Un 8 mars sanglant, triste et tragique. Les terroristes Adf ont fait incursion dans la soirée de mercredi, dans le village Mukondi, dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu, tuant 38 personnes. La nouvelle a créé l’indignation totale de la population du coin.
Les rebelles Adf ont tué 36 personnes au village Mukondi, à Beni @Photo Droits tiers.
Mauvaise fin de journée du 8 mars dans le village Mukondi, à 5 km de Kalunguta, dans le territoire de Beni. Aux environs de 19h, les criminels des Forces démocratiques alliées (ADF) ont attaqué le village Mukondi, tuant sauvagement 38 civils, laissant plusieurs blessés et de nombreuses personnes portées disparues.
“Le village Mukondi attaqué hier soir par les Adf a été complètement incendié. Bilan provisoire ce matin 36 personnes tuées mais aussi des blessés”, a annoncé le gouverneur Carly Nzanzu sur Twitter. Mis en pause à cause de l’Etat de siége, le chef de l’exécutif provincial demande un déploiement rapide des militaires à Lisasa et Pabuka pour sécuriser l’axe routier Butembo-Beni qui est, dit-il, vulnérable.
Selon Kalunga Meso, chef du groupement de Buluki qui parle d’un bilan provisoire de 38 morts, les rebelles Adf en provenance du parc des Virunga ont envahi le village Mukondi où ils se sont mis à massacrer les paisibles citoyens. “Le bilan qui est toujours provisoire est de 38 personnes tuées à Mukondi et huit à Mausa”, deux villages proches l’un de l’autre dans le territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Ce chef du groupement (ensemble de villages) local ajoute que “les ADF ont rassemblé les gens pour ensuite les exécuter”.
Le même bilan est confirmé par Arsène Mumbere, président de la société civile locale, qui ajoute que les assaillants “sont entrés dans le village Mukondi sans bruit” et ont tué la plupart des victimes “par armes blanches”.
“Dans la nuit du 8 au 9 mars, des miliciens venus de la vallée de Mwalika ont incendié le village de Mukondi” et “ont tué au moins 36 personnes à l’arme blanche”, a publié jeudi matin sur son compte Twitter le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), un réseau d’analystes basés dans l’est de la RD Congo. Les autorités provinciales n’ont pas encore communiqué sur cette attaque.
Près de 150 personnes tuées par les ADF depuis le début de l’année
Le groupe rebelle islamiste ADF est à l’origine composé de rebelles ougandais majoritairement musulmans qui ont fait souche depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la RD Congo, où ils sont accusés d’avoir massacré des milliers de civils.
En 2021, des attentats sur le sol ougandais leur ont aussi été attribués et une opération militaire conjointe entre les armées congolaise et ougandaise a été lancée pour les traquer dans le Nord-Kivu et dans la province voisine de l’Ituri.
Les États-Unis ont offert la semaine dernière une récompense pouvant aller jusqu’à 5 millions de dollars pour toute information susceptible de mener à leur chef, un Ougandais d’une quarantaine d’années nommé Musa Baluku. D’après le KST, les ADF ont tué près de 150 personnes depuis le début de l’année, en incluant cette dernière attaque.
Une délégation du Conseil de sécurité est attendue jeudi soir à Kinshasa, pour une visite de travail de trois jours qui doit aussi la mener à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu, ville de plus d’un million d’habitants coincée entre le Rwanda à l’est, le lac Kivu au sud et les rebelles du M23 au nord et à l’ouest.
Les représentants du Conseil comptent “apprécier la situation sécuritaire et humanitaire dans le Nord-Kivu”, a indiqué dans un communiqué la Mission de l’ONU dans le pays (Monusco), et “évaluer le contexte dans lequel évolue” la force de l’EAC.