Ce drame s’est déroulé pendant que le chef de l’Etat participait au Forum USA-Afrique à Washington. A partir du pays de l’Oncle Sam, Félix Tshisekedi a présenté ses condoléances aux familles éplorées. Il a instruit le Premier ministre de décréter un deuil national de trois jours pour honorer les mémoires des personnes décédées. En plus, le président lui-même a décidé d’écourter sa visite aux États-Unis. Il a quitté la capitale américaine avant la fin des travaux.

La pluie de ce mardi a provoqué des inondations ayant causé d’importants dégâts matériels et submergé les grandes avenues de Kinshasa, ville d’environ 15 millions d’âmes. Selon les autorités, les victimes se comptent dans différents quartiers et communes de la ville, notamment dans des vallons où des habitations ont été détruites par des glissements de terrains.

Parmi les morts figurent neuf membres d’une même famille, dont de jeunes enfants, tués dans l’effondrement de leur maison dans la commune de Ngaliema.

« Le mur s’est effondré »

“Vers 04H00 du matin, nous avons été réveillés par l’eau qui s’est introduite dans la maison”, a témoigné un père de famille avant de poursuivre : « Nous avons canalisé l’eau et, pensant qu’il n’y avait plus de danger, nous sommes retournés dans la maison pour dormir, nous étions trempés et la famille s’est recouchée et juste après, le mur s’est effondré ». La pluie tombée en abondance durant la nuit a paralysé la capitale congolaise et provoqué notamment un glissement de terrain dans un quartier périphérique qui a coupé net la route nationale 1 au niveau de Matadi Kibala, commune de Mont-Ngafula. Cette route, principale voie d’approvisionnement de la capitale depuis le port de Matadi, s’est affaissée. Le chef du gouvernement a affirmé avoir entamé les travaux de grande envergure pour remblayer ce trou béant. Selon lui, les petits véhicules pourraient être en mesure d’emprunter la route dans les 24H00. Pour les camions, il faut “des travaux de génie civil qui peuvent prendre trois à quatre jours”, a estimé Sama Lukonde. « Dans l’érosion, des résidences ont été englouties », a-t-il ajouté.

« Tout est perdu »

Apres ce drame, le gouvernement a annoncé des démolitions des maisons construites sur les zones « non aedificandi ». En ville, les petites rivières, canaux et égouts ont quitté leurs lits, inondant les rues, ruelles même au centre-ville de Kinshasa. Cet incident n’est pas le premier à se produire à Kinshasa. En novembre 2019, une quarantaine de personnes avaient également trouvé la mort à Kinshasa à la suite de pluies diluviennes qui avaient provoqué inondations et glissements de terrains. Comme toujours, Mont-Ngafula avait été l’une des communes les plus touchées. « On n’a jamais vu une inondation de cette ampleur ici », témoigne Blanchard Mvubu, habitant du quartier CPA Mushie de cette commune de Mont-Ngafula. « Les gens construisent de grandes maisons, tout en bouchant des conduites d’eau qui ne passe pas librement, c’est ça qui cause les inondations », estime-t-il, en demandant à l’Etat d’intervenir, afin que « les maisons construites sur les caniveaux soient détruites ».