En 2020, seul un jeune diplômé sur dix (11%) travaillait dans la fonction publique et une large majorité (55%) n’envisageait pas de l’intégrer au cours de sa carrière, selon une étude de l’administration parue mardi qui semble confirmer les problèmes d’attractivité des employeurs publics.
Réalisée par la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), l’enquête se penche sur la situation en 2020 de 764.000 jeunes qui ont obtenu leur diplôme de fin d’études en 2017.
Trois ans après la fin de leur cursus, seuls 11% des jeunes travaillent dans la fonction publique, alors que les 5,7 millions de fonctionnaires représentent environ 20% de l’emploi total en France.
9% des jeunes de la cohorte 2017 “ont travaillé au moins une fois dans la fonction publique” mais n’y exercent plus en 2020, selon la DGAFP.
Mais l’essentiel de la cohorte (55% des diplômés de 2017) “n’a jamais travaillé dans la fonction publique, jamais tenté de le faire dans le passé et ne l’envisage pas pour l’avenir”.
L’étude est publiée quelques jours après l’ouverture par le gouvernement de discussions avec les syndicats consacrées aux parcours de carrière, aux rémunérations et aux conditions de travail des agents publics.
Parmi les 11% de jeunes actifs dans la fonction publique trois ans après leur diplôme, près d’un sur deux (49%) est en contrat à durée déterminée.
Quant aux jeunes qui ont quitté la fonction publique après y avoir travaillé, 23% d’entre eux sont au chômage contre 16% des jeunes qui n’ont jamais envisagé de travailler pour la fonction publique.
“A court terme, une expérience passagère dans la fonction publique ralentirait le processus d’accès à l’emploi stable”, souligne la DGAFP, tout en insistant sur la nécessité de “réinterroger la situation de ces jeunes quelques années plus tard”.
Toujours parmi les jeunes ayant quitté la fonction publique, 45% l’ont fait car ils se sont reconvertis dans un autre métier, et 37% sont partis après la fin de leur CDD ou un échec à un concours.
D’autres raisons, plus critiques, sont fréquemment avancées: le manque d’évolution, y compris salariale, peut être un facteur rebutant pour certains (28%), de même que les conditions de travail (25%), complète la DGAFP.