Le 4 novembre 1982, El Hadj Ahmadou Ahidjo, le tout premier président du Cameroun indépendant depuis 22 ans déposait sa démission.
Le 4 novembre 1982, El Hadj Ahmadou Ahidjo, le tout premier président du Cameroun indépendant depuis 22 ans déposait sa démission.
Paul Biya, le président aux quatