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François en “pèlerinage” de paix

Un mardi 31 janvier mémorable. 38 ans après Jean-Paul II, le pape François arrive en milieu d’après-midi au Congo-Kinshasa. À l’époque, c’était Mobutu (1980 et 1985), aujourd’hui, c’est Félix Tshisekedi qui l’accueille. Les Kabila n’ont pas eu l’opportunité de recevoir le Saint-Père. La visite du chef actuel du Vatican avait été annulée en 2017, en raison de la mésentente entre Joseph Kabila et l’Église. L’événement marquera à jamais la génération actuelle. Depuis Rome, François prêche, de sa bouche, la réconciliation des nations et des peuples.

Par Jeanric Umande

Le pape François arrive à Kinshasa le 31 janvier 2023 @Photo Droits tiers.

publié le 31 janvier 2023 à 05:43:00

Le message tombe dans un pays déchiré par la guerre, mais surtout par l’adversité politique. D’immenses panneaux, banderoles et affiches souhaitant la bienvenue au pape s’alignent presque sur toutes les grandes artères de la ville. Les Kinois sont ravis de découvrir les portraits géants du pape. La fièvre monte. Dans les paroisses catholiques, les fidèles s’organisent pour réserver un accueil historique à leur père spirituel.

Des millions de Congolais seront bientôt massés le long des boulevards pour acclamer le souverain pontife. Le pape, lui, va s’exhiber dans sa papamobile pour être salué par une foule compacte quand son cortège va parader dans une bonne moitié de la ville. La procession sera longue.

Un “pèlerinage” de paix et de réconciliation

À Kinshasa, le pape François reviendra sur le thème de sa croisade à savoir la paix et la réconciliation. Il souhaite exprimer sa proximité avec des populations marquées par des années de souffrances, du fait de multiples crises : conflits armés, pauvreté, dérèglement climatique…

En juillet dernier, le pape François avait été contraint de reporter son voyage, mais il n’avait jamais renoncé. Il avait alors appelé la population des deux pays (RDC et Soudan du Sud) « à ne pas se laisser voler l’espérance ». Dans un pays meurtri, l’homme de Dieu a le devoir de remonter le moral d’une population traumatisée par une guerre d’agression qui érode chaque jour sa souveraineté. Des religieux attendent d’exprimer leur dépit sur le silence coupable de la communauté internationale face à la funeste détermination du Rwanda à vouloir ensanglanter la région.

Politique et diplomate en chef du Vatican, le Saint-Père pourra prendre note des doléances des Congolais et activer ses réseaux pour tenter d’obtenir la paix dans la région. Si l’étape de Goma a été annulée justement, c’est à cause de la sauvagerie du régime Kagame qui veut faire de la partie orientale du Congo, un “no man’s land”, afin de pérenniser son économie de contrebande et de prédation.

Le pape face à une classe politique divisée

Dans un pays où la politique dicte tout, le pape aura du mal à faire passer le message de réconciliation chez les politiciens. En cette année électorale, la tension va monter d’un cran. Ceux qui sont au pouvoir, chrétiens ou pas, utiliseront tous les moyens possibles pour conserver leur impérium.

Les opposants vont, de leur côté, multiplier des stratagèmes pour tenter d’arracher les rênes du pays. Difficile sera la mission du pape à recommander des élections apaisées.

Par hypocrisie, les acteurs politiques vont écouter les conseils, mais ils ne les appliqueront jamais. La politique et la religion ne font pas bon ménage. Le discours radical de l’opposition tranche avec toute perspective de paix si jamais le régime en place tripatouillait les résultats électoraux. En père spirituel, François ne se lassera pas à orienter ses brebis vers des pâturages pacifiques. Son objectif, c’est de redonner espoir à ce peuple qui croupit dans la misère, qui aspire à la paix, mais qui voit tous les jours s’effriter la chance de mieux vivre sur la terre de ses aïeux.

Un souffle nouveau

Le Congo-Kinshasa, qui aspire tant à la paix, souhaite que cette visite apporte un plus dans cette recherche déjà amorcée, a déclaré à Radio Vatican, Deogratias Ndagano, l’ambassadeur de la RDC auprès du Saint-Siège. Le diplomate a rassuré que la rencontre du pape avec des victimes des exactions dans la partie est de son pays sera une marque d’attention et de considération du Saint-Père, qui se préoccupe de la situation dans cette région du Congo et qui appelle à la fin de ce supplice que la population congolaise connaît depuis bien longtemps.

L’étape de Goma annulée

Les risques pour la sécurité du prestigieux visiteur avaient contraint le Vatican à annuler l’étape de la ville martyre. Avec la poussée du M23 vers Goma, rien n’allait être possible. Des victimes de la guerre ont été invitées à rejoindre le pape à Kinshasa. Le chef religieux va compatir avec les sinistrés et bénira son peuple à partir de Kinshasa. Même à distance, Goma sera de cœur avec le Saint-Père. La mort dans l’âme, cette population qui souffre des affres de la guerre observera le 1er février l’attitude de prière pendant la messe de Ndolo. L’annulation de l’étape de Goma entraîne aussi la non-consécration de la cathédrale « Mama wa Amani », dont la construction au chef-lieu du Nord-Kivu a été financée par l’ex-première dame Olive Lembe Kabila. L’épouse de Joseph Kabila attendait la cérémonie avec passion. Elle rate une occasion en or, mais un autre haut gradé de l’Église pourra le faire à la place du souverain pontife.

Depuis son élection, en 2013, François a effectué quatre périples sur le continent, qui l’ont notamment conduit au Kenya, en Ouganda, en Centrafrique, en Égypte, au Maroc, au Mozambique, à Madagascar et à Maurice. En RDC et au Soudan du Sud, le pape va rencontrer les victimes de violences, les personnes déplacées ou encore les représentants d’œuvres caritatives.

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La présence du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, avait même été annoncée au port maritime de Boma pour la réception de trois premiers navires. C’était donc du sérieux. Hélas, pratiquement 5 ans se sont écoulés. Avis d’experts, les grands transporteurs mondiaux, dont Maersk, CMA-CGM, PIL, feraient subtilement blocage.

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