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CENI, la guerre des marchés opaques

Investie le vendredi 23 octobre 2021 par le Président de la République, l’équipe Kadima n’est pas à la hauteur de la cohésion interne prônée par la loi organique. Évoluant dans une sorte boîte à crabes, les 15 membres se méfient les uns les autres, l’unique point de convergence étant leur propre survie financière. Atmosphère qui irrite l’avocate et élue de Likasi. Patricia Nseya Mulela crache du feu sur Kadima.

Par Ouragan

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publié le 9 décembre 2022 à 13:56:00

Apparemment, les dividendes du contrat Miru pour la production des kits d’enrôlement des électeurs ne tombent pas équitablement dans les poches des membres de la CENI. Ce dossier dont l’appel d’offres a fait l’objet de remous à l’interne sans jamais mettre d’accord le président de l’institution avec les autres membres, est bien loin de dire son dernier mot. Denis Kadima que d’aucuns prenaient pour un ange des élections, a fini par lâcher sa toge de sagesse apparente pour une posture de dictateur. L’homme est devenu à la fois insaisissable, voire arrogant. Dès les premières semaines de sa prise de fonction, Denis Kadima avait déjà annoncé les couleurs.

Kadima, seul maître à bord

Les premiers actes du président de la CENI avaient déjà trahi le mauvais choix opéré par l’évêque général Dodo Kamba et son groupe de six confessions religieuses accusées par les laïcs catholiques et protestants d’avoir cédé à la corruption lors du processus de désignation du président de la centrale électorale.

Des soupçons de détournement allégués par le ministre des Finances dans une rubrique d’acquisition des véhicules de fonction pour les membres de la CENI ont été enregistrés comme les premières magouilles de celui que des fanatiques avaient présenté comme un expert international rompu dans le domaine des élections. L’affaire qui irrita l’argentier national, fut finalement tranchée en famille. Les membres de la plénière de la CENI, organe de contrôle interne, furent incapables d’interpeller Kadima sur cette première gaffe.

Le prétendu expert électoral a poussé plus loin son avidité pour les espèces sonnantes en acquérant, selon ses détracteurs, deux appartements d’une valeur de 4 millions de dollars à l’immeuble Congo Trade Center (CTC), moins d’une année seulement après sa prise de fonction. Malgré tous les démentis rédigés au crayon, plus personne n’accorde le moindre crédit d’un renouveau électoral sous Kadima.

Pire, le chef de la CENI a foulé aux pieds toutes les propositions de ses collègues au sujet des désignations du secrétaire exécutif et de la secrétaire exécutive adjointe de la CENI. Le premier étant estampillé membre de l’UDPS et la seconde fraîchement tirée de l’espace Grand Kasaï. Désormais habitué aux maladresses et à la balourdise, Kadima ne s’empêche plus de traiter ses collègues comme des va-nu-pieds obligés de le suivre sans agir ni poser la moindre question.

Une source interne révèle même que Kadima règne sans partage et sans consulter ses collègues : “Il est le seul coq qui chante à la CENI” et que personne d’autre ne doit lever son petit doigt pour le contrarier. Si certains membres en ont ras-le-bol, une infime minorité qui patauge à la mangeoire de Kadima a du mal à dénoncer ces incongruités de gestion qui tuent la machine électorale.

