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Congolité : le plan Mboso mis à nu

Soulever les populations et créer le chaos pour imposer un cadre de discussion en vue du glissement de mandat semblent hanter le pouvoir. Le plan Mboso est mis à nu et ses stratégies contenues. Décidément, le président de l’Assemblée nationale n’a cherché qu’à soulever des vagues, provoquer un tollé pour jeter les bases des négociations politiques entre l’Union sacrée de la nation toujours incapable de financer la totalité du cycle électoral en cours et l’opposition plurielle de la République démocratique du Congo. Le prétexte est tout trouvé. Il faut embêter Moïse Katumbi Chapwe pour mesurer sa popularité et justifier le dépassement de mandat des institutions issues des urnes.

Par Landry Amisi

Christophe Mboso, le président de l’Assemblée nationale à la base du tollé suite à l’exclusion au vote d’une catégorie de Congolais nés d’un parent étranger @Photo Droits tiers.

publié le 31 mars 2023 à 05:28:00

La mise en garde de Martin Fayulu Madidi, Moïse Katumbi Chapwe et Denis Mukwege aurait-elle été prise au sérieux à l’Union sacrée pour la nation ? “Tout dépassement de mandat aura pour conséquence le départ de Félix Tshisekedi. La proposition de loi Tshiani serait donc devenue politiquement marchandable et stratégiquement un outil de protection du régime contre la tsunami de contestations qui découlerait de la tentative très osée de non-respect du calendrier électoral”. Dans ce jeu d’extrême violence d’arguments, la CENI est cette centrale qui doit tout faire pour tirer la République vers les objections de toute sorte. Dans ses pérégrinations opérationnelles incertaines, la centrale électorale se lance dans un plongeon sans lendemain. Ainsi tous les ingrédients semblent au rendez-vous pour mettre la nation en éruption volcanique. Le député provincial Mike Mukebayi Nkoso prévient que la loi Tshiani affectera aussi bien Katumbi que Félix Tshisekedi dont la grand-mère serait d’origine angolaise. “Cette proposition de loi est inutile et ne va rien résoudre du tout. Au contraire, elle engendrera des nouvelles frustrations inutiles, dont on pouvait faire l’économie. Le pays n’a pas besoin de ça”, se préoccupe un ancien cadre de la Primature congolaise. La grande faiblesse de la proposition de loi Tshiani est de penser qu’il suffit d’être de père et de mère pour être loyal, patriote et ne jamais trahir le Congo. “C’est une vue tellement simpliste, surtout de la part d’un scientifique comme Tshiani”, s’insurge un historien de l’Université catholique du Congo. Plus grave, son affirmation ne peut être vérifiée par aucun fait historique. Quand on voit le nombre des « père et de mère » qui trahissent, violent et pillent le Congo.

Éviter de racialiser la loi

Kudura Kasongo Mwana Luaba qui avait déjà longtemps travaillé sur cette problématique ne conseille pas du tout au pouvoir de Félix Tshisekedi d’emprunter la voie de la ségrégation politique basée sur la race ou les origines multiples des Congolais. “À mon avis, la Constitution a déjà tout fixé, ce n’est pas nécessaire de racialiser la loi électorale et toutes les autres dispositions”, a-t-il défendu jeudi. De son point de vue, il n’y a pas suffisamment d’arguments politiques, juridiques, sociologiques ou anthropologiques pour plaider avec raison sur cette “nouveauté” législative. Pour lui, et il le dit sans-parti pris, ni partie choisie, demander aux Congolais de s’approprier leur pays confisqué est encourageant. “Mais être de père et de mère ne vous immunise pas contre les relents impérialistes globalistes qui sont si envahissants qu’il faut avoir de bras costauds et une poitrine assez baraquée pour résister contre les capitalistes”, marque-t-il. Les choix politiques, les modèles économiques et sociaux mal pris ou décidés peuvent anéantir un Etat soit-il entre les mains de ce fameux de père et de mère….encore que sa vision peut-être hypertrophiée, sa formation problématique. Le fait que la problématique n’intègre pas les autres agrégats et considérations discrédite la démarche et lui enlève toute substance. “Quand j’écoute la communication de Poutine, je me désaltère dans l’encyclopédie politique d’un leader averti avec de dossiers bien ficelés”, commente l’ancien porte-parole de Joseph Kabila aujourd’hui proche de l’Union sacrée. Voilà pourquoi, estime-t-il, que le critère de père et de mère n’est pas suffisant. Tshani développe un mépris d’un “intellectuel” à l’égard d’un self made man. Car “sur le terrain, Moïse battra Tshani”. “Toi avec tes livres…Moīse avec ses camions de poissons salés, et riz il te bat”, avait averti Kudura Kasongo à Noël Tshiani. C’est la sociologie électorale. Les Congolais sont désabusés des intellos, l’Etat défaillant partout, les exaspère. “Un Moïse au propre comme au figuré sort du désert paye des dettes de fonctionnaires impayés, rembourse de prêts pour de gens très pauvres et très endettés, ça leur suffit pour l’aduler et l’adouber”, explique-t-il.

Le candidat Sesanga gronde, Tshiani veut la balkanisation

Pour le député national Delly Sesanga Hipungu Dja Kaseng, la loi Tshiani “menace l’unité nationale et l’intégrité du territoire”. Dans sa tribune partagée mercredi, le candidat président de la République qualifie la proposition de loi sur la congolité de “scélérate”. Un texte, dont l’examen a été repris dans le calendrier de la session en cours et qui menace l’unité nationale et l’intégrité du territoire au même titre que les menaces extérieures. “Ce genre d’initiatives se révèle complice en ce qu’il alimente indirectement les revendications de ceux qui, dans le même objectif [que le Rwanda], visent à entretenir le conflit et à donner la voie à la balkanisation de notre pays. Tous ceux qui portent ces types d’initiatives doivent être regardés comme ennemis de la République, de la paix et de la stabilité de notre pays. Ils méritent la réprobation totale de tous les démocrates et combattus comme tels”, a-t-il admonesté.

Delly Sesanga a regretté que la proposition de loi Tshiani ne soit qu’une initiative purement électoraliste. Cette proposition veut interdire l’accession à la magistrature suprême et à d’autres fonctions régaliennes à toute personne née d’un parent non originaire de la République démocratique du Congo.

Mubambe réprouve

“Honorable président Mboso Nkodia, ce n’est pas le moment de nous disputer, de nous diviser ou d’incitation à la haine. Nous avons par contre en ce moment précis un pays à sauver et une armée à encourager. La proposition de loi Tshiani est en violation de la loi électorale”, a écrit Khiller Mubambe au président de l’Assemblée nationale, pour solliciter sa sagesse au sujet de l’inscription de la proposition de loi Tshiani au calendrier de la session ordinaire de mars qui suscite des diverses tractations dans les différents états-majors politiques en RDC.

