Dans un discours à la limite de l’hérésie, le haut cadre du parti présidentiel a affirmé que le souverain pontife arrive au Congo pour bénir le deuxième mandat du président Tshisekedi. Faux, a rétorqué le cardinal qui a précisé que le Saint-Père vient visiter le peuple congolais qui est en quête de paix et de sa dignité.

La visite du pape n’a rien à voir avec le régime en place. Le pape ne vient pas pour donner un quelconque coup de main à un quelconque dirigeant. Les politiques cherchent à tirer les bénéfices de cette visite. Cette déclaration de Mbata n’engage que lui, a tranché l’archevêque de Kinshasa, dans une mise au point largement relayée sur la Toile.

Néanmoins, le prince de l’Église dit n’avoir rien à reprocher au député UDPS, car sa déclaration reflète toute son espérance et c’est de bonne guerre politique, ajoutant que le successeur de Pierre ne vient pas pour une cause politique.

Je peux comprendre que les politiques essayent toujours de tirer les bénéfices de cette nature, mais on ne peut pas le leur interdire. La déclaration du député Mbata n’engage que lui et sa déclaration reflète toute son espérance. Il pense peut-être que cette visite du pape puisse apporter un peu de bénéfice à leur campagne électorale, mais c’est de bonne guerre politique. Moi je ne lui fais pas de reproche. Mais le pape ne vient pas pour ça, le pape ne vient pas pour une cause politique, a-t-il précisé.

Rappel historique…

Selon Fridolin, cardinal Ambongo, vers la fin du second mandat du président honoraire Joseph Kabila, le pape l’avait reçu au Saint-Siège. À l’issue de cet entretien, a-t-il poursuivi, François avait expliqué au chef de l’État sortant que considérant la situation du pays et l’impasse démocratique, il préférait attendre les élections pour pouvoir venir au Congo.

Et il a tenu parole. Après l’accession au pouvoir du président Félix Tshisekedi, le pape aurait dû venir ici au Congo, je crois en 2020, mais nous avons été confrontés à la réalité du Covid-19 et nous avons perdu pratiquement deux ans. Voilà pourquoi, quand il a été possible de venir, il avait planifié son voyage pour l’année passée en 2022. Ce n’était pas une année électorale, mais il se fait que pour des raisons de santé, il n’a pas pu venir au mois de juillet, ce qui a fait que le voyage soit reporté jusqu’à maintenant et ça coïncide avec une année électorale, a-t-il détaillé.