Au moins 3 civils ont perdu la vie, plusieurs blessés enregistrés et 4 camions de la Monusco incendiés lors d’une altercation lundi 7 février dans le territoire de Nyiragongo au nord de la ville de Goma.
Au moins 3 civils ont perdu la vie, plusieurs blessés enregistrés et 4 camions de la Monusco incendiés lors d’une altercation lundi 7 février dans le territoire de Nyiragongo au nord de la ville de Goma.
Les casques bleus de la Monusco ont ouvert le feu sur les civils @Photo Droits tiers
Au milieu du camp de Kanyaruchinya, la population a attaqué le convoi de la Monusco qui provenait de Kiwanja à 70 kilomètres de Goma dans le territoire de Rutshuru sous le contrôle des rebelles du M23. Les informations parvenues à Ouragan.cd indiquent que les casques bleus étaient partis ravitailler la base de Kiwanja. Peu avant d’arriver à Goma, “ils ont été assaillis par des manifestants qui, auparavant, avaient barricadé la route avec de grosses pierres, obligeant ainsi le convoi à s’immobiliser”, indique le communiqué de la Monusco.
Des “assaillants” ont alors mis le feu à quatre camions dont ils ont “subtilisé la cargaison”. “Trois personnes ont malheureusement perdu la vie durant les échauffourées”, tandis que les Casques bleus et les FARDC “tentaient de protéger le convoi”, ajoute la Mission onusienne.
Malheureusement, les forces de l’ONU ont ouvert le feu tuant 3 manifestants tous des civils. Dans un communiqué publié mardi 7 février, la Mission de l’ONU présente ses condoléances aux familles touchées par le drame et déplore la perte de sa cargaison et de ses 4 camions.
“Une enquête conjointe avec les autorités congolaises permettra de déterminer les circonstances de ces décès regrettables”, dit-elle. Jean-Claude Mambo Kawaya, président de la société civile du territoire de Nyiragongo, où a eu lieu l’attaque, a indiqué que celle-ci était survenue à hauteur de Kanyaruchinya, où se trouvent des milliers de déplacés de guerre.
Des véhicules ont été incendiés et, quand “la foule a voulu forcer un conteneur qui avait des armes, les Casques bleus ont ouvert le feu”, a-t-il ajouté. Selon lui, cinq personnes auraient été tuées.
“La population et les déplacés ont attaqué un convoi de la Monusco”, a simplement déclaré le colonel Patrick Iduma, administrateur du territoire, sans plus de précisions sur le bilan.
Les manifestations se sont multipliées depuis l’année dernière contre la Monusco, à qui les habitants reprochent de ne pas parvenir à neutraliser les dizaines de groupes armés qui sévissent dans l’est de la RDC depuis près de 30 ans, notamment les rebelles du M23.
En juillet, des manifestations meurtrières accompagnées de destructions et pillages avaient eu lieu dans plusieurs villes pour réclamer le départ des Nations unies. A Goma, Butembo, Beni et d’autres localités, des manifestants avaient pris d’assaut les installations de la Monusco. Selon les autorités, 36 personnes, dont quatre Casques bleus, avaient été tuées.
Parmi les plus importantes et plus coûteuses missions de l’ONU au monde, la Monusco est présente en RDC depuis 1999. Elle compte environ 16.000 soldats de la paix.
La mission indique mardi soir que sa cheffe, Bintou Keita, “compatit avec les familles des disparus” et “réitère son appel à la population pour faciliter la libre circulation” de son personnel.
Le même type d’hostilité a commencé à poindre récemment à l’encontre de la force régionale est-africaine déployée dans l’est de la RDC, accusée par la population de “passivité” face aux rebelles du M23.
Lundi, une journée ville morte avait été décrétée à Goma et a dégénéré en manifestations violentes, avec des pillages de boutiques et de certaines églises fréquentées par des “rwandophones”.
Le Rwanda est accusé par la RDC de soutenir le M23, ce qui est corroboré par des experts de l’ONU et les pays occidentaux, bien que Kigali s’en défende.
Mouvement majoritairement tutsi, le M23 (pour Mouvement du 23 mars) est apparu en 2012 et avait été vaincu l’année suivante par l’armée congolaise appuyée par les Casques bleus. En novembre 2021, il a repris les armes et s’est emparé depuis de vastes pans de territoires au nord de Goma.
Mardi, l’armée congolaise a défilé dans la ville pour, selon un porte-parole, “rassurer” la population, lui montrer que l’armée est là, “prête à parer à toute éventualité”.
Un Casque bleu sud-africain avait été tué et un autre grièvement blessé dimanche lors de tirs contre leur hélicoptère dans le Nord-Kivu. Le 29 mars 2022, huit Casques bleus (six Pakistanais, un Russe, un Serbe) avaient été tués dans le crash de leur hélicoptère au-dessus d’une zone de combats entre l’armée congolaise et le M23.
Les femmes politiques, futures candidates aux élections de 2023, ont été édifiées sur les stratégies pour se faire élire en décembre prochain. Elles ont participé à un atelier de réseautage organisé samedi 18 mars sous le thème : “les stratégies pour gagner les élections” par Journalistes de droits humains (JDH-JHR/RDC), en collaboration avec l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM). Les travaux s’inscrivaient dans le cadre du projet : “Canada monde : voix des femmes et des filles”.
Une quinzaine de personnes ont été tuées ces deux derniers jours par deux groupes armés en Ituri, province du nord-est de la République démocratique du Congo où, selon l’ONU, plus de 300 civils ont été massacrés depuis début décembre, a-t-on appris jeudi de sources locales.