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Dette américaine, une crise financière en vue ?

Le monde entier n’a pas encore oublié la crise immobilière américaine ayant débouché sur la crise financière internationale en 2008. Un économiste l’avait prédit, mais les sceptiques ne l’ont pas cru. Or, c’est lui qui avait raison. Le pire est donc à éviter.

Joe Biden, le président des États-Unis @Photo Droits tiers.

publié le 21 février 2023 à 05:05:00

Les États-Unis ont atteint leur plafond d’endettement et peuvent honorer leurs engagements jusqu’au 5 juin. Un compte à rebours est engagé au Congrès pour trouver un accord et éviter un défaut de paiement. Dépassé ce délai, c’est la zone de turbulences. Un défaut de paiement provoquera un séisme financier planétaire. L’analyste Philippe Berry entrevoit un « Armageddon financier » mondial. Et pour cause, en janvier dernier, les USA ont atteint leur plafond d’endettement. Le département du Trésor est ainsi obligé à un tour de passe-passe pour assurer ses engagements financiers jusqu’au 5 juin prochain. Au-delà, c’est le bras de fer entre Joe Biden et les républicains à la Chambre des Représentants. Le spectre d’un défaut de paiement historique qui risque de provoquer un cataclysme économique mondial.

C’est quoi le plafond de la dette ?

Il s’agit du seuil maximal de ce qu’un État peut emprunter. Les États-Unis sont l’un des rares pays à s’être imposé un plafond, et à avoir donné, en 1917, les pleins pouvoirs au Congrès pour le relever quand c’est nécessaire. La limite actuelle atteinte en janvier 2023 est de 31,4 trillions (31.400 milliards) de dollars. Soit une pile de billets de 100 dollars reliant la Terre à la Lune. La dette totale représente 94.000 dollars par Américain ou encore 121 % du PIB annuel des USA.

Bill Gale, économiste à la Brookings Institution, rappelle un point important, qui illustre « la stupidité du débat » actuel : « Quand on relève le plafond de la dette, il ne s’agit pas d’autoriser de nouvelles dépenses, mais de savoir si le Congrès autorise le gouvernement à emprunter pour payer des dépenses que le Congrès a déjà autorisées ». L’ironie du système américain, c’est que lorsque les élus votent un budget avec des recettes et des dépenses, « ils n’autorisent pas automatiquement à emprunter pour combler la différence ».

Pourquoi le blocage ?

Pendant longtemps, relever le plafond de la dette était un processus presque automatique. Mais depuis les années 1990, c’est devenu une bataille politique surtout quand il y a un Congrès divisé entre les deux partis comme aujourd’hui. Les républicains ne veulent pas « hypothéquer l’avenir en empruntant à la Chine » lorsqu’ils ne sont pas au pouvoir. Ils refusent de relever le plafond sans des coupes budgétaires. Joe Biden et les démocrates, eux, appliquent la doctrine américaine résumée par l’économiste Paul Krugman : on ne négocie pas avec des « terroristes économiques ».

On peut éviter un cyclone financier si…

« Quand on atteint le plafond de la dette, le Trésor utilise des astuces comptables pour repousser le jour du jugement dernier » selon Bill Gale. Ce sont des « mesures extraordinaires » annoncées par la secrétaire Janet Yellen. Il s’agit de l’arrêt des versements à plusieurs fonds de retraite, de santé ou d’invalidité pour les agents publics et les anciens militaires, ainsi qu’une « période de suspension d’émission de dette » jusqu’au 5 juin.

Les États-Unis ont-ils déjà connu un défaut de paiement ?

Si le slogan « In God we trust » est inscrit sur les billets de banques, la machine américaine fonctionne plutôt selon la devise « In debt we trust ». À l’exception d’une erreur administrative en 1979, les États-Unis ne se sont jamais retrouvés en défaut de paiement. C’est pour cela que les bons du Trésor sont considérés comme des valeurs sûres dans le monde entier.

Que se passera-t-il après le 5 juin sans accord ?

Au cours de l’été, l’État ferait défaut sur les paiements des intérêts de la dette ou sur d’autres obligations, comme le salaire des militaires, la Social security (retraites) ou Medicare (santé pour les seniors). Le Trésor tentera de fixer des priorités. Mais il y a un vide juridique et cela pourrait se terminer devant le tribunal. Selon des analystes de Bank of America, un défaut est « probable à la fin de l’été ou à l’automne », et il pourrait durer « entre quelques jours et quelques semaines ».

Devoir de mémoire

En 2011, sous Barack Obama, les marchés avaient plongé à l’automne face à la menace d’un défaut. Pour la première fois de l’histoire, l’agence S & P avait abaissé la note de la dette américaine. Un accord avait été trouvé pour relever le plafond. Les élus républicains du Freedom caucus qui ont déjà fait vivre un enfer à Kevin McCarthy pour son élection au poste de Speaker, pourraient refuser de céder. Certains ont mis sur la table la possibilité pour le Trésor de frapper une pièce de platine et de lui attribuer la valeur de 1.000 milliards de dollars. Mais Janet Yellen a écarté cette idée.

Quelles seraient les conséquences d’un défaut ?

Mark Zandi, économiste en chef à l’agence de notation Moody’s Analytics prédit un « Armageddon financier ». Un alarmisme que Bill Gale tempère à peine car les conséquences d’un défaut intentionnel restent inconnues. Avec une perte de confiance dans le dollar et dans les bons du Trésor, une hausse des taux d’intérêt pour les ménages et un plongeon de Wall Street, une crise est possible. « Avec les ramifications de la planète financière, cela se propagerait à l’économie mondiale, comme avec la crise de 2008. Avec des économies déjà au bord de la récession, ce serait fou de risquer une nouvelle panique financière mondiale », avertit l’économiste. « Les élus jouent avec le feu ».

Article tiré du 20 minutes.fr

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