Après le séjour du chef de l’Etat dans le Kasaï oriental en fin de l’année, une controverse qui va en s’amplifiant empoisonne les allées du pouvoir, enflamme la toile et la multitude de chaînes de télévision sur You Tube, où analystes de tous bords et influenceurs.euses autoproclamés s’en donnent à cœur-joie.
Les étudiants en train de discuter dans la cour de l’Université de Mbuji-Mayi @Photo Droits tiers
En cause, la destination prise par le montant alloué aux travaux d’innovation de l’Université de Mbuji-Mayi dont les travaux sont au point-mort.
Entre les 42 millions de dollars évoqués par Dame Isabelle Kibassa Tshisekedi et le « démenti » du ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Muhindo Nzangi, qui avance le chiffre de 17 millions, le mystère reste entier.
Pendant que les uns s’interrogent sur la qualité de Mme Kibassa Tshisekedi qui n’exerce aucune fonction officielle connue, hors ses affinités familiales avec le président de la République, l’ancien président de l’Assemblée nationale et opposant farouche au régime « interroge les esprits détourneurs des deniers publics ». Sur Twitter, le porte-parole d’Ensemble pour la République, économiste de formation donne une leçon sur les étapes obligatoires précédant l’attribution des marchés publics. « Quand les procédures ne sont pas respectées, il ne faut pas s’attendre à un miracle », souligne-t-il, non sans amertume.
Malgré tout dans ce tohu-bohu, une vérité demeure, et elle est têtue : la lettre d’attribution largement relayée dans les réseaux sociaux, et signée par le ministre de l’ESU prouve que le marché de l’UOM échappe bien à la procédure légale. Tout comme son financement par des fonds générés par le très controversé RAM, abandonné depuis.
Le cas de l’UOM n’est malheureusement pas isolé. Des dizaines de millions de dollars sont décaissés « en procédure d’urgence » pour des projets supposés de développement des cinq provinces qui composaient jadis le Kasaï. Des proches conseillers de Félix Tshisekedi quasiment tous originaires de cet espace sont régulièrement mis en cause, portant à s’interroger s’il est dans leur rôle de s’immiscer dans la programmation et l’exécution des travaux relevant de la compétence du gouvernement central et des entités provinciales.
« Nous sommes des voleurs » s’est récemment confessé le ministre de la Recherche scientifique sur Radio Okapi. Venant de José Mpanda, un membre du gouvernement en fonction, est le signe indubitable que la réalité vraie pourrait être pire.