On a tout entendu. Du discours de Félix Tshisekedi se félicitant de ce que son pays peut s’enorgueillir, à juste titre, de disposer d’une force insoupçonnée que constitue sa jeunesse, véritable vivier des dirigeants des futures générations, en passant par le souci de créer une classe moyenne portée par des millionnaires nationaux, les échanges entre le chef de l’Etat et une assistance toute acquise à sa cause, a parfois frôlé des dérives qui ont plus d’une fois jeté un froid entre une jeunesse survoltée et des officiels recroquevillés dans leurs petits souliers.

Comme quand ce jeune étudiant, faisant fi de la présence du Premier ministre et des membres de son équipe, dénonçait la corruption des membres du gouvernement qui constituent, selon lui, par leur appât d’un gain illicite, un frein à l’émergence de sous-traitants nationaux, partant de jeunes millionnaires !. Tant bien que mal, Félix Tshisekedi a dédouané ses ministres qui ne seraient pas tous abonnés à la corruption. Mais comme à son habitude, il a fait des promesses. Mais des engagements qui viennent un peu tard, intervenant à une année de la fin de son mandat. Chose remarquable, le millier de jeunes intellectuels présents dans la salle n’ont pas soulevé les impératifs cardinaux qui président à la création d’unités de sous-traitance viables.

Ainsi par exemple, l’encouragement des jeunes étudiants à embrasser les études scientifiques dont les mathématiques, la physique ou la chimie, domaines dans lesquels la RDC accuse un retard inquiétant. Tout comme l’on a volontairement omis le fait que les sous-traitants sont des chefs d’entreprises. Se lancer dans cette activité suppose des capitaux.

Dans un pays où toutes les banques commerciales sont à capitaux étrangers, l’accès au crédit pratiqué à des taux prohibitifs et par conséquent inaccessibles rend impossible l’émergence des ambitions. Au finish, les promesses, quoique applaudies frénétiquement, resteront des vœux pieux. Les autorités sont dorénavant prévenues. Il reste cependant l’espoir que la future banque de développement en gestation prenne en compte les contraintes d’une émergence débarrassée d’intérêts politiques et tribaux.