Des voix s’élèvent au sein de la corporation journalistique pour dénoncer l’acharnement du pouvoir contre la presse indépendante principalement le journaliste Stany Bujakira, devenu depuis quelques temps, la cible des extrémistes du régime Udps.
Des voix s’élèvent au sein de la corporation journalistique pour dénoncer l’acharnement du pouvoir contre la presse indépendante principalement le journaliste Stany Bujakira, devenu depuis quelques temps, la cible des extrémistes du régime Udps.
Le journaliste Stany Bujakira victime d’un complot d’État @Photo Droits tiers
A visage découvert cette fois-ci, le régime a décidé de toucher à la figure emblématique de la presse indépendante. L’action du ministre de la Défense n’est qu’un arbre qui cache une vaste forêt remplie des prédateurs de la liberté de la presse. De l’avis du juriste Soleil Kenge, il est impensable qu’un journaliste qui rapporte le compte-rendu du gouvernement fasse l’objet des poursuites judiciaires. En plus, les raisons qui motivent la plainte visant Bujakira sont totalement infondées. Peut-on parler de la diffamation ou de pousser les militaires à se soulever quand le ministre de la Défense a informé lui-même le Conseil sur le comportement passif des troupes de l’EAC.
Nulle part dans le tweet de Bujakira, il n’a ni alarmé la population congolaise, ni dénaturé le message de Gilbert Kabanda sur l’avancée du M23/RDF. Mais curieusement dans la plainte, le colonel magistrat Mbutamuntu Awirande Parfait, conseiller juridique du patron de la Défense charge gravement le journaliste, le condamnant pratiquement avant même le procès. Pourtant dans le compte-rendu du gouvernement, le porte-parole Patrick Muyaya citant le rapport fait au Conseil par le même ministre de la Défense et anciens combattants affirme que “l’armée rwandaise ne voile plus son évasion par l’amassement des troupes, lesquelles justifient leurs avancées sur le terrain. Le mot “avancée” repris dans ce passage n’a pas été parachuté par le journaliste. Aussi, il ajoute que les affrontements sont signalés dans les encablures de Sake, localité située à 30 km de Goma où nos forces mènent une défense ferme. “A 30 km de Sake” figure aussi bel et bien dans le compte-rendu du gouvernement. Qui alors a voulu alarmer la population ?
Le crime du journaliste, c’est d’avoir tout simplement repris cet extrait du compte-rendu du gouvernement. Et pour ça, il est accusé de propager de faux bruit et de faire l’apologie du M23-RDF. Faux sur toute la ligne. “Ce qui fait mal au camp Kabanda, c’est la réactivité des internautes au message posté”, fustige un défenseur des droits des journalistes. Si les commentaires trop critiques sont partis dans tous les sens, ce n’est nullement la faute du journaliste. Dommage que la fureur des Congolais ait poussé le ministre de la Défense à considérer que l’acte posé par le journaliste est un outrage, mieux un soulèvement contre les autorités du pays spécialement lui-même. Surprenant, il s’est empressé à nier les passages controversés de son rapport lu à la réunion du gouvernement.
De toute façon, explique le politologue Kasekwa Vincent, Bujakira n’a pas méprisé le travail du ministre de la Défense, moins encore réclamé sa démission mais c’est la population qui a déploré les plaintes incessantes des dirigeants qui, au lieu de mener des actions concrètes sur le terrain pour stopper les sanguinaires, passent leur temps à alerter une communauté internationale aphone et insensible. “Où est alors la responsabilité du journaliste ? Quelle faute professionnelle a-t-il commise ?”, s’est-il interrogé. A ses yeux, la compréhension du ministre est biaisée de lors que Bujakira n’a pas démoralisé les vaillants soldats qui se sacrifient pour le pays en luttant héroïquement face aux agresseurs. “Les vrais juristes se demandent si la partie Kabanda saura prouver ses préjugés”, s’est interrogé un activiste des droits de l’homme.
A l’âge de la sagesse, Kabanda, au lieu de prêcher par un bel exemple, le vieux se laisse malheureusement emporter par l’émotion sentant peut-être sa fin de règne avec le remaniement à venir, déplore un opposant au régime. Pour les organisations professionnelles des journalistes, Bujakira ne doit pas être le bouc émissaire d’une guerre de positionnement politique ou de la lutte pour la conservation des postes au gouvernement. Le virage pris par le pouvoir pour censurer le travail des journalistes est trop dangereux.
Bien avant Bujakira, le journaliste Steve Wembi avait été contraint à l’exil. Sa faute, c’est d’avoir informé pertinemment les Congolais sur la situation sécuritaire dans l’est du pays. Aujourd’hui, il a laissé femme et enfants à Kinshasa et ne sait pas comment retourner dans son pays. L’intolérance s’accroît et la presse libre est muselée. L’objectif est clair. Taire les voix des sans voix et aligner tout le monde derrière le pouvoir. Ce rêve ne deviendra jamais une réalité, avertit Prince Epenge de Lamuka, d’autant plus que, dit-il, des milliers de Congolais sont morts pour cette liberté que personne ne pourra les arracher aujourd’hui.
Une délégation des agents de la Direction générale de migration (DGM/Tshikapa) séjourne depuis jeudi dans la cité de Mweka au Kasaï.
Première audience, première absence de Jean-Claude Mputu, l’activiste traîné en justice par l’homme d’affaires, Dan Gertler pour diffamation. A l’extérieur du tribunal de paix de la Gombe, des femmes ont bondi, calicots en main, pour exiger au porte-parole de l’organisation “Congo n’est pas à vendre”, de prouver ses accusations contre la patron du groupe Ventora.