Pourtant, plus de 800 tonnes de vivres et non vivres en provenance du Qatar restent toujours introuvables et sans la moindre trace jusqu’à ce jour. Il y a deux semaines, le président français Emmanuel Macron annonçait une aide de 37.000.000 d’euros pour assister les déplacés de guerre. À son tour, l’Union européenne a consenti une somme de 50 millions d’euros pour le même but. De l’aide toujours insignifiante au regard de l’énorme étendue des besoins sur le terrain.

De plus en plus de déplacés dans la région

Suite au non-respect du cessez-le-feu par les troupes rwandaises du M23, plusieurs habitants des localités de la chefferie de Bwito dans le territoire de Rutshuru se sont vus contraints d’abandonner leurs villages dont Kibirizi, Kibingu, Karima, Kashalira, Bwalanda et Kikuku, pour se diriger vers le groupement Kanyabayonga et d’autres vers le territoire de Lubero, voisin de Rutshuru. D’après le notable Aimé Mukanda Mbusa, acteur majeur de la société civile de Rutshuru, “la localité de Bitongi à Kanyabayonga a accueilli 7.553 ménages déplacés internes, celle de Bulindi 3.423 ménages”. Toujours dans cette même période, la localité de Birundule a accueilli 3.851 ménages des déplacés, Vitshumbi 2.551, la commune rurale de Kanyabana a accueilli 6.333, Kayna/Lubero 2.932 et Kirumba/Lubero a dû aménager pour 6.741 ménages de déplacés. À cela, il faut ajouter plus de 500.000 déplacés vivant à Goma et tout autour, notamment à Bulengo, site Don Bosco Ngangi et dans les familles d’accueil. D’autres sont éparpillés à Munigi, Kibati et Kanyaruchinya où plus de 2 mille personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence et des meilleures conditions de prise en charge.

Craindre le détournement de l’aide

Le notable Aimé Mukanda Mbusa soupçonne le détournement d’aide humanitaire par les différents responsables politiques et humanitaires. “Nous portons à la connaissance de toutes les personnes qui sont dans cette affaire de tirer plus d’attention, car quelqu’un risquera la prison…nous sommes trop vigilants dans la distribution de l’aide humanitaire destinée aux déplacés de guerre”, prévient cet acteur de la société civile. Aimé Mukanda demande aux structures humanitaires opérationnelles dans la province du Nord-Kivu de se référer à la nouvelle carte d’électeur pour identifier les vrais déplacés de guerre venus de Rutshuru et Masisi. Au même moment, il continue d’appeler à plus de soutien aux éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo.