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Collines de Sake sous les bombes, le M23 avait-il rendez-vous avec le Conseil de sécurité ?

Les offensives violatrices du cessez-le-feu par les terroristes du M23 se sont inhabituellement amplifiées autour de la cité de Sake, située à 27 kilomètres de la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. En dépit des lourdes pertes en vies humaines leur infligées, les soldats rwandais s’acharnent et grattent les collines par des tentatives de débordements autour de Sake. Un acharnement motivé par la présence tout le week-end à Goma d’une délégation de haut niveau du Conseil de sécurité des Nations unies, de l’Union européenne et du facilitateur du dialogue intercongolais, Uhuru Kenyatta.

Par Landry Amisi

Les terroristes du M23 tentent en vain de prendre Goma @Photo Droits tiers.

publié le 13 mars 2023 à 22:43:00

À travers ces offensives renforcées autour de Sake, l’objectif poursuivi par le gouvernement de Paul Kagame serait de mettre l’ONU, l’Union européenne et le gouvernement de la République démocratique du Congo devant un fait accompli d’aborder dorénavant la problématique sécuritaire de l’Est en prenant en compte un M23 stratégiquement positionné sur des villes, des cités, des territoires et des étendues des terres plus spacieuses que le Rwanda. En suivant la déclaration du Conseil de sécurité à l’étape de Goma, de l’ambassadeur Nicolas de Rivière, l’ONU était en promenade de santé à Kinshasa et Goma, les Nations unies laissent les Congolais seuls face à leurs malheurs. “Je tiens à insister là-dessus, les Nations unies ne peuvent pas tout faire, elles ne sont pas en charge de tout, les autorités de la République démocratique du Congo sont également en charge, les Forces armées de la République démocratique du Congo sont chez elles aussi. Donc c’est une responsabilité qui leur incombe, les Nations unies sont là pour aider, il n’y a pas de solution magique, ce ne sont pas les Nations unies qui vont régler toutes seules les problèmes” a-t-il responsabilisé la partie congolaise. Nicolas de Rivière, l’ambassadeur de France au Conseil de sécurité des Nations unies, ajoute ainsi quelques lignes de plus au message d’Emmanuel Macron. Oui, le président français avait annoncé en des termes politiques la fin de la guerre tout en chargeant la partie congolaise d’entreprendre des actions courageuses de stabilisation qui passent immanquablement par des négociations directes RDC-M23.

Goma, rendez-vous des agresseurs

Paul Kagame a le feu vert de cette guerre de la part des puissances occidentales nocives qui, toute honte bue, façonnent des formules de dernière minute pour tenter de mettre un terme à l’hécatombe. Et les dirigeants politiques congolais et la population locale savent pertinemment bien que leur déstabilisation est la matérialisation d’une planification internationale qui n’a pitié de personne. C’est ce qui a justifié les propos peu diplomatiques de Christophe Mboso Nkodia Pwanga, président de l’Assemblée nationale à la même délégation du Conseil de sécurité des Nations unies à Kinshasa avant cette formule protocolaire inédite de Félix Tshisekedi : “Bienvenue au Congo, pays agressé”. Pour Mboso, Kinshasa n’hésitera pas à se tourner vers des puissances extérieures disponibles et moins belliqueuses pour défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale longtemps désacralisées. Goma était donc cette grande rencontre des évaluations. Évaluation de l’avancée des troupes rwandaises du M23 sur le terrain des combats; évaluation du moral des soldats congolais, des acteurs politiques et de la société civile ; évaluation de l’étendue du drame humanitaire, mais aussi et surtout, évaluer le coût encaissé par Paul Kagame à la suite de la vaste campagne planétaire de dénonciation menée par Félix Tshisekedi. Une campagne internationale qui a fini par détruire le prestige planétaire de Paul Kagame et son régime. Longtemps considéré comme modèle de bonne gouvernance en Afrique, le Rwanda est désormais connu tel qu’il a toujours été, un État pauvre, mais téméraire, brutal, terroriste et sanguinaire. Même si tous les efforts des États financeurs de l’agression ne cessent de se radicaliser autour de Kigali dans cette crise, les armes sophistiquées, les finances et les réseaux ne suffisent plus. “La communauté internationale complice vient de se rendre à l’évidence que les Congolais se sont opposés, s’opposent et s’opposeront toujours à toute tentative de balkaniser leur pays”. Car la balkanisation est une option qui a été réactivée avec force depuis 2022.

Arrivés sur place à Goma, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU auraient été largement déçus. Déçus de la résistance militaire autour de Sake, dernier verrou des Forces armées de la République démocratique du Congo sur le front ouest servant de ceinture de protection pour la ville de Goma. Selon des indiscrétions, les parrains du Rwanda espéraient beaucoup faire déclencher le processus de dialogue direct après la chute programmée de Sake. Déçus également de la flamme patriotique toujours vive observée tant à Goma qu’à Kinshasa où les forces politiques de l’opposition ont marché samedi dernier contre l’agression rwandaise. Les balkanisateurs misaient beaucoup sur l’hostilité de l’opposition vis-à-vis du pouvoir de Félix Tshisekedi, ce qui permettrait au dialogue politique de se mettre en mouvement du fait de l’accumulation de la pression interne. Ils sont aussi déçus de l’endurance des soldats congolais qui maintiennent alertes les différents fronts militaires en dépit des failles constatées dans leur encadrement sur le terrain. Même Uhuru Kenyatta, médiateur désigné par l’EAC, aura effectué un déplacement creux lorsqu’on sait que le mécanisme de discussion directe sera lourd, laborieux et peut-être même imprévisible. C’est ce qui aurait conduit l’ambassadeur Nicolas de Rivière à dégoupiller. Goma constitue donc la plaque tournante des intérêts du monde. Difficile encore de visualiser en détails les perspectives immédiatement congrues pour la suite des événements. Car, des évaluations formelles sont attendues dans le cadre des accords régionaux de Nairobi et Luanda.

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