La guerre n’a pas cessé à Rutshuru. Outre les violations massives du cessez-le-feu sur toutes les lignes de front par les troupes rwandaises et ougandaises du M23, les terroristes tentent de passer un message alambiqué aux rares populations encore présentes dans les entités occupées.
Willy Ngoma, le chef rebelle du M23 se moque des sanctions européennes @Photo Droits tiers.
Le M23 veut s’enraciner en distillant un discours anti-gouvernement qui ne passe pas. Timidement frappé par les sanctions européennes, Willy Ngoma se moque des Européens considérant que les seuls patrons de la guerre sont les Américains.
Les petites sanctions européennes n’impressionnent pas du tout les Rwandais. Pire, les terroristes du M23 s’en tapent et le disent tout haut. Le week-end dernier à Kiwanja, le nommé Willy Ngoma, porte-parole militaire du M23, a répondu sur un ton méprisant.
Dans un meeting tenu au rond-point à Kiwanja-centre, le chef terroriste a évasivement rappelé que “les Européens n’ont aucune leçon à donner”, a-t-il avancé. Affirmant « qu’au moment où les Européens ont dominé le monde (Rome, Grèce, Angleterre, l’Allemagne) en formant l’Union européenne, ils se sont unis pour constituer une grande force continentale », a-t-il soutenu. Le rebelle est revenu sur la même argumentation rwandaise concernant les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Le M23 se moque de la communauté internationale
Ngoma dédaigne la communauté internationale au point de promettre de ne jamais observer le cessez-le-feu, quels que soient les accords conclus. “Nous ne pouvons jamais reculer d’un pas en arrière. On nous demande de retourner à Sabinyo, mais est-ce que les gens savent où se situe la zone de Sabinyo. Nous avons passé six années (6) à Sabinyo sans jamais croiser un être humain dans cette forêt, sans regarder la télévision, sans goûter le pain (pendant six ans). On priait Dieu de nous aider ne fût-ce qu’à voir un seul être humain, même un bébé et quitter la jungle. Nous y sommes restés seuls six ans durant. Dans un climat d’extrême hiver, pataugeant dans la boue, avec les montées et descentes des collines. Nous avons enduré tout cela”, a expliqué le porte-parole terroriste du M23.
Un affront déclaré à la fois contre Joao Lourenço, le président angolais et médiateur de la crise congolaise sous le mandat de l’Union africaine. Les terroristes piétinent également tous les efforts déployés par le président Uhuru Kenyatta, facilitateur de la communauté Est-africaine et même les énergies déployées ces derniers mois par Emmanuel Macron, président français.
Les hommes de Kagame identifiés comme M23 franchissent le rubicon en affirmant désormais que “les FARDC ne mettront jamais les pieds à Rutshuru”. Cette communication arrogante fait suite aux dernières instructions venues de Paul Kagame selon lesquelles les terroristes doivent tout faire pour arracher des garanties sérieuses de leur survie, car il en va aussi de la survie du Rwanda. Ainsi, plus aucune négociation n’est à l’ordre du jour, Kigali préférant se tourner uniquement vers Washington.