Le communiqué très sévère de l’ingénieur Iracan Gratien De Saint-Nicolas interpelle principalement le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres pour n’avoir réservé aucune suite à son mémorandum du 20 avril 2023 à Bunia. “Face aux massacres à répétition dans la province de l’Ituri sous le silence du gouvernement et de la communauté internationale, nous avons déposé un mémorandum le 20 avril 2023 à l’attention du secrétaire général des Nations unies, au siège de la mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo en Ituri, l’interpellant à imposer la paix, le gouvernement ayant échoué à protéger les civils et leurs biens”, proteste l’élu de Bunia. Par la même occasion, affirme-t-il, “nous avons aussi dénoncé le crime contre l’humanité que subit la même province”.

Plus 50 mille personnes tuées en deux décennies

En 1999, près de 50 000 personnes ont été massacrées en Ituri, indique le parlementaire. S’appuyant sur des données documentées tirées de différentes sources dont Human Rght Watch, les Nations unies, les structures constituées de la société civile et les leaders communautaires et d’opinion, Iracan rappelle qu’entre 2002 et 2003, une moyenne de 3 000 personnes ont été tuées dans sa province et 5 000 environ entre 2017 et 2022. Tout récemment, de janvier à mars 2023, la province a perdu autour de 500 Congolais. Plus grave encore, rien qu’en avril 2023, les Ituriens ont enterré 98 personnes.
Après une décennie d’accalmie en Ituri, province riche en or, le conflit meurtrier entre les Hema et les Lendu a repris fin 2017, provoquant la fuite de plus d’un million et demi de personnes. En cinq ans, plusieurs milliers de civils ont été tués dans cette région de la RDC.

Le sud de l’Ituri, de même que le nord de la province voisine du Nord-Kivu, est aussi victime d’attaques répétées attribuées aux ADF (Forces démocratiques alliées), un groupe armé d’origine ougandaise présenté par le groupe jihadiste Etat islamique comme sa branche en Afrique centrale.