La brave Nseya sauve le processus électoral

Dans une lettre adressée au président de la CENI, Denis Kadima, et révélée par le journal Geopolis, Patricia Nseya, Rapporteure de la CENI, est sortie de sa réserve. L’ex-cadre Udps dénonce les turpitudes honteuses de Denis Kadima. Le président de la CENI viole tout : textes, éthique et morale institutionnels. Madame Nseya s’indigne de “l’empiétement et l’isolement entretenus par le président de la CENI” dont elle est victime, faits qui sont de nature à perturber le processus électoral. “Point n’est besoin de souligner que le rapporteur de la CENI a, entre autres attributions, la supervision de la commission chargée du suivi de l’inscription des électeurs et des candidats conformément à l’article 25 ter de la loi organique n°10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la CENI telle que modifiée et complétée par la loi organique n° 13/ 012 du 19 avril 2013 et la loi organique n° 21/012 du 3 juillet 2021, ainsi que l’organisation technique des travaux du bureau”, a-t-elle dénoncé dans une missive pointue. Nseya Mulela est une battante qui sait réclamer le respect de ses attributions légales. L’avocate rappelle au président de la CENI que “la mission principale de la CENI d’organiser les élections crédibles dans le délai constitutionnel, demeure impérativement tributaire de l’accomplissement de tâches légales dévolues à chaque membre du staff dirigeant et ce, dans un esprit de collégialité”.

Elle n’avale plus les fausses promesses de Kadima et choisit de prendre le peuple congolais à témoin par une correspondance qui fera date. Le manque de considération affiché par Kadima vis-à-vis de ses collègues énerve tout esprit de cohésion et tout climat professionnel serein au sein du bureau de la CENI.

Les membres de la CENI divisés sur le calendrier

Les dernières vérités de l’élue de Likasi viennent remettre en cause la crédibilité même du calendrier Kadima. Pour Patricia Nseya Mulela, le retrait de la supervision du comité technique préparatoire de la cérémonie relative à la publication du calendrier électoral, comité mis en place par elle, avec l’aval de Denis Kadima, est une entorse procédurale. “En ma qualité de superviseur de la révision du fichier électoral, je n’ai aucun membre de mon cabinet dans l’équipe de coordination de la gestion du projet MIRU, au nom du cabinet unique prôné par vous, mais sans l’appliquer, car les rapports de cette importante mission ne nous parviennent que partiellement”, a-t-elle enchaîné. Il en est de même du manque de collaboration sur l’implémentation de la base des données pour la centralisation des données des électeurs. Denis Kadima a écarté ses collègues du mode de gestion et de la sécurisation des données informatiques du fichier général des élections, ce qui frise une tendance à isoler les autres membres de la CENI des réalités réelles des données électorales.

Sur le plan de la communication, Nseya fustige le gestion opaque du site internet CENI et dit tout ignorer du dispositif de diffusion de l’information, elle qui pourtant, est responsable de la communication extérieure de la CENI. Le malaise est véritablement profond. Étant donnée l’opacité entretenue dans la gestion générale du budget de la CENI, Nseya a voulu “tirer la sonnette d’alarme en vue de prévenir et anticiper les dangers éventuels”.

Denis Kadima, le tout puissant gestionnaire de la CENI

Dans son courrier qui fait le tour du monde, la Rapporteure de la CENI fait savoir qu’elle “n’a été associée ni à la négociation ni à la signature d’un quelconque contrat de fourniture de service ou d’équipement relevant de mon domaine. Le mystère volontaire qui entoure les contrats conclus et/ou en cours avec des fournisseurs en rapport avec la RFE (révision du fichier électoral) demeure tellement opaque que cela suscite de ma part une inquiétude légitime”, tacle-t-elle Kadima. Elle énumère les contrats sur la sécurisation de l’infrastructure informatique, les kits d’enrôlement, la relance du réseau VSAT/ CENI, la transmission des données, la base des données des électeurs et la gestion du site internet. A quelques semaines du lancement de l’enrôlement des électeurs, dit-elle, “le flou continue à planer sur le support technique dont vous seul maîtrisez le dossier. Ni le secrétariat exécutif ni moi-même n’en n’avons connaissance, malgré les échanges que j’ai eus avec vous”, révèle Patricia Nseya Mulela. L’avocate de carrière assène enfin un coup de masse à Kadima. “Eu égard à tout ce qui précède, vous conviendrez avec moi, excellence Monsieur le président, qu’il y a violation des alinéas 1, 2, 3 et 7 de l’article évoqué ci-haut, relatifs à la supervision de la commission chargée du suivi de l’inscription des électeurs et des candidats”, évoque la correspondance Nseya à Denis Kadima.

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