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Kinshasa : la rue, le feu et le sang

Des scènes de guérilla urbaine, des blessés identifiés, des arrestations en cascade et le convoi de Katumbi criblé de projectiles faisant un blessé, la marche du 20 mai dernier affecte aussi bien la majorité que l’opposition. Cette opposition vitupère contre la méthode excessive employée par le régime jugé “autoritaire” de Félix Tshisekedi.

Par Landry Amisi

Des scènes de violence sur l’avenue Kianza où policiers et manifestants se sont affrontés. Des civils armés ont atterri poussant la population à détaler @Photo Droits tiers.

publié le 23 mai 2023 à 05:58:00

Lundi matin, des blessés étaient encore disputés entre les leaders politiques de l’opposition et les officiels gouvernementaux dans les quelques centres de santé où ils sont internés. Moïse Katumbi Chapwe, Martin Fayulu Madidi, Augustin Matata Ponyo Mapon et Delly Sesanga Hipungu Dja Kaseng ont sillonné les différentes unités médicales concernées pour compatir avec les victimes du 20 mai. Que de témoignages poignants. Les blessés en situation de communiquer ont donné leur récit de la violence vécue dans leur chair. La tournée d’assistance du quatuor auprès des victimes de la marche de samedi dernier a été saluée par les malades. De nombreux cas de traumatismes graves ont été signalés. Les quatre leaders ont pris l’entière charge des soins. Un jour avant, le mineur Roger Masasu rossé par la police avait reçu la visite des opposants avant celle des officiels. Les émissaires de Katumbi avaient remis dimanche une enveloppe à sa famille pour la prise en charge médicale de ce brave garçon après le SOS lancé par sa maman.

Lundi toujours, quelques heures après, le chef de l’État a aussi apporté un réconfort moral à toutes les victimes de la marche. Félix Tshisekedi a fait la ronde des centres hospitaliers ayant reçu les blessés. Il a visité en premier le jeune Roger Masasu dit Junior, interné dans un centre hospitalier du quartier Debonhomme à la suite de son interpellation musclée. Après, il était au chevet des 18 policiers blessés à la clinique La candeur à Limete. 8 blessés légers sont sortis de l’hôpital lundi tandis que 11 portent encore des symptômes de traumatisme intracrânien. Le président de la République, Félix Tshisekedi ,a bouclé sa tournée par l’hôpital HJ de Limete qui a reçu aux services d’urgence la journaliste Geonne Djoko. La vie de la rédactrice de la web télévision Congo Lisanga est hors du danger. Elle poursuit des soins appropriés. Partout où le chef de l’Etat est passé, la prise en charge est assurée, selon la presse présidentielle, par l’État congolais.

Le 20, c’était l’horreur

Des scènes troublantes de répression présentent une autre image de la police congolaise. Des agents brutaux, sans pitié et intraitables. Parfois, les hommes armés en civil avaient infiltré la masse et ciblé leurs victimes, ont rapporté quelques témoins. Des tirs de gaz lacrymogène, il y en a eu. Mais pas seulement. Puisqu’il a été également déploré des tirs à balles réelles. Une journée noire qui a vu couler le sang des Congolais. Une journée qui a également fait gaspiller une bonne réserve de munitions de la force publique. Pourtant, tout ceci était évitable.

La récupération politique

Sur la toile, plusieurs internautes s’affrontent pour tantôt condamner les bavures policières de la part de l’autorité établie, tantôt pour justifier la répression. Selon que l’on se trouve d’un bord politique ou de l’autre. Les organisations de la société civile ont unanimement condamné la barbarie des forces de l’ordre. Pendant ce temps, les défenseurs du régime Tshisekedi ont voulu justifier les dérapages de la police en traitant cette répression de faible et la marche d’une initiative d’une opposition « ya pete » (faible).

