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Bujumbura n’a rien changé

L’unique retombée palpable du sommet extraordinaire des chefs d’État de l’EAC à Bujumbura aura été le face-à-face protocolaire entre les deux voisins ennemis de la région des Grands lacs, Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Poignée de main évitée par le président congolais, dernier à atterrir à Bujumbura et à entrer dans la salle du conclave.06

Par Jeanric Umande

Félix Tshisekedi et Ndahishimiye, les présidents congolais et burundais lors du sommet de Bujumbura @Photo droits tiers.

publié le 7 février 2023 à 06:40:00

Si la réunion des chefs d’État a mobilisé les principaux acteurs de la crise sécuritaire de l’Est congolais, elle n’a vraiment pas permis aux populations congolaises de croire en l’efficacité de la Communauté des États de l’Afrique de l’est (EAC) dont les sommets successifs n’ont jamais rien produit de concret sur le terrain des hostilités militaires entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la coalition RDF-UPDF-M23. Ce qui fait dire à des observateurs que cette communauté n’est d’aucune opportunité pour la République démocratique du Congo.

Michaël Tshibangu, juriste de formation et président de l’Association pour le développement et la démocratie au Congo (ADDC), se décourage d’une EAC inapte et impuissante vis-à-vis des bourreaux de la RDC : “l’un des principaux problèmes de l’EAC est la présence des agresseurs. Comme les décisions sont prises collectivement par les chefs d’État, il ne faut pas s’attendre à ce que le Rwanda accepte des choses qui vont à l’encontre de ses intérêts”, a-t-il réagi samedi 4 février 2023. Pour sa part, Nicole Kavira, leader du groupe des indignés (mouvement citoyen) de la RDC, s’oppose farouchement à tout nouveau déploiement des troupes étrangères sur le sol congolais. “Ils veulent encore ajouter une autre force militaire en RDC ? De l’irresponsabilité”, a-t-elle râlé.

Un sommet pour dire la même chose

La 20e réunion extraordinaire des chefs d’État de l’EAC tenu le samedi 4 février 2023 dans la capitale burundaise pour évaluer la situation sécuritaire du moment dans l’est de la République démocratique du Congo s’est clôturée sans incident protocolaire. L’hôte le plus attendu de cette rencontre aura été le président congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Arrivé à la mi-journée par l’aéroport international Melchior Ndadaye de Bujumbura, le chef de l’État congolais s’est rendu directement au palais présidentiel de Bujumbura pour participer à ce sommet extraordinaire de tous les espoirs au moment où l’armée rwandaise ne se gêne plus d’offensives barbares contre les FARDC et tous les résistants patriotes.

Les chefs d’État ont évalué la feuille de route de Luanda qui exigeait le retrait effectif et définitif des troupes du M23/RDF des zones occupées avant le 15 janvier 2023. “Il est clair que la feuille de route de Luanda n’a pas été respectée puisque les troupes terroristes du M23 n’ont jamais quitté ces zones occupées. Bien au contraire, le M23 et ses alliés ont élargi leurs terrains d’occupation”, expliquait samedi dernier la cellule de communication de la présidence de la RDC. Les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est ont effectivement constaté cet échec sans véritablement en tirer les conséquences évidentes pour une adaptation du mandat de la force régionale en le rendant plus offensif. À ce sommet de Bujumbura, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, était accompagné du vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala, de son directeur de cabinet, Guylain Nyembo, et de son Haut représentant chargé du suivi des processus de paix de Luanda et Nairobi, le professeur Serge Tshibangu.

Le communiqué final rendu public à l’issue du sommet souligne une ambiance chaleureuse et conviviale entre les chefs d’État. Le sommet a reçu des rapports sur la situation actuelle dans la zone est de la RDC, présentés par le facilitateur du processus de Nairobi, Uhuru Kenyatta, et par le commandant de la Force régionale de l’EAC, le général Nyagah. “La RDC est une question régionale qui ne peut être réglée durablement que par un processus politique“, souligne le communiqué, tout en mentionnant la nécessité d’un dialogue renforcé entre toutes les parties. Les dirigeants régionaux ont ordonné que le processus politique soit renforcé et intensifié en impliquant tous les signataires. Ils ont également exigé “un cessez-le-feu immédiat par toutes les parties, y compris le retrait de tous les groupes armés étrangers”. Ils ont demandé aux chefs de forces de défense de se réunir dans une semaine et de fixer de nouveaux échéanciers pour le retrait et de recommander une matrice de déploiement approprié afin que ce processus soit accompagné d’un dialogue. Autre résolution du sommet, les chefs d’État ont ordonné à tous les pays fournisseurs de troupes de se déployer immédiatement, et à la République démocratique du Congo de faciliter immédiatement le déploiement des troupes.

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