Les réserves commerciales de pétrole brut aux Etats-Unis ont augmenté sensiblement la semaine dernière, selon des chiffres publiés jeudi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), dans un rapport marqué par les effets de la tempête hivernale Elliott.
Un chauffeur traverse une rue inondée à marée haute lors d’une tempête hivernale à Gloucester, Massachusetts, États-Unis, le 23 décembre 2022 @REUTERS/Brian Snyder.
Durant la semaine achevée le 30 décembre, ces stocks commerciaux ont grimpé de 1,7 million de barils, soit légèrement plus que les 1,5 million de barils attendus par les analystes, selon un consensus établi par l’agence Bloomberg.
Cette remontée doit être relativisée par la nouvelle contraction des réserves stratégiques, qui ont encore fondu de 2,7 millions de barils, et s’inscrivent désormais à leur plus bas niveau depuis décembre 1983.
Le gouvernement du président américain Joe Biden a entamé, en décembre, le processus de reconstitution des réserves stratégiques avec un appel d’offres portant sur trois millions de barils, mais les achats effectifs n’interviendront pas avant plusieurs semaines.
L’accroissement des stocks commerciaux est en grande partie dû à la chute du taux d’utilisation des raffineries, qui est tombé à 79,6%, au plus bas depuis près de 22 mois, contre 92,0% la semaine précédente. Selon Robert Yawger, de Mizuho, ce décrochage s’explique par le passage de la tempête hivernale Elliott, fin décembre, aux Etats-Unis. L’événement climatique avait entraîné des perturbations dans plusieurs raffineries, en particulier au Texas.
Le ralentissement des raffineries a été partiellement compensé par la baisse des importations (-9%), conjuguée à la hausse des exportations (+21%).
Le rapport hebdomadaire publié jeudi par l’EIA a également mis en évidence un brutal affaissement de la demande de produits raffinés, qui a chuté de 20%.
Ce reflux est surtout notable pour l’essence (-19%) et les produits distillés (-28%), qui comprennent le gazole mais aussi le fioul domestique.
Si le fléchissement de la consommation d’essence et de gazole intervient dans un contexte de faible demande, il est partiellement attribuable à la tempête hivernale, qui a limité les déplacements dans de nombreux Etats américains.
“On dirait que le marché a passé son tour et fait comme s’il n’avait pas vu” le rapport, a commenté Robert Yawger.
Techniquement, le débrayage des raffineries et la baisse de la consommation de produits raffinés auraient, en effet, été de nature à pousser les cours à la baisse.
Mais les prix ont peu réagi à la publication et le cours du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain était orienté nettement à la hausse vers 16H50 GMT, à 74,16 dollars, en progression de 1,81%.
Quant à la production, elle a légèrement augmenté, à 12,1 millions de barils par jour, contre 12 la semaine précédente.