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“Tout augmente, sauf les salaires” : les Ethiopiens face à une inflation galopante

“Tous les prix augmentent, mais pas notre salaire”, résume Zerihun, porteur de marchandises sur le tentaculaire marché du Merkato, à Addis Abeba. Un constat que partagent une majorité d’Ethiopiens face à une économie en crise.

Par AFP avec Ouragan

publié le 11 décembre 2022 à 19:45:44

Economie parmi les plus dynamiques au monde durant la décennie 2010, l’Ethiopie a vu sa croissance enrayée par la pandémie de Covid-19, les calamités climatiques, le conflit au Tigré qui a dévasté le nord du pays depuis 2020 et l’onde de choc mondiale de la guerre en Ukraine.

Le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique souffre, entre autres maux, d’une inflation galopante qui, selon les statistiques officielles, devrait dépasser 30% en moyenne annuelle en 2022 (après plus de 26% en 2021), tirée par les prix alimentaires.

“Légumes, alimentation, loyers, tout a augmenté”, énumère Zerihun, 30 ans et père de deux enfants, qui charge et décharge des camions au Merkato, considéré comme le plus vaste marché à ciel ouvert d’Afrique.

“On travaille, mais le coût de la vie rend l’existence très difficile”, confirme son collègue Sintayeh Tadelle, 29 ans, qui a deux fils de 12 et 6 ans et “aucune économie”.

Quand on lui demande comment il s’en sort, ce costaud au verbe haut répond : “Dieu nous aide”. La municipalité d’Addis Abeba aussi, qui “fournit uniforme et livres scolaires, ainsi que les repas” à la cantine: “Sans cela, je ne sais pas comment je pourrais survivre”.

Les manutentionnnaires du Merkato gagnent 5 birr (8 centimes d’euro) par caisse chargée ou déchargée. Les bons jours, ils gagnent un peu plus de 5 euros.

“L’économie est ralentie, il y a moins de travail” sur le marché “et donc je gagne moins”, constate Zirehun.

– “C’est moins animé” –

Encombrées d’étals ou des marchandises de toutes sortes, les rues du Merkato grouillent d’acheteurs, vendeurs, rabatteurs et tâcherons surchargés.

Mais selon les habitués de ce marché aux milliers de commerces où l’on trouve de tout – des vêtements aux matériaux de construction et machines industrielles, en passant par l’électronique et l’électroménager – l’activité a baissé.

“Dans tous les secteurs du marché, les gens disent la même chose: c’est moins animé”, constate Hamat Redi, 26 ans qui vend lave-linge et téléviseurs, essentiellement chinois.

Dans son échoppe, “il y a 5-6 mois, les affaires étaient correctes, mais actuellement c’est très morose”, poursuit-elle : “Avec l’inflation, les gens ne veulent pas dépenser dans des biens de luxe”, que sont ses produits en Ethiopie.

Un peu plus loin, outre l’absence de clients, Sisai Desalegn se plaint du manque de dollars pour pouvoir importer ses équipements de sonorisation et panneaux solaires.

“On n’obtient pas assez de devises de la part des banques”, en raison d’une pénurie qui s’est aggravée, explique ce trentenaire dont l’activité a baissé de 40% en deux ans.

“Il y a peu d’acheteurs (…) on ne fait pas de profit et on vend au prix d’achat”, assure ce père de deux enfants qui, pour s’en sortir, diminue ses dépenses quotidiennes.

“C’est très difficile de faire avec ce que l’on a”, souligne-t-il, “on n’arrête pas tout complètement, mais on réduit les montants ou la fréquence” de ce qui n’est pas indispensable.

– Multiples causes –

Ceux interrogés au Merkato imputent la situation économique à la guerre qui a ravagé le nord du pays pendant deux ans.

La fin des échanges avec le nord, c’est moins de camions à charger ou décharger, expliquent Zerihun et Sintayeh. Et Sisa Desalegn ne voit plus ses clients commerçants ou agriculteurs de régions du nord.

Le conflit a grevé les finances du gouvernement et durement touché des secteurs comme l’agriculture et l’industrie.

En faisant fuir investeurs et partenaires étrangers, il a aussi contribué à l’assèchement des devises d’un pays ultra-importateur.

Zerihun “espère que l’accord de paix” signé le 2 novembre entre le gouvernement et les rebelles du Tigré “va améliorer la situation”.

Mais le conflit n’a fait qu’aggraver une crise déjà amorcée avec la pandémie de Covid-19. La croissance – 9,7% en moyenne entre 2010 et 2018 – avait sérieusement ralenti dès 2020 tombant à 6,1% contre 9% l’année précédente. En 2022, elle tombera sous les 4% contre 6,3% en 2021, selon le FMI.

Dans un pays rural à 75%, les aléas climatiques – notamment la sécheresse qui ravage la Corne de l’Afrique – ont aussi pesé sur l’agriculture (un tiers du PIB), contribuant à l’explosion des prix alimentaires.

Quelles que soient les raisons, “à la fin, tout cela affecte les gens aux faibles revenus comme nous”, ne peut que constater Zehirun.

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