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Katumbi, cible numéro un

Jamais un acteur politique n’a été giboyé comme Moïse Katumbi Chapwe. Depuis son retour d’exil, il est sous haute surveillance pour ses ambitions électorales. Son divorce politique avec l’Union sacrée de Félix Tshisekedi n’a fait qu’empirer sa situation. Stigmatisé pour les origines juives de son père, il a subi à la fois plusieurs interdictions de mouvement et des attaques physiques sur sa résidence. Même ses collaborateurs n’échappent pas au châtiment. Et comme prise de finition du pouvoir, la défunte loi Tshiani très mal enterrée vient d’être exhumée des décombres.

Par Landry Amisi

Moïse Katumbi, le candidat visiblement banni par le pouvoir Udps pour la présidentielle de décembre 2023 @Photo Droits tiers.

publié le 24 mars 2023 à 06:13:00

Tshiani et Nsingi longtemps aux oubliettes reviennent en charge et s’offrent toutes les faveurs médiatiques de la République. Question de martyriser un candidat, étouffer ses ambitions et gêner toute sa respiration politique. L’Américain Tshiani choisit la tenue blanche de Katumbi pour empester le processus électoral. Alors que dans le projet du calendrier des matières qui doivent être examinées à la Chambre basse du Parlement, la proposition de loi « Tshiani » n’y figurait pas, le député Nsingi Pululu est sorti de nulle part pour claironner. Il a rappelé au bureau de l’Assemblée nationale de ne pas omettre cette loi, disait-il, “salutaire” pour la nation. Complotiste en chef, Christophe Mboso a finalement accusé réception de cette bafouille législative à travers le rapporteur du bureau pour que cette proposition soit alignée. Elle s’ajoute ainsi à plusieurs dossiers dont l’examen est prévu au cours de la session parlementaire de mars. Le texte clivant initié par le candidat malheureux à la présidentielle de 2018 viserait uniquement à verrouiller toutes les portes de candidature à Moïse Katumbi Chapwe et l’exclure ainsi de la course à la présidentielle de décembre prochain.

L’Assemblée nationale accumule pourtant 53 arriérés législatifs. Sans compter les nouvelles matières parmi lesquelles figure en bonne place la loi sur la répartition des sièges très incertaine d’être examinée au cours de cette session aussi longtemps que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’aura pas achevé l’opération en cours de révision du fichier électoral.

Tshiani au service du pouvoir

Les dernières manœuvres entre Christophe Mboso Nkodia et Nsingi Pululu ont fini par faire transparaître des traces de l’arbitraire dans le schéma de la proposition de loi communément appelée « Loi Tshiani ». Tout aurait été boutiqué à la dernière minute et la proposition aurait suivi un parcours suspectement très sombre. Une idée contestée, mais insistante à la demande de certaines officines politiques du pouvoir. Difficile d’en douter, car Katumbi est bel et bien la cible privilégiée du régime de Kinshasa. Ses rapports avec Félix Tshisekedi n’ont jamais été aussi fades, depuis le retrait des ministres Ensemble du gouvernement Sama. Étant donné que Noël Tshiani n’est toujours pas politiquement servi par Tshisekedi, il concentre toutes ses énergies dans l’étranglement législatif de la candidature de Katumbi. Noël aurait-il reçu des garanties pour s’enfoncer tant dans la boue. L’ex-fonctionnaire de la Banque mondiale serait toujours en quête de positionnement professionnel auprès de Félix Tshisekedi. Après avoir raté une nomination à la Banque centrale du Congo comme gouverneur, il fonderait bien d’espoirs de piloter un secteur de sa compétence dans le pays.

Katumbi, un candidat criblé d’attaques du pouvoir

La rhétorique discriminatoire est pourtant très courante dans les milieux du régime Tshisekedi. Au parti présidentiel, la stigmatisation fait partie des pratiques des masses populaires. Dans l’une de ses prestations publiques largement relayées depuis deux ans, Jules Munyere, l’un des combattants de grande réputation avait énuméré les personnalités congolaises d’apparence blanchâtre comme ne faisant pas partie des peuples de la RDC. Pour ce militant de l’Udps, les mulâtres de la catégorie de Moïse Katumbi Chapwe sont à bannir de la communauté congolaise. “Moïse Katumbi, tu es frère à Endundo, regarde bien ta teinture (peau), tu n’es pas notre frère. On doit tirer beaucoup attention avec les métis (mulâtres) en commençant par José Endundo, Patrick Bologna, Kengo Wa Dondo, Jean-Claude Muyambo, Olivier Kamitatu, Adam Bombole… Voyez bien leur teint de peau blanchâtre, vous comprendrez que le blanc est passé par là. “Voilà pourquoi nous disons que nous n’allons considérer que les personnes de peau noire ou de teinture chocolate”, avait-il proclamé publiquement, filmé et diffusé sur des réseaux politiques du pouvoir. Arrêté le mercredi 22 juin 2022 pour incitation à la haine, Jules Kalubi Mbuyamba, un des animateurs des parlements debout de l’UDPS, fut libéré sans procès. Les larmes aux yeux, il avait imploré clémence et intervention personnelle du chef de l’Etat. Très connu pour ses attaques verbales les plus virulentes contre les personnalités politiques aussi bien du régime passé que de l’actuel par le simple fait d’être foncièrement du parti présidentiel UDPS (président du parlement debout Zando), cet insulteur est libre de tous ses mouvements alors que ses propos xénophobes et injures publiques ont vexé et scandalisé toute la nation.

D’ailleurs, peu après son arrestation, plusieurs personnes, particulièrement celles appartenant à l’opposition, avaient applaudi la justice disant qu‘ « il méritait de faire la prison parce que ses propos énervaient la bienséance ». Pourtant, la bouche de l’incriminé ne débite que les injures et insultes sur les Congolais. Jules comme plusieurs militants du parti présidentiel se croient tout permis. Le trublion n’a aucune retenue. Jeanine Mabunda, l’ancienne présidente de l’Assemblée nationale FCC-CACH, avait été prise à partie d’insultes brutales jusque dans son intimité de femme, sans que l’Udps ne lève son doigt pour sermonner le titi.

Trop d’ennuis pour Katumbi !

Évincé pour ses opinions et ses ambitions politiques par l’ancien régime Kabila, Katumbi est désormais dans le viseur du pouvoir Tshisekedi. Un ancien opposant comme lui qui aurait du mal à competir avec un ancien compagnon de lutte. Ça arrive. Plusieurs fois interdit de voyager, il a fait l’objet d’une attaque à sa résidence le 6 août 2020. Ensemble pour la République, son parti politique avait, dans un communiqué, fait savoir que la résidence de son président située à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, avait été ciblée dans la nuit du mercredi 5 au jeudi 6 août. Selon ce communiqué, au moment des faits, Katumbi était dans son village à Kashobwe et « le pire avait donc été évité et aucune perte en vie humaine ne fut déplorée ». L’Organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme Justicia ASBL avait dénoncé la persistance des actes d’intolérance politique dans la province du Haut-Katanga. Cette structure de la société civile évoquait notamment des actes ciblés dont sont victimes certains partis politiques dont Ensemble pour la République de Moïse Katumbi.

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