle le régime du président Félix Tshisekedi a empêché la marche pacifique du peuple congolais à l’initiative des leaders de l’opposition politique, contre le processus électoral chaotique en préparation. « Les inhumanités avec lesquelles les éléments de la Police nationale congolaise (PNC) mêlés aux militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) ont tiré à bout portant, tantôt à balles réelles, tantôt aux lacrymogènes, sur les manifestants non armés, dénote que le pouvoir a planifié le chaos », réagit la CASE. Plus grave, affirme-t-elle, le châtiment atroce réservé à un mineur par une meute de policiers enragés trouble toute conscience dans un État voulu démocratique.
« L’étouffement de la marche de l’opposition pourtant dûment programmée et qui a requis l’aval du gouvernement congolais ne se justifie pas. Il en est de même de l’improvisation des manifestations parallèles par des forces centrifuges à la solde du président Félix Tshisekedi qui ont choisi la barbarie cruelle pour faire obstacle à la démonstration de l’opposition », a dénoncé Simaro Ngongo Mbayo, le président de CASE.
Cette plateforme condamne fermement les entraves à l’expression démocratique et invite le peuple congolais à mieux identifier dorénavant les auteurs de son malheur. Car, dit-elle, contraindre une marche pacifique qui réclame l’amélioration de la qualité du processus électoral est préjudiciable à toute gouvernance exemplaire. La CASE note que par cette attitude d’intolérance et de gangstérisme, « le président Félix Tshisekedi vient de verrouiller dangereusement le processus électoral en sa faveur ». En faisant barrage aux actions de réclamation citoyenne en vue de sa possible amélioration, le président Tshisekedi consacre ainsi la dictature dans un autoritarisme politique exagérément pointu, se préoccupe Simaro Ngongo Mbayo.
La CASE recommande enfin à l’Assemblée nationale de se ressaisir en initiant un contrôle parlementaire autour de la gestion ténébreuse des élections par Denis Kadima et son équipe.