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1993-2023, 30 ans de guerres, massacres et atrocités

Depuis 30 ans, la République démocratique du Congo, spécialement dans sa partie orientale, connaît de longs moments de peur, d’interminables périodes d’angoisse et de graves tensions. “À ce jour, la province du Nord-Kivu totalise 30 ans d’insécurité, de conflits armés, de guerres, d’atrocités, de viols et vols, de massacres et tueries, de déplacements des populations, de violations des droits humains, d’exploitation illégale de ses ressources naturelles et destruction de l’environnement”, rappelle le député provincial Prince Kihangi Kyamwami, élu de Walikale et l’un des acteurs éminents de la société civile locale.

Par Landry Amisi

Goma, la capitale d’une province meurtrie par trois décennies de guerres, massacres et pillages de ses ressources naturelles @Photo Droits tiers.

publié le 6 mars 2023 à 17:24:44

Les souvenirs sont mauvais et parfois difficiles à rappeler. En, effet, les événements tragiques ont connu une certaine chronologie. En 1993, tout commence par le conflit interethnique dans la région de Ntoto, secteur des Wanyanga dans le territoire de Walikale. Déjà à l’époque, on enregistra de nombreuses pertes en vies humaines, des blessés, des destructions et pillage des biens. Ce fut le début du mouvement “Maï-Maï” à travers le phénomène Katuko (flèche) soutenu par un certain Mutuka Munene. En 1994, on assista passivement à l’arrivée des réfugiés rwandais dans la région. C’est ce qui va marquer le début de l’avènement des Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR). Avec à leur actif, des pertes en vies humaines par milliers avec le même scénario des viols et vols, pillages, incendies des maisons et des villages, exploitation illégale des ressources naturelles et la destruction de l’environnement. En 1996, la RDC connaîtra la première rébellion officiellement soutenue par des pays voisins. Ainsi, l’Alliance des Forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) renversa le régime du Maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga après un parcours marqué par de multiples violations des droits humains, des déplacements des populations et des pertes déplorables en vies humaines. “Les victimes étaient congolaises et rwandaises”, explique le député Kihangi. En 1998, une nouvelle rébellion éclate du divorce entre Mzee Laurent-Désiré Kabila et ses alliés de la révolution. Paul Kagame et Yoweri Kaguta Museveni déclenchent une nouvelle guerre avec le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), un autre cortège de malheurs. Ceci conduira à l’organisation en 2007, de la conférence de Goma pour tenter de résoudre la crise des groupes armés dans la région.

Des actes d’engagement signés par les différents groupes armés permettront une trêve de courte durée. Il sera mis en place le Programme de sécurisation et de stabilisation des zones sortant des conflits armés dénommé Amani. L’initiative, en dépit de la bonne foi des autorités gouvernementales, sera sabotée par les mêmes pays voisins opposés à tout début de paix dans la région. C’est ainsi que naîtra en 2008, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), rébellion lourdement soutenue par le Rwanda. Les conséquences de son parcours sont également connues, ce, avant la conclusion en 2009, des accords de paix de Goma entre le gouvernement, le CNDP et les autres groupes armés disparates.

Depuis lors, certains groupes armés s’étaient mués en partis politiques tout comme le programme Amani qui sera remplacé par le Programme STAREC. L’on assistera à un retour à la guerre dans le Nord-Kivu en 2013. Toujours à l’initiative du Rwanda, cette reprise des hostilités sera mise à la charge du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), nouveau label de la même mouvance de déstabilisation de la partie orientale de la RDC. Paul Kagame réactionnera son dispositif sous une nouvelle casquette à cette même période pour créer le M23 rappelant les accords du 23 mars 2009. Il s’en suivra d’autres massacres, tueries et déplacements des populations dans la région de Beni en 2014. Des actes perpétrés par des criminels se faisant passer sous le label ADF/Nalu, mais comprenant plusieurs nationalités de la région.

Dès la fin de l’année 2022 jusqu’à ce jour (mars 2023), des combats d’une rare violence font rage entre l’armée congolaise et les terroristes du M23, une coalition des armées rwandaise et ougandaise dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi. Suite à cette situation, l’on dénombre environ 500.000 déplacés internes dans la seule province du Nord-Kivu et plus de 200.000 réfugiés ayant fui la guerre. De nombreux enfants n’ont pas pu accéder à une scolarité régulière, depuis 30 ans. “Ils sont devenus orphelins, enfants dans les rues et d’autres recrutés dans les groupes et forces armées contre leur gré. Ils n’ont pas d’avenir ces jeunes. C’est une génération sacrifiée qui n’a aucune perspective d’avenir”, déplore le député provincial Prince Kihangi Kyamwami.

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Mubengaie ministries, une association internationale d’évangélisation sans but lucratif, organise deux grands évènements le samedi 30 mars dans la salle polyvalente Maranatha à Gombe. Le premier a trait à une conférence qui a pour thème «Femmes dans toutes ses dimensions». Et le deuxième sera le vernissage des ouvrages intitulés «Les cris d’une femme» et «Le fauteuil du chef» écrits par Baron Vincent De Paul Mubengaie, visionnaire de Mubengaie ministries.


Humanitaire

Une hausse record du nombre de morts est enregistrée dans les camps de déplacés autour de la ville de Goma. En conférence de presse mardi, le gouverneur militaire, Peter Cirimwami dit dénombrer 10 décès par jour dans les camps de déplacés internes.

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