Selon le Centre d’expertise, d’évaluation et de certification des substances minérales, précieuses et semi-précieuses (CEEC), la production artisanale du diamant devrait s’établir, en 2023, à 6.463.868 carats devant rapporter 325.621.490.600 FC soit un peu plus de 161 millions $US. Côté industriel, RAS, rien à signaler sur la Minière de Bakwanga (MIBA).
Le diamant produit par la Miba au Kasaï oriental @Photo Droits tiers.
Point de dividendes attendus pour l’État, actionnaire majoritaire (80% des parts) de la Minière quand les opérateurs artisanaux devraient, par exemple, verser au service des douanes (DGDA) pour la sortie des gemmes, au moins 1,6 million $US. Les états financiers de la MIBA sont au rouge, selon le dernier rapport thématique sur le renforcement des divulgations des entreprises publiques du secteur extractif.
Alors qu’à Kinshasa, il est fait état des subventions faramineuses au profit de la Minière, les livres de la MIBA sur la période ne font pas mention d’existence de subvention reçue de l’Etat. Toutefois, la revue des comptes des capitaux propres, fait apparaitre, une subvention d’investissement pour laquelle aucune explication n’a été fournie au service de l’ITIE/RDC.
Le montant de cette subvention ne s’élève qu’à 196 207 $US et 189 825 $US respectivement en fin 2019 et fin 2020. On est donc trop loin de 10, 20 millions annoncés par le gouvernement depuis du temps de Kabila. La Minière a obtenu de la Gécamines un emprunt de 5 millions $US. Mais l’argent n’a jamais atterri dans les caisses de la Minière. Mwana Africa, actionnaire minoritaire qui avait racheté à 55 millions $US , les 20% des parts des Belges de Sibeka ont été rachetés par des intérêts chinois au terme d’une OPA trop inamicale, et son patron, Kalaa Mpinga évincé. Pourtant, il avait l’idée de faire coter la MIBA en bourse en vue d’y ramener les capitaux. Depuis, c’est le régime de capharnaüm à la MIBA, l’État y change des mandataires , pratiquement tous les six mois!
Les Chinois de Mwana Africa ont visiblement décidé de fermer les yeux et de ne pas mettre la main dans la poche. Une stratégie qui profite bien à la firme concurrente SACIM. Voilà 10 ans- dont six avec un régime d’exonération totale- que la Société Anhui Congo d’investissement minier (SACIM) opère au Kasaï oriental, à Tshibwe, dans le territoire de Miabi, à 45 km à l’ouest de Mbuji-Mayi, sur l’une de plus riches réserves de la MIBA.
Son capital social est de 8 400 000 $US et composé de 1000 actions réparties à parts égales entre l’Etat congolais et le partenaire chinois AFECC. Pour l’exercice 2023, le ministère du Portefeuille n’espère percevoir comme dividendes qu’environ 1,5 million $US.
Les travaux du 40e congrès mondial du diamant se sont ouverts le 28 mars à Tel-Aviv, en Israël. La RDC reléguée à la 4e place des producteurs mondiaux du diamant brut en volume y est représentée par une forte délégation congolaise conduite par la ministre des Mines, Antoinette N’Samba Kalambayi .