C’est depuis le 16 février 2023 que les opérations d’identification et enrôlement des électeurs ont été lancées dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Au moment où la guerre d’agression semble inexorablement cibler la contrée, les opérations d’enrôlement s’enlisent et ne couvrent que 40% de la population du territoire.
Les matériels électoraux déployés difficilement dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu @Photo Droits tiers.
Le député provincial Prince Kihangi Kyamwami fait remarquer que plusieurs centres d’enrôlement ont connu un retard dans le déploiement des kits et matériels électoraux. “Les opérations ont commencé trois à cinq jours après le lancement du processus à Walikale-centre”, infirme-t-il. Au 10e jour du déroulement de l’opération, certains centres n’ont pas encore réceptionné leurs kits.
5 à 7 jours de marche, matériels à dos d’hommes
“Les équipes déployées sont en route, car leurs centres sont éloignés de Walikale-centre de 5 à 7 jours de marche. C’est le cas des groupements Usala (Oninga), Kisimba (Munzoa) et Bakondjo (Isangi)”, alerte Prince Kihangi Kyamwami. Par conséquent, révèle-t-il, certaines populations de ces entités sont tentées d’aller se faire enrôler dans des centres autres que les leurs. Les conséquences de cet état des choses pèseraient lourdement sur l’avenir du territoire de Walikale, déclare l’élu qui regrette l’insuffisance des moyens financiers alloués au “transport, à dos d’hommes des kits et matériels électoraux dans les différents milieux enclavés”. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) fait preuve d’une faible prise en charge du personnel commis aux opérations d’enrôlement dans le territoire de Walikale. “Pannes régulières des machines en l’absence, dans les zones reculées, des techniciens attitrés chargés de la maintenance. Par manque de machine de réserve, on enregistre des journées fériées non voulues, sans enrôlement”, explique le député provincial qui séjourne dans la contrée en vacances parlementaires. Il s’y observe également un retard de déploiement des superviseurs des opérations par manque des moyens et une sécurité faiblement assurée des agents, des opérations d’enrôlement et des requérants.
Très faible sécurisation de l’entité
40% du territoire connaît une absence quasi totale des Forces armées de la République et de la police, s’inquiète le député Prince Kihangi Kyamwami. Au regard de l’importance que revêtent les opérations d’enrôlement des électeurs et d’identification des citoyens sur le plan politique, sécuritaire et de développement socio-économique du territoire de Walikale, Kihangi recommande aux populations du territoire de Walikale de répondre massivement à l’appel de la CENI en se faisant enrôler, en s’appropriant le processus. L’élu de Walikale appelle la CENI à assister les agents commis aux opérations d’enrôlement, selon le besoin exprimé et à améliorer la prise en charge des agents pour éviter le monnayage des services. Autre besoin exprimé, c’est la nécessité d’affecter des moyens suffisants au transport des kits et matériels en tenant compte des conditions difficiles de voyage et des trajets à parcourir. Tout comme le renforcement de la sécurité des agents, des opérations d’enrôlement et des requérants. Prince Kihangi soutient également que la CENI considère que le délai de 30 jours de l’opération d’identification et enrôlement des électeurs commence à courir à partir de la date du début effectif de l’enrôlement des électeurs et non du lancement des opérations, car, dit-il, il s’agit bien d’un délai franc. Par conséquent, Kihangi Kyamwami pense qu’il faudra songer dès à présent à la prorogation du délai initial d’enrôlement dans le territoire de Walikale pour permettre à toute la population de se faire enrôler.