Après le dernier sommet de Luanda (en novembre 2022), a-t-il rappelé dans une interview à RFI, sa médiation avait réussi à obtenir un premier cessez-le-feu qui, malheureusement a été violé à plusieurs reprises.

On cherche à obtenir un nouveau cessez-le-feu. Et passer, ensuite, à la démobilisation des forces du M23 et, par conséquent, à la réinsertion des composantes du M23 dans la société congolaise. Le sommet d’Addis-Abeba a mandaté l’Angola pour entamer des contacts directs avec le M23. Et ce, dans le but, de parvenir à un accord sur ces deux sujets : le cessez-le-feu et le cantonnement de leurs effectifs. Ces contacts ont été déjà pris par les autorités angolaises auprès du leadership du M23. Sans résultats à ce stade, les échanges ont commencé le 28 février, a commenté le président angolais.

Il a évoqué que le même sommet d’Addis-Abeba avait aussi pris la décision qu’une fois le cessez-le-feu obtenu, il devrait y avoir un déploiement automatique d’une force régionale de la région d’Afrique de l’Est. D’après le chef de l’État angolais, cette force sera composée de 5 pays dont seul le Kenya, a déjà ses troupes sur place.

Il faut travailler pour faire en sorte que les autres pays : la Tanzanie, le Burundi, le Soudan du Sud, l’Ouganda fassent de même. On sait qu’il est compliqué de mobiliser les ressources nécessaires à ce déploiement, mais le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine travaille dans ce sens, a-t-il expliqué.

Pour le retour de la paix effective, il faut la patience

Joao Lourenço pense que ce serait une illusion de croire que c’est simple d’en finir avec un conflit du jour au lendemain.

Lorsqu’il s’agit de commencer un conflit armé, fait-il remarquer, il survient directement avec le premier coup de feu et tout est parti. Par contre, a souligné Lourenço, lorsqu’il s’agit de mettre fin à un conflit armé où à une guerre, c’est bien plus compliqué et cela suppose du temps.

Voyons, d’ailleurs, ce qui se passe actuellement en Europe, avec cette guerre entre la Russie et l’Ukraine qui dure depuis plus d’un an, maintenant. Personne ne sait à quel horizon ce conflit peut s’arrêter, bien que tout soit fait pour y mettre un terme personne n’a de réponses très crédibles à ce sujet. En ce qui concerne ici la RDC, c’est un peu le même principe. Ne tombons pas dans l’illusion que du jour au lendemain ça pourrait se terminer juste comme ça. Ce serait l’idéal évidemment, mais la réalité est toute autre, a-t-il déclaré.

Toutefois, le médiateur dans la crise sécuritaire actuelle dans l’est de la RDC reste optimiste. En sa qualité de président en exercice de la CIRGL, Lourenço espère qu’il parviendra à trouver rapidement un compromis.