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La force régionale vue par les Congolais

« Si le président Félix Tshisekedi Tshilombo reste convaincu que l’EAC est une voie royale pour la restauration de la paix en RDC, il est naïf et mal entouré », a réagi un professeur des relations internationales de l’université de Kinshasa. Car, à Bujumbura, a-t-il ajouté, le Rwanda a discuté à la fois en son propre nom et au nom de ses supplétifs du M23.

Par Jeanric Umande

Des activistes pro-démocratie lors d’une marche de protestation contre l’agression rwandaise @Photo Droits tiers

publié le 7 février 2023 à 06:03:00

Cette conception de l’EAC par le gouvernement congolais consistant à croire que cette communauté régionale fera gagner la République démocratique du Congo est une aberration, sinon une hérésie, explique un défenseur des droits de l’homme de Kinshasa.

“Comment comprendre que ces chefs d’État insistent toujours sur la seule issue politique (discussions politiques entre les parties) ?”, se demande-t-il. Pour certains analystes congolais, c’est le Rwanda qui impose les règles du jeu de cette guerre. Cas de l’érection de la zone tampon par les troupes régionales alors qu’officiellement, cette donne ne fait pas partie des discussions des chefs d’État. “La présence de ces forces vient museler les FARDC, facilitant la tâche aux Kagame-boys du M23”, constate-t-il.

Pour cet activiste, le chef de l’État congolais doit arrêter de tourner en rond, car le temps passe et des territoires sont pris par les étrangers.

Faut-il aller en négociation directe avec Kigali ?

“Il n’y a pas de connotation négative à négocier avec nos agresseurs”, suggère un analyste. Pour lui, négocier ne signifie pas capituler. Cela ne veut pas dire aussi qu’on est faible. Et de poursuivre : « Il ne faut pas que les considérations d’ordre politique soient mises en avant plus que les vies humaines, civiles et militaires. »

Un autre acteur de la société civile de Goma qui a mal jugé le sommet de Bujumbura, recommande le retour aux actions de désobéissance civile en guise de protestation contre la présence de la force régionale de l’EAC. “Il faut une marche de protestation sur la présence d’autres forces de l’EAC dans le Kivu. Là, les Rwandais vont se déployer facilement et vont occuper davantage le grand Kivu pour faciliter l’occupation et la balkanisation de la RDC. Dès demain matin, il faut une marche spontanée contre cet accord de Bujumbura”, propose-t-il.

Le Rwanda ne respectera aucun cessez-le-feu

Ghislain Kasereka Muhiwa, militant de la Lucha dans la ville de Goma, s’indigne, quant à lui, de la présence du président congolais au sommet de Bujumbura, le samedi 4 février 2023. Alors que le peuple congolais continue à exiger le départ de la force régionale pour son rôle inoffensif et de police du M23 à Kibumba et Rumangabo, le président Félix Tshisekedi vient de concéder, lors du sommet de Bujumbura, que des nouvelles troupes de l‘EAC soient déployées en RDC. Il s’agit spécifiquement des troupes sud-soudanaises qui viennent d’un pays instable et incapable de mettre fin à la crise qui le touche. “Le président a consenti à nouveau à un cessez-le-feu que le M23 n’acceptera jamais de respecter. Non seulement, il progresse vers Mushaki après Kilolirwe mais aussi cet appel au cessez-le-feu avait été lancé depuis la prise de Bunagana par le M23 et n’a jamais été mis en application”, constate Ghislain Kasereka Muhiwa. Pour cet activiste pro-démocratie, rien ne garantit que cette décision des chefs d’État sera respectée.

En acceptant le cessez-le-feu, Félix Tshisekedi accepte que tous les endroits déjà pris par le M23 restent entre ses mains, croit-il, alors que cette situation asphyxie systématiquement et énormément la ville de Goma. “La rencontre de Bujumbura était une perte de temps pour notre gouvernement et je propose à ce dernier de se concentrer sur notre armée”, insiste-t-il.

L’activiste se dit choqué de voir notre pays embarquer dans une aventure qui n’aboutira jamais à une solution à la crise que nous vivons. “Parce que beaucoup de membres de l’EAC (Communauté des États de l’Afrique de l’Est) sont en même temps les instigateurs de la crise et le soutien du M23”, se plaint-il. Et de conclure que depuis que ces réunions avaient commencé, aucune d’entre elles n’a jamais condamné le Rwanda pour son implication directe dans la crise, et que l’EAC ne reconnaît même pas le Rwanda comme le pays qui mène la guerre par procuration au Nord-Kivu. “Ce qui fait de Kagame un acteur qui vient proposer des solutions lors de ces rencontres alors que c’est lui-même le M23”, dénonce l’activiste.

Ghislain Kasereka Muhiya s’embarrasse même de constater que dans le communiqué sanctionnant le sommet de Bujumbura, Paul Kagame et Yoweri Museveni ont été remerciés pour leur “contribution financière en faveur de la force régionale”. En outre, malgré la pression sur Goma, la réunion des chefs d’État donne l’autorisation au M23 de garder ses positions avancées de Kilolirwe et Kitshanga, ainsi que de continuer à asphyxier la ville de Goma. L’activiste prévient que bientôt les denrées alimentaires seront rares dans la ville de Goma et que les prix de biens de consommation vont systématiquement grimper.

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