Si le président américain met un point d’honneur à la tenue d’élections crédibles et transparentes en Afrique l’année prochaine, c’est parce qu’il tient à bâtir des relations diplomatiques différentes avec le continent noir. Outre le Nigeria, les quatre autres pays concernés ne représentent pas nécessairement un grand enjeu de puissance pour les États-Unis d’Amérique.
Par Athanase Mwenge
Joe Biden, le président américain lors de l’entretien avec les dirigeants africains @Photo Droits tiers
publié le 15 décembre 2022 à 10:24:33
En recevant les six dirigeants africains, le président américain les a encouragés à préserver les équilibres légaux de transparence et de vérité autour des élections. Il ne sera donc plus question de tolérer des régimes issus des processus électoraux fantaisistes. Seule la volonté populaire exprimée à travers les urnes permettra au gouvernement américain de faire confiance aux futurs dirigeants africains. « J’ai rencontré hier les présidents de la RDC, du Gabon, du Liberia, de Madagascar, du Nigeria et de la Sierra Léone pour discuter des scrutins qui se tiendront dans leurs pays en 2023 ainsi que des défis et des opportunités auxquels les démocraties sont confrontées. Nous avons discuté de l’importance d’organiser des élections libres, équitables et transparentes, et de travailler ensemble pour renforcer la démocratie dans le monde. Les États-Unis prévoient de fournir + de $165 millions pour soutenir les élections et la bonne gouvernance en Afrique en 2023 », a indiqué sur Twitter le président Biden.
Préalables pour des élections crédibles
Le cas prioritaire de la République démocratique du Congo est extrêmement suivi aussi bien par les Américains, les Chinois, les Russes que les Européens. Si la communauté internationale n’a pas encore dénoncé les différents handicaps du processus électoral congolais, c’est uniquement par respect au principe de souveraineté nationale. Le processus électoral congolais n’a jamais été ni inclusif ni ouvert à tous, condamne l’opposition. De la désignation des animateurs de la Commission électorale nationale Indépendante (CENI) jusqu’au lancement de l’opération d’identification et enrôlement des électeurs en passant par les différentes réformes électorales, le cycle électoral est jalonné de graves faiblesses de transparence et fait fi au souhait de consensualiste. Jusqu’à présent, l’opinion congolaise attend l’ouverture d’un dialogue électoral avec la CENI, plusieurs acteurs politiques et sociaux conservant leur attitude de méfiance généralisée vis-à-vis de la centrale électorale. Malheureusement, ni le Parlement congolais, ni le gouvernement de la République, moins encore les partis politiques ne se soucient de rassembler les différentes sensibilités autour du processus électoral.
Le Panel des experts de la société civile saisit la Cour constitutionnelle pour l’annulation du calendrier Kadima
Dieudonné Mushagalusa, coordonnateur du Panel des experts de la société civile a saisi ce jeudi 15 décembre 2022 la Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo pour solliciter l’annulation de la décision n°044/CENI/AP/2022 du 26 novembre 2022 portant publication du calendrier du processus électoral 2022-2027 relatif aux élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales.
D’après les premières indiscrétions, le Panel des experts de la société civile relève des faiblesses tant légales, procédurales que d’impraticabilité opérationnelle du calendrier Kadima. Le calendrier électoral rendu public par la centrale électorale avait lui-même étalé des contraintes qui généraient sa mise en pratique. Il s’agissait notamment de l’insécurité dans la partie Est de la RDC et des conflits intercommunautaires ; de l’impératif de temps avec obligation d’utiliser le transport aérien pour acheminer le matériel des pays de production aux hubs (entrepôts) de réception et aux sites des opérations en RDC, avec une incidence budgétaire considérable.
Le calendrier évoquait également l’inexistence de certaines infrastructures de transport de base telles que les voies routières, ferroviaires, fluviales et aériennes. La CENI mentionnait également le retard dans le décaissement des fonds des opérations et la nécessité de garantir l’autonomie financière de la CENI.
Les femmes politiques, futures candidates aux élections de 2023, ont été édifiées sur les stratégies pour se faire élire en décembre prochain. Elles ont participé à un atelier de réseautage organisé samedi 18 mars sous le thème : “les stratégies pour gagner les élections” par Journalistes de droits humains (JDH-JHR/RDC), en collaboration avec l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM). Les travaux s’inscrivaient dans le cadre du projet : “Canada monde : voix des femmes et des filles”.
Le dossier Fortunat Biselele continue de faire couler encre et salive. Après le rejet de la demande de liberté provisoire introduite par l’ancien conseiller privé du chef de l’Etat le 6 mars dernier, ses avocats conseils en ont introduit une autre, doublée cette fois-ci d’une demande d’autorisation pour aller se faire soigner, dans la mesure où son état de santé devient de plus en plus alarmante.