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Aimé Boji, lourdes présomptions de surfacturation du riz distribué à la Fonction publique

Le régime passe, la pratique demeure. Comme du temps de Kabila et de l’alliance FCC/CACH, encore et toujours, la société libanaise Socimex a apporté poulet et riz dans l’assiette des agents de l’État.

Par Pold Levi Maweja

Aimé Boji, le ministre d’État du Budget @Photo Droits tiers.

publié le 30 décembre 2022 à 05:25:00

Le ministre d’État en charge du Budget, Aimé Boji Sangara Bamanyirwe, a, en effet, passé commande, mi- décembre, à Socimex, pour environ 13 milliards de francs soit 6,5 millions de dollars, de 85.000 cartons des poulets à bouillir poids 12 de marque Mbote, Poule d’or et Bon. Pas de Pluveira ni wilki, pourtant appréciés pour leur qualité. La livraison s’avère fort laborieuse alors que le partage tardif aux agents occasionne la propagation des germes sur des poulets surgelés, puis décongelés et saignants car stockés sinon abandonnés comme du bois à la devanture des ministères et secrétariats généraux. Tant pis, pour ce lot de commande, Boji consent à verser à Socimex, 5,6 milliards de FC soit un peu moins de 3 millions de dollars.

Autre commande, 77.000 sacs de riz dont Boji escamote la principale indication : le sac de combien de kg ? 25 ou 50 Kg? Le ministre d’État en charge du Budget que l’on dit sur le départ à la faveur du réaménagement du cabinet Sama, fait impasse. Pour autant Boji estime que le sac est à 95.232 FC, soit environ 47 dollars. C’est le prix d’un sac de 50 dollars, foi de ce fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. Et pourtant, poursuit-il, ce sont des sacs de 25 kg qui sont servis aux agents de l’État ! L’Inspection générale des finances (IGF) devrait y voir clair. À première vue, la présomption de surfacturation est manifeste.

Analyse d’experts, Socimex et Sokin devraient se partager au bas mot 20 millions de dollars, durant cette fin d’année, car d’autres services de l’Etat dont la SCTP et l’ACGT ont aussi procédé à leurs propres commandes du riz et des poulets … au grand dam des producteurs locaux. Et pourtant fin 2018, l’État, en fait le gouvernement Tshibala, rassurait que c’était la dernière offre pour Socimex.

Depuis Lubumbashi où il se trouvait en visite d’inspection, l’alors ministre d’État et ministre de l’Économie, Joseph Kapika Dikanku, avait déclaré, selon l’Agence congolaise de presse (ACP), que l’État a pris l’engagement pour que la République démocratique du Congo consomme les produits du cru dès décembre 2018. Et Kapika de poursuivre : « La République démocratique du Congo dispose des lacs, des terres et des pâturages pour que la grande partie des aliments viennent du pays ».

Cette rengaine-là a fait date. Voilà pratiquement dix ans que le gouvernement avait décidé de soutenir les importateurs nationaux ou encore la production locale. C’est dans ce cadre que s’explique l’aménagement du parc de Bukanga-Lonzo et la réhabilitation du domaine agro-industriel présidentiel de la N’Sele.

Les nationaux d’abord

Des infrastructures qui auront coûté au moins 200 millions de dollars. Pour autant, fin 2016, le gouvernement avait vendu 45 millions de dollars aux importateurs essentiellement de surgelés et du riz. L’argent a, en réalité, profité aux expatriés Congo Futur, Sokin, etc. Voilà dix ans, depuis 2012 que le gouvernement a pourtant levé l’option de ne soutenir que des importateurs nationaux, en fait des RdCongolais. Hélas, Mme Nzuzi wa Bombo se plaindra de ne rien bénéficier de l’État. Les autres se sont reconvertis à autre chose sinon sont partis voir ailleurs.

L’on sait comment l’homme d’affaires kasaïen Kansebu a été mis en difficulté au point de craquer. L’État a sacrifié les nationaux sur l’autel des bakchichs versés par des groupes asiatiques devenus maîtres du marché et de l’économie, fulminaient ses proches. Et ces expats en font à leur tête. Du temps du ministre Jean-Paul Nemoyato, le ministère de l’Économie avait entrepris des démarches auprès de la Fédération des entreprises du Congo en vue d’élaguer de la structure des prix, tous les éléments favorisant la surenchère. En réponse, la FEC avait organisé un atelier à ce sujet et réservé la primeur des recommandations au 1ER ministre. Sous le mandat de Bulambo Kilosho, des agents du ministère de l’Économie sans recourir à une expertise étrangère, avaient élaboré un document détaillé sur les bénéfices que gagnent les importateurs. Bulambo Kilosho avait transmis à son collègue des Finances, Matata Ponyo, ledit dossier afin de remettre l’État dans ses droits face à des importateurs véreux. Matata deviendra même 1ER ministre. Mais le dossier ne connaîtra aucune évolution escomptée bien que Socimex, Congo Futur, Sokin, etc., aient également souscrit au principe du rabais des prix des biens de consommation importés.

Le sucre blanc, par exemple, aurait dû connaître, à cette époque, une baisse de 30 %, le prix du lait en poudre diminuerait de 18 %, celui du riz blanc thaïlandais de 13 % contre 1,56 % pour le riz venu de Vietnam. Quant aux surgelés, le prix du poulet à bouillir aurait baissé de 6,4 % alors que celui du poisson chinchard (Mpiodi) de 5 %. Au contraire, les consommateurs congolais sont soumis à un régime de yo-yo des prix sur le marché. Pis, les producteurs locaux n’intéressent nullement le gouvernement. Et cela date. Les riziculteurs de Ngwele, à Kingabwa, produisent du riz bio, mais faute de subvention, la quantité de leur production ne saurait assouvir la demande de la Fonction publique. Ce qui n’exclut pas qu’il soit associé au marché de fourniture du riz à la Fonction publique, à l’occasion des festivités de fin d’année.

Par ailleurs, des sources au ministère de l’Agriculture rapportent que la production intensive de la rizière de Masina, financée par des bailleurs de fonds, serait bloquée suite aux pressions qu’exerceraient des importateurs libanais, indo-pakistanais et chinois sur le gouvernement, non sans pots-de-vin.

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