Un lourd bilan

À Ngaba, sur l’avenue Kianza, les émeutes ont été violentes. Beaucoup de manifestants de l’opposition en sont sortis avec des visages amochés, des bras ou jambes fracturés. Les autres gisaient dans le sang sur le sol. Dans le périmètre des affrontements, toutes les activités étaient paralysées. D’après le bilan provisoire avancé par la police, il y a eu 13 blessés, dont 9 policiers, 3 manifestants et une journaliste.

Les enquêtes sont en train de continuer, le bilan partiel du côté de la police, nous avons neuf (9) blessés, dont deux (2) qui sont dans un état critique, vous avez d’ailleurs les images. Du côté de la population, il y a trois (3) blessés, ils sont à l’hôpital Saint-Joseph (dans la commune de Limete). Il y a aussi une journaliste qui a été vandalisée par les Kuluna (bandits) qui ont été arrêtés, je crois qu’elle va porter plainte, a détaillé le commissaire provincial de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo.

Des protestataires étaient venus de plusieurs quartiers de Ngaba et Lemba en petits groupes pour surprendre les hommes en uniforme. L’objectif était de prendre d’assaut l’avenue Kianza afin de défiler vers Lemba Super. La stratégie avait réussi, voilà pourquoi la police n’avait plus d’autres choix que de procéder aux arrestations, a indiqué un officier de la police sous couvert d’anonymat.

Accusé d’être l’auteur de cette répression, le général Kasongo se défend. L’officier affirme qu’“il y a eu beaucoup de provocations, il y a eu des stratégies de leur côté pour nuire. Qu’à cela ne tienne, la police a bien travaillé malgré les dérapages”. Évidemment, reconnaît-il, il y a des policiers qui se sont mal comportés qui ont tapé sur un enfant. “Nous avons arrêté trois (3) qui sont au cachot, ils seront déférés devant la justice pour répondre de leurs actes”.

Des condamnations pleuvent

Dans un communiqué lundi, Washington s’est dit préoccupé par les indications d’un usage disproportionné de la force par les forces de sécurité en réponse aux manifestations à Kinshasa le samedi 20 mai, y compris l’agression d’un mineur. “L’engagement des États-Unis en faveur du droit de se réunir, de la liberté d’expression et de la liberté de la presse est inébranlable”, insiste le communiqué qui rappelle que “ces droits sont le fondement d’une démocratie saine”. Nous soutenons le droit du peuple congolais à manifester pacifiquement pour exprimer ses préoccupations et ses aspirations. Nous soulignons l’importance d’exercer ces droits de manière pacifique”, a insisté le communiqué publié par la mission diplomatique américaine à Kinshasa.

L’administration Biden attend ainsi l’engagement rapide du gouvernement congolais à identifier et à détenir les agents de sécurité responsables d’un usage disproportionné de la force.

Même message de l’Union européenne. L’organisation a également condamné la répression violente de cette manifestation de l’opposition et l’usage disproportionné de la force à l’encontre des manifestants, y compris des mineurs. Elle espère que l’enquête indépendante de la justice, demandée par le ministre des Droits humains de la RDC, permettra de faire la lumière sur les circonstances et d’établir les responsabilités sur les violations constatées. Sa porte-parole à Kinshasa, Nabila Massrali soutient que le respect des libertés publiques y inclus la liberté de réunion et d’association, est essentiel et constitue un élément déterminant du déroulement d’un scrutin apaisé. “Un espace d’expression et de débat sans entrave est indispensable pour permettre aux citoyens de se prononcer librement en vue des élections”. L’UE attend des autorités congolaises qu’elles mettent en place les conditions nécessaires pour atteindre cet objectif.

De son côté, l’ACAJ a condamné le gouverneur de Kinshasa pour avoir notifié verbalement les leaders de l’opposition quant au changement de l’itinéraire à 24heures de leur manifestation. Pareille décision administrative, selon Georges Kapiamba, aurait dû l’être “au moins quatre jours avant, question de permettre éventuellement aux organisateurs de la contester devant le juge compétent”. Mais pour un cadre Lamuka, Félix Tshisekedi est tombé de haut. Il est devenu bourreau de la démocratie.

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