Dans sa missive adressée mardi 28 mars 2023 au président de la Chambre basse du Parlement, Christophe Mboso N’kodia Pwanga dont Ouragan a obtenu copie, l’élu de la ville de Likasi dans le Haut-Katanga révèle que l’inscription de cette matière sur ce calendrier est une tentative de violation du processus électoral et de la loi électorale N°22-029 du 29 juin 2022. “Nous venons, par la présente, dénoncer avec la dernière énergie l’ordre du jour, notamment : l’Examen et l’adoption du projet de calendrier de la session ordinaire de mars 2023”. Le député national d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi rappelle au speaker de la Chambre basse du Parlement que lors du débat sur la loi électorale, la parole avait été accordée à son collègue porteur de ce texte qui avait demandé que cette proposition de loi soit insérée, mais cela fut rejeté par l’Assemblée plénière. “Nous aimerions vous rappeler que lors du dernier débat général sur la même proposition de la loi électorale, vous aviez accordé la parole à notre collègue Nsingi Pululu qui avait proposé d’insérer ses conditions d’éligibilité de père et de mère dans ladite loi électorale, voulant ainsi exclure les Congolais d’origine d’avoir accès à certaines fonctions. Malheureusement pour notre collègue tous ses arguments n’étaient pas pris en compte par la plénière, car ils étaient en violation de notre Constitution dans ses articles 13 et 220 qui stipulent ceci : Aucun Congolais ne peut, en matière d’éducation et d’accès aux fonctions publiques ni en aucune autre matière, faire l’objet d’une mesure discriminatoire, qu’elle résulte de la loi ou d’un acte de l’exécutif, en raison de sa religion, de son origine familiale, de sa condition sociale, de sa résidence, de ses opinions ou de ses convictions politiques, de son appartenance à une race, à une ethnie, à une tribu, à une minorité culturelle ou linguistique. art 220 2e paragraphe : Est formellement interdite toute révision constitutionnelle ayant pour objet ou pour effet de réduire les droits et libertés de la personne, ou de réduire les prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées”, relève le courrier Mubambe.

Le député attaque ainsi à l’idéologie xénophobe et identitaire, obsessionnelle et suicidaire, de « l’Ivoirité » qui a entraîné la descente en enfer de la Côte d’Ivoire, la guerre civile et la chute du président Laurent Nbagbo. Le député Mubambe s’étonne de voir Christophe Mboso faire un recul de 180 degrés en voulant à tout prix aligner la proposition de loi Tshiani qui demeure toujours en violation de la constitution. Pour Mubambe, c’est la loi électorale qui détermine les conditions d’éligibilité et d’inéligibilité à des différents paliers ou élections. En voulant violer la Constitution avec la fameuse proposition de loi Tshiani, l’opposant se demande si l’Assemblée nationale aura à voter une nouvelle loi électorale pour qu’elle contienne les conditions d’éligibilité relatives aux Congolais nés de père et de mère ? “On ne change jamais les règles de jeu en pleine compétition”, rappelle-t-il.

La loi électorale est le texte législatif électoral censé effectivement comprendre certaines dispositions clés comme le droit fondamental au suffrage universel actif et passif, en énonçant clairement qui peut voter et être élu et les exigences requises pour voter et pour se porter candidat. Les conditions d’une élection y compris une définition précise de la circonscription électorale, la formule électorale ou son principe et la manière de voter sont définies dans la loi électorale. Le processus électoral étant déjà mis en marche par la CENI sur base de la loi électorale déjà votée et promulguée par le chef de l’Etat, “la population congolaise, après son enrôlement, est en attente des dispositions touchant le système électoral (Circonscriptions, nombre de sièges à combler, formule électorale, les procédures du vote, les procédures de dépouillement des votes et de publication des résultats) et non des conditions d’éligibilité et d’inéligibilité qui sont déjà bien définies dans la loi électorale en vigueur en son article 10, titre II et chapitre II portant sur la convocation de l’électorat et la présentation des candidatures”, décrit brillamment le député Mubambe. “A quoi servirait cette proposition de loi Tshiani que vous voulez aligner au courant de cette session et qui risque de réveiller les vieux démons de discorde?”, interpelle Khiller Mubambe Mubulwa qui conclut sur ces termes. “Ce n’est pas le moment de nous disputer, de nous diviser ou d’incitation à la haine. Nous avons par contre en ce moment précis un pays à sauver et une armée à encourager. Ensemble unis, tout est possible (dixit José Nzita). Espérant que votre sagesse primera sur tout autre aspect pour promouvoir l’unité et la cohésion ainsi que la consolidation de la paix, nous vous prions de bien agréer, Honorable président, l’expression de nos sentiments patriotiques les plus chèrement attachés”.

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