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Des mandats d’arrêt en gestation contre Kamitatu et SK Della

Des mandats d’arrêt ont été préparés à l’encontre d’hommes-clés dans l’entourage des principaux candidats d’opposition à la présidentielle en RDC. Fébrile à quelques mois de la date des élections, le pouvoir est en pleine dérive autoritaire, dénonce un cadre de Lamuka. Mais la communauté internationale est bien décidée à ne pas le laisser faire. Certains hauts dirigeants congolais font l’objet d’une instruction en vue de futures sanctions.

Olivier Kamitatu et Salomon Idi Kalonda Della, deux proches collaborateurs de Moïse Katumbi. @Photo Droits tiers.

publié le 26 mai 2023 à 06:16:00

« Les mandats sont prêts. Ne manquent plus que l’occasion pour les faire exécuter », indiquent plusieurs sources au sein des services de renseignement, en rupture de ban avec leur hiérarchie. Cette occasion, en réalité, un prétexte, aurait pu être le sit-in de ce jeudi à Kinshasa devant la CENI, celui-ci ayant été interdit par le vice-gouverneur Gérard Mulumba. Un escadron spécial de la police avait même été prévu pour interpeller « les cibles ».

Ces mandats d’arrêt visent des personnalités-clés dans l’entourage des principaux candidats de l’opposition. Moins intouchables, estime le pouvoir, que les principaux leaders eux-mêmes : Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Mata Ponyo et Delly Sesanga dont l’éventuelle arrestation provoquerait un tollé dans le pays comme à l’international. Il s’agit notamment de Prince Epenge et d’Alex Dende, alias Lexxus Legal, proches de Martin Fayulu ; d’Olivier Kamitatu, de Salomon Kalonda et du député Innocent Kazembe, trois collaborateurs de Moïse Katumbi ; ou encore de Franklin Tshiamala, le secrétaire général de LGD, le parti d’Augustin Matata Ponyo.

L’objectif du régime de Kinshasa, en pleine dérive autoritaire, est de « fragiliser les principales figures de l’opposition en vue de la présidentielle en neutralisant les hommes clés dans leur entourage », explique une source au sein d’un autre service de renseignement.

Informés, les États-Unis et l’Union européenne, entre autres, suivent de près la situation. Cet épisode est le dernier volet d’une série d’événements qui a vu le pouvoir s’en prendre à l’opposition : répression brutale de la manifestation pacifique de l’opposition du 20 mai à Kinshasa (plus de 150 blessés), arrestation d’activistes et d’opposants (dont le député provincial Mike Mukebayi), censure de médias, interdiction (illégale) faite à Moïse Katumbi de se rendre au Kongo central, etc.

Il illustre la fuite en avant d’un pouvoir en train de glisser de façon accélérée sur une pente dangereuse. Celui-ci d’ailleurs est désormais dans le viseur de la communauté internationale pour « entrave au processus électoral libre et transparent » et « atteinte aux libertés individuelles et fondamentales ». Certaines de ses principales figures font l’objet d’une instruction en vue de futures sanctions. Une liste de noms circule d’ores et déjà.

Tiré de Congo Libéré

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