Après l’ex-Province orientale, les éleveurs Mbororo étendent leur champ d’action. Désormais, ils investissent en masse le Nord-Ubangi. Leur présence inquiète la population locale. Des voix s’élèvent de plus en plus pour interpeller le gouvernement provincial ainsi que les services de sécurité. “Ils doivent agir avant qu’il ne soit tard”, alerte un prélat.
Malo Mobutu interpellé a l’Assemblée provinciale sur l’arrivée de plusieurs Mbororo à Yakoma au Nord-Ubangi @Photo Droits tiers.
Informé des méfaits que ces nomades originaires du Tchad ont causé dans le Haut-Uele, les élus locaux ont interpellé le gouverneur Mobutu.
C’est le député de Yakoma qui a soulevé le dossier à l’Assemblée provinciale. A travers sa motion d’information le 09 novembre 2022, Max Bembide a obtenu l’aval de la plénière pour interpeller le gouverneur de province. Il a relevé que “plus de 50 familles des éleveurs Mbororo avec plus de 5000 têtes de bétail et de chevaux sont arrivés dans les villages Mbase, Konde et Maka dans le territoire de Yakoma”.
Déjà le lundi 5 septembre 2022, trois personnes avaient été grièvement blessées à la suite des accrochages, entre les éleveurs Mbororo et les autochtones à Maka toujours dans le territoire de Yakoma (Nord-Ubangi).
Selon Edmond Lokomba, l’administrateur du territoire de Yakoma cité par Radio Okapi, tout a commencé lorsque les villageois ont pourchassé les vaches des éleveurs Mbororo qui ravageaient leurs champs de riz et de manioc. “Il s’en est suivi des affrontements entre les deux communautés à l’aide d’armes blanches comme des gourdins”, a expliqué l’autorité territoriale, Edmond Lokamba, qui ajoute que “les bêtes de ces éleveurs ont ravagé les cultures des autochtones : le riz et le maïs. Eux, ne voulaient pas que ces autochtones réclament et c’est pour cela qu’il y a eu blessures à la suite d’une bagarre”.
L’administrateur du territoire de Yakoma était surpris de la présence d’environ 160 éleveurs clandestins dans son entité. Depuis, il avait proposé le refoulement de ces nomades expatriés.
“Nous pensons les refouler. Ce sont des gens qui tuent beaucoup”, avait-t-il poursuivi.
A hémicycle jusqu’à présent, le bureau de l’Assemblée provinciale du Nord-Ubangi n’a pas encore notifié le chef de l’exécutif provincial de la date à laquelle il fournira ces explications.
Le nombre croissant des éleveurs Mbororo suscite inquiétude et interrogation. La société civile locale appelle le gouvernement provincial à prendre d’urgence des dispositions pour refouler ces expatriés, afin d’éviter le drame comme celui de Kwamouth au Mai-Ndombe.