Un mardi historique à Moba ce 7 mars 2023. Enfin, l’avion du candidat d’Ensemble pour la République à l’élection présidentielle de 2023 avait été finalement autorisé de se rendre dans cette cité élitiste de la province du Tanganyika, après des ennuis injustifiés avec les services de sécurité. Unanimement, les habitants des 5 chefferies représentant les 35 groupements du territoire ne pouvaient manquer au rendez-vous. Des foules immensément indéchiffrables sur un espace noir de monde attendaient Moïse Katumbi Chapwe sous un grand soleil. Toutes les ethnies représentées : les batabwa, les baluba et les ba-bemba, unis comme un seul homme pour sceller leur affinité avec Katumbi. À son arrivée, le leader d’Ensemble a été accueilli en triomphe. Un bain de foule mérité. Bref, c’est en chef de terre que la population lui a déroulé le tapis rouge.

Un meeting de retrouvailles se déclenche

Investi de sa casquette de candidat à la magistrature suprême, l’ancien gouverneur a harangué la foule. “Nous l’élirons président de la République”, rassurera une femme enceinte déterminée à dire son soutien de vive voix à Katumbi en face de la tribune. Avec l’imposante délégation de hauts gradés de sa machine politique, MK a démontré que l’heure n’est plus à la planification, mais aux actions de terrain. Moba a une histoire avec Moïse Katumbi Chapwe. L’ex-gouverneur connaît tous les problèmes de cette population par cœur. Les routes devenues impraticables, le port en lambeaux, la difficile évacuation des produits vivriers vers les grands centres de consommation, etc. Entité d’origine de Charles Mwando Nsimba, père biologique de Christian Mwando Nsimba, l’ancien ministre démissionnaire du Plan du gouvernement Sama, Katumbi avait laissé les traces lors de sa gouvernance. Le boss du TPM avait réhabilité le plus grand hôpital. Avec l’ex-Gouv, la route Lubumbashi-Moba était rendue praticable. Le projet d’asphaltage de route était en cours avant qu’il ne quitte le fauteuil du pouvoir. Derrière lui, plus rien. Aujourd’hui, Moba se meurt. Les habitants vivent au quotidien les tracasseries alors que la vie chère les énerve. De beaux souvenirs de Katumbi restent gravés dans la mémoire de la population. Le leader d’Ensemble y était donc en terre conquise. D’ailleurs, paysans, pêcheurs, fonctionnaires, retraités et sans emploi l’y attendaient avec décision. Décision de lui signifier leur soutien et surtout leur vote-sanction à la présidentielle de 2023. “C’est notre Moïse de la Bible”, a crié un notable du coin.

À Moba, Katumbi a permis à l’opinion publique de comprendre pourquoi son voyage avait été maintes fois retardé par les services. Une entité forte de 51.490 électeurs (chiffre de 2018) pour son chef-lieu et de 80.000 électeurs pour l’ensemble de sa commune rurale. Et s’il faut ajouter le reste du territoire de Moba, c’est énorme. Un poids électoral non négligeable pour Ensemble qui alignera des gabarits politiques à tous les niveaux des scrutins. Voilà pourquoi il a appelé la population à s’enrôler massivement si elle veut se débarrasser de la misère actuelle.

Katumbi sur un ton offensif

La politique, la sécurité, le social, les élections et les faiblesses de la gouvernance Tshisekedi figuraient en bonne place sur le calepin d’attaque de son meeting. Le Chairman a demandé à la population de Moba, de continuer à s’enrôler massivement pour offrir au pays le changement tant attendu et à barrer la route à la planification de la fraude à grande échelle dans le processus électoral en cours. Barrer la route au tripatouillage qui s’illustre au grand dam dans les centres d’inscription des électeurs. Katumbi est revenu sur les engueulades du comité directeur d’Ensemble pour la République exprimées le samedi 4 mars, pour exiger la mise en place d’une Centrale électorale réellement indépendante capable d’organiser des élections libres, inclusives, transparentes et crédibles. Exigence similaire pour la Cour constitutionnelle qui doit être impartiale et non inféodée au régime. En plus, Ensemble pour la République a dénoncé des manœuvres insidieuses et a noté avec grande déception l’incapacité du régime en place de doter la Commission électorale nationale indépendante (CENI) des moyens nécessaires pour organiser des élections dans le délai constitutionnel. Katumbi a insisté sur la nécessité de respecter la tenue des élections dans le délai constitutionnel. Voilà pourquoi le candidat président de la République a dit prendre acte des accusations publiques graves du président de la CENI contre le gouvernement qui refuse de doter cette institution des frais de fonctionnement et des moyens financiers des opérations électorales depuis plus de six mois.