Washington offre à Tshisekedi et Kagame, les deux pires ennemis de la région des Grands lacs, une tribune pour faire passer leurs messages. Le sommet Etats-Unis- Afrique qui s’ouvre ce mardi 13 décembre 2022 dans la capitale américaine, constitue pour chacun des deux protagonistes un cadre propice pour anéantir diplomatiquement son rival.
Félix Tshisekedi, le président de la RDC et Paul Kagame, le président du Rwanda @Photo Droits tiers
Bien que le sommet convoqué par Joe Biden vise la promotion et le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit dans les pays africains, la question de l’agression de la RDC par le Rwanda va s’inviter aux débats. Qu’il pleuve, qu’il neige, Félix Tshisekedi en fait une priorité, a appris Ouragan.cd de son sérail. Il doit dénoncer le soutien avéré du Rwanda aux terroristes du M23 qui pillent, violent et tuent les paisibles citoyens congolais.
Et la délégation congolaise est bien outillée. Avec le Livre Blanc, les participants seront informés du récent massacre de Kishishe où l’armée rwandaise avec ses supplétifs du M23 ont tué plus de 131 personnes, selon l’ONU. En plus de massacres de populations civiles, les experts de l’ONU avaient évoqué dans un rapport détaillé le soutien du Rwanda au M23. D’autres passages de ce volumineux document confirment la présence des militaires de RDF aux côtés des terroristes du M23. Des éléments qui vont constituer l’argumentaire du président Félix Tshisekedi et plaideront probablement en sa faveur en dehors de l’hypocrisie diplomatique.
Jusque-là, aucune rencontre prévue entre les deux chefs de l’Etat
Rien n’est programmé dans le sens d’une rencontre entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi, comme c’était le cas en septembre dernier à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU sous l’initiative du président français, Emmanuel Macron. Mais certains experts internationaux soupçonnent la possibilité d’un tête-à-tête entre Tshisekedi et Kagame cette fois-ci, en présence de leurs homologues de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC).
Sommet des opportunités
Le sommet de Washington devrait être une opportunité pour l’Afrique de sceller un renouveau politique basé sur des relations de confiance. C’est aussi l’occasion de renforcer les liens politiques, économiques et culturels entre les États-Unis et l’Afrique, et pourquoi pas de les éloigner des schémas néo-coloniaux en baptissant des relations de confiance entre les deux blocs. Le président américain, Joe Biden, annonce déjà son plaidoyer en faveur de l’intégration du continent noir au sein du G20 mais aussi pour une place au Conseil de sécurité de l’ONU.