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Massacre de Kishishe, la chronologie des faits

Un massacre commis fin novembre dans l’est de la République démocratique du Congo a fait au moins 131 morts parmi la population civile, selon une enquête préliminaire de l’ONU qui accuse la rébellion du M23.

Par AFP avec Ouragan

Les habitants de Kishishe en détresse depuis le dernier carnage @Photo Droits tiers.

publié le 9 décembre 2022 à 14:51:18

Faute de preuves matérielles recueillies sur le terrain, de nombreuses zones d’ombre subsistent sur cette tuerie et son bilan. Voici ce que l’on sait :

Le 29 novembre

Au matin du 29 novembre, comme décidé lors d’un sommet à Luanda la semaine précédente, un cessez-le-feu semble tenir depuis trois jours entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, un mouvement majoritairement tutsi qui a conquis ces derniers mois une grande partie du territoire de Rutshuru, au nord de Goma, dans la province du Nord-Kivu. Mais des combats continuent entre les rebelles du M23 et des milices, hutu notamment, décidées à leur barrer la route vers l’ouest, vers le territoire de Masisi.

Ces miliciens, dont des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) et des “Maï-maï”, milices communautaires, investissent le mardi 29 le village de Kishishe, dans le “groupement” (entité administrative) de Bambo, à environ 70 km au nord de Goma.

Sur ce point, les témoignages concordent.

L’enquête préliminaire de l’ONU indique que les massacres ont eu lieu les 29 et 30 novembre, à Kishishe mais aussi à Bambo. On ne sait pas ce qui s’est passé durant ces deux jours à Bambo ou ses environs. Les sources de l’AFP ne font pas état de morts à cette période à Bambo-centre (9 km de Kishishe).

Affrontements et représailles

Des combats opposent à Kishishe les rebelles du M23 et les milices qui, ne parvenant pas à prendre le village, battent en retraite.

Selon un témoin interrogé en fin de semaine dernière par téléphone par l’AFP, les rebelles commencent alors à “tuer tout ce qu’ils voient”, assimilant des habitants à des miliciens, sans discernement.

Une autre source n’exclut pas que des civils aient pu être tués par les miliciens “maï-maï” ou FDLR.

Selon les enquêteurs du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’Homme (BCNUDH) et de la mission de l’ONU en RDC (Monusco), 131 civils (102 hommes, 17 femmes et 12 enfants) sont tués par le M23 “au cours d’actes de représailles”, “exécutés arbitrairement par balles ou à l’aide d’armes blanches”. Huit personnes sont blessées, 60 autres enlevées, “22 femmes et cinq filles” violées. Des pillages sont commis.

Le M23 nie avoir commis un massacre.

A partir de l’après-midi du 29, les rebelles décident d’enterrer les victimes, selon les témoignages obtenus par l’AFP, qui faisaient état d’une centaine de morts. Des habitants disent avoir été obligés d’inhumer des morts dans des fosses communes.

Bilans

Le 1er décembre, l’armée congolaise accuse le M23 d’avoir massacré au moins 50 civils à Kishishe.

Le 2, en Conseil des ministres, le gouvernement évoque “plus d’une centaine” de morts et décrète trois jours de deuil national à partir du lendemain.

Le 3, le M23 reconnaît que 8 civils sont morts à Kishishe, tués selon lui par “des balles perdues”. Il ajoute qu’une vingtaine de miliciens ont été tués dans les combats.

Le 5, lors d’un briefing de presse, le ministre de l’Industrie, Julien Paluku, ex-gouverneur du Nord-Kivu, accompagné du porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, avance un bilan “autour de 300 morts”, 272 exactement, sur la foi d’informations collectées par la société civile et les “communautés”. Patrick Muyaya évoque 17 enfants tués, “dans une église, dans un hôpital”.

Dans la nuit du 7 au 8, la Monusco diffuse un communiqué évoquant au moins 131 civils tués, selon des témoignages recueillis auprès de rescapés à Rwindi (20 km de Kishishe), où se trouve une base de l’ONU où ils ont trouvé refuge. Elle précise n’avoir pu se rendre, “pour des contraintes de sécurité”, à Kishishe, qui reste sous contrôle rebelle.

Aucune enquête indépendante n’a pour l’instant été menée sur le terrain.

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