La Commission européenne a proposé mardi de sabrer de 90%, par rapport à 2019, les émissions carbone des camions poids lourds vendus dans l’UE à partir de 2040, tout en imposant dès 2030 que tous les nouveaux bus urbains mis en service soient “zéro émission”.
Le texte proposé, qui sera désormais négocié entre les États membres de l’Union européenne et les eurodéputés, révise les normes d’émissions de CO2 pour les véhicules utilitaires lourds dans le cadre de l’ambitieux plan climatique européen, qui vise la neutralité carbone du continent en 2050.
L’UE a déjà avalisé la fin en 2035 de la vente des voitures et camionnettes neuves à moteur thermique. L’accord trouvé fin octobre entre les Vingt-Sept et les négociateurs du Parlement européen a été formellement adopté ce mardi par les eurodéputés réunis en séance plénière à Strasbourg.
“Pour atteindre nos objectifs en matière de climat et de pollution zéro, toutes les parties du secteur des transports doivent contribuer activement”, y compris les poids lourds, de sorte qu’en 2050, “la quasi-totalité des véhicules circulant sur nos routes seront zéro émission”, a souligné le vice-président de la Commission chargé du Pacte vert européen, Frans Timmermans.
Notre loi climat l’exige, nos villes l’exigent et nos industriels s’y préparent, a-t-il assuré.
Les camions, bus urbains et bus longue distance génèrent plus de 6% des émissions totales de gaz à effet de serre de l’UE et quelque 25% des émissions du transport routier.
La proposition dévoilée mardi par l’exécutif européen souhaite notamment que tous les nouveaux bus mis en service dans les villes de l’UE à partir de 2030 soient “zéro émission”.
“Les fabricants pourront recourir aux technologies de leur choix pour atteindre ces objectifs, par exemple l’électrification, les piles à hydrogène ou l’hydrogène”, précise la Commission, tout en soulignant que nombre d’agglomérations prévoient déjà de verdir leurs transports en commun bien avant cette date.
Surtout, le texte propose un calendrier pour réduire au fil du temps les émissions des camions de plus de 5 tonnes et des bus longue distance (plus de 7,5 tonnes), qui possèdent des motorisations comparables, en durcissant à partir de 2030 les standards d’émissions imposés aux véhicules neufs.
Pour ces véhicules vendus à partir de janvier 2030, les émissions devront être réduites d’au moins 45% par rapport aux niveaux de 2019. Ces émissions devront être ensuite sabrées de 65% à partir de janvier 2035, et de 90% à partir de janvier 2040 (toujours par rapport aux niveaux de 2019).
Des dérogations sont prévues pour les véhicules fabriqués en petit volume à des fins minières, forestières et agricoles, pour les véhicules des forces armées et des services d’incendie, les ambulances et véhicules médicalises, ou encore pour les camions à ordures.