Qu’est ce qui expliquerait ce revirement brutal de cette rébellion ? Certains limiers attribuent cette nouvelle position du M23 à la pression des Etats Unis d’Amérique. Le déclic serait parti du forum USA-Afrique tenu à Washington sur demande du président américain Joe Biden. Plus de 40 chefs d’Etat et de gouvernement ont pris part à cette messe. A l’occasion, la Maison-Blanche a levé l’option d’accompagner le régime de Kinshasa dans la mise en œuvre du communiqué final de Luanda. Ce document exigeait aux rebelles de se retirer de leurs positions conquises dans le Rutshuru. Cette prise de position de Washington a été certainement suivie de pressions diplomatiques sur le terrain.

Les pourvoyeurs du M23 ont été contraints de couper tout soutien en faveur du mouvement rebelle. Kigali et Kampala, coincés sont obligés d’obtempérer aux ordres de leurs maitres. Aussitôt, affirment des sources dignes de foi, les terroristes se sont vus coupes de ravitaillement et autres vivres. Sentant leur fin prochaine, ils ont tenu à dialoguer avec les forces de l’AEC et les FARDC en présence de la MONUSCO, lundi 12 décembre, à Kibumba, territoire de Nyirangongo. A cette rencontre, ils ont sollicité et obtenu leur sortie avec honneur. A l’issue de cette rencontre, le M23 a demandé et obtenu des assurances de se retirer sans être attaqué par les FARDC.

Le mouvement terroriste réitère son souhait d’un dialogue direct avec le gouvernement congolais. A travers la région, les sceptiques doutent encore de la bonne foi de ces rebelles de se retirer de leurs positions. D’autres souhaitent que ce retrait soit fait de manière diligente pour faciliter le retour de déplacés dans leurs milieux de vie. Donc, la diplomatie congolaise est en passe de remporter sa bataille.