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Kengo à Macron, le drame congolais, c’est l’ONU

Avec quoi a-t-on bombardé les camps des réfugiés hutu rwandais en 1994 ? Qui a bombardé ? Les questions de l’ancien Premier ministre Léon Kengo Wa Dondo reviennent brusquement à la figure d’Emmanuel Macron. 29 ans après le drame du génocide rwandais, Kinshasa ne s’explique pas que la communauté internationale qui avait ordonné l’ouverture des frontières aux militaires et civils rwandais fuyant le génocide, attribue à la RDC la responsabilité de l’insécurité généralisée et même de la déconfiture de son appareil sécuritaire. Dans un entretien historique datant de quelques années, Léon Kengo Wa Dondo déballe les acteurs et la genèse du drame congolais.

Par Jeanric Umande

L’ancien premier ministre congolais, Léon Kengo Wa Dondo et le président français, Emmanuel Macron @Photo Droits tiers.

publié le 17 mars 2023 à 05:34:00

Emmanuel Macron avait cru dédouaner la communauté internationale, l’ONU notamment, de sa responsabilité historique du drame congolais. En accusant très excessivement les Congolais d’avoir échoués de stabiliser leur pays, le président français s’était tiré une balle dans le pied. Car, l’ONU garde bien de cadavres dans le placard. En visionnant les propos testamentaires de l’ancien Premier ministre zaïrois (encore vivant), le Congo-Kinshasa a été livré aux renards qui l’ont transformé en un far-west. “Lorsque je décide avec mon gouvernement que tous les réfugiés devraient quitter le territoire de mon pays au plus tard le 31 décembre 1995, et que le président Mobutu me dit ce n’est pas comme ça, prends une position contraire. Et je reçois pour le compte de la communauté internationale, le secrétaire général Boutros Boutros Ghali (SG UN 1992-1996), le sous-secrétaire d’État américain aux Affaires africaines Georges Moose, le directeur pour l’Afrique Jean-Marc Rochereau de La Sablière (1992-1996), pour me dire, écoutez, il faut suivre la voie du président. Il ne faut pas vous opposer au président sur ce chapitre”, restitue intellectuellement l’ancien chef du gouvernement, Léon Kengo Wa Dondo. L’ONU s’était mobilisée pour pousser le Maréchal Mobutu à ouvrir la porte aux génocidaires et aux populations civiles rwandaises. Sans relire l’histoire, l’ambassadeur, représentant permanent de la France auprès de l’ONU, Nicolas de Rivière s’est exprimé, vendredi 10 mars, sur la volonté de la communauté internationale d’aider la RDC à restaurer la paix dans sa partie Est. Il a mis le doigt sur la plaie. Car, pour ce diplomate onusien, “l’action des groupes armés est très condamnable et doit être combattue”, avait-t-il déclaré devant la presse à Kinshasa. “Il n’y a plus à démontrer que le Rwanda soutient le M23″ et que des éléments rwandais font régulièrement des incursions dans la province congolaise du Nord-Kivu, dont Goma est le chef-lieu, a-t-il reconnu à Goma. Seul un dialogue pourra résoudre ce conflit, avait-t-il ajouté. Pour Nicolas de Rivière, “la sortie de ce conflit ne peut être que politique et ne peut se faire que par des négociations”. Le diplomate français qui joue une politique de l’autruche est vite rattrapé par les vérités de Kengo.

L’ONU avait tout planifié pour détruire, balkaniser et piller la RDC

Alors que toute la population du Kivu avait mobilisé ses moyens de transport pour aider les réfugiés à rentrer dignement au Rwanda, l’ONU s’opposa et contrecarra le processus planifié de rapatriement des réfugiés rwandais dans leur pays. “La vérité, c’est que la communauté internationale ne voulait pas, alors que la même communauté internationale par deux résolutions du Conseil de sécurité, avait voté le déploiement des forces multinationales qui devaient constituer le couloir de sécurité pour permettre aux réfugiés de rentrer dans leur pays dans la paix et la dignité”, explique Léon Kengo Wa Dondo. “Cette même communauté internationale reviendra sans que les résolutions du Conseil de sécurité aient été démenties par d’autres résolutions qu’on ne déploierait plus”, révèle l’ancien président du Sénat. Parce que, ajoutera-t-il, “le Rwanda venait de bombarder les camps de réfugiés et que tous les réfugiés n’étaient plus entrés dans la paix et la dignité. Ils sont rentrés avec baïonnette sur leur dos”, souligne Kengo. Des révélations qui viennent clouer l’ONU dans ses indélicatesses de gestion des crises internationales. “Je sais qui a bombardé” les camps des réfugiés rwandais, rassure Kengo Wa Dondo, qui promet de déballer toutes les confidences liées à ce complot : “Le moment n’est pas venu, mais je renvoie ceux qui m’écouteront aujourd’hui de lire le livre de Bernard Debré, le retour du Mwami. Il est révélateur”, a-t-il recommandé.

L’ONU a tué la démocratie rwandaise pour protéger le secret

En se faisant enregistrer quelques années auparavant, Léon Kengo Wa Dondo, qui mesurait la portée historique de la crise sécuritaire de son pays, tenait à prendre rendez-vous avec l’histoire. Ainsi avait-il décidé d’éventrer le boa. “Le vrai problème se pose en ces termes-ci, si les réfugiés étaient rentrés dans la paix et la dignité, tel que le secrétaire général Boutros Ghali ne cessait de le répéter, ils allaient récupérer leurs biens, leurs maisons et allaient exiger des élections”, dévoile l’ancien Premier ministre. Et en vertu des dispositions de la charte des Nations unies, un homme, une voix, “les hutu allaient revenir au pouvoir. La communauté internationale et Kagame ne voulaient pas cela”, a martelé Kengo. La communauté internationale a le génocide sur la conscience et devait se décharger sur ce génocide d’une manière ou d’une autre, explique-t-il. C’est ce qui explique les contours totalitaires et monarchistes du régime de Paul Kagame. Depuis, le pays de Mille collines ne connaît ni multipartisme, ni liberté de la presse, ni élections démocratiques.

Volte-face de l’ONU sur l’éloignement des réfugiés

C’est au Conseil de sécurité des Nations unies de porter sa croix. Léon Kengo Wa Dondo s’en défend fièrement d’avoir usé de ses prérogatives pour éloigner le plus possible les réfugiés rwandais de la frontière de l’Est, sans succès. “J’ai pris contact avec le secrétaire général par deux fois, à l’Assemblée générale des Nations unies de septembre 1994; j’ai été invité par le secrétaire général pour prendre part au Conseil de sécurité en 1995. Il avait été entendu que je devais convaincre les membres permanents du Conseil de sécurité pour qu’ils donnent de l’argent de façon à permettre à ce que les réfugiés militaires et civils séparés puissent être installés loin de la frontière, conformément à la convention de Genève et à la convention de l’OUA”, rapporte l’ancien Premier ministre du Maréchal Mobutu.

À l’époque, le gouvernement congolais avait fait sa part. En mettant en place toutes les conditions nécessaires au rapatriement digne des réfugiés à défaut de les cantonner beaucoup plus loin des frontières rwandaises. “J’ai montré les sites à la commission des Nations unies qui avait été dépêchée auprès de moi. La commission a visité les sites de Lukandu (Kongo central), Irebu (Équateur), Kongolo (Tanganyika). Mais lorsque la commission a fait son devis, le secrétaire général a trouvé que c’était trop cher et qu’on ne peut pas le faire”, témoigne-t-il. On a jamais séparé les militaires de civils, indique Léon Kengo Wa Dondo. “On les a laissés sur place”, affirme Kengo. C’est ici que l’ancien Premier ministre étalera son étonnement de constater que Paul Kagame avait bombardé les camps des réfugiés. Alors que le Rwanda de l’époque ne disposait quasiment de rien.


Je me pose une question, l’armée rwandaise ne dispose pas d’une force aérienne. Ni avion ni pilote. Avec quoi a-t-on bombardé les camps des réfugiés ? Qui a bombardé ? Je sais qui a bombardé. Le moment n’est pas venu, mais je renvoie ceux qui m’écouteront aujourd’hui de lire le livre de Bernard Debré, le retour du Mwami. Il est révélateur, a-t-il conclu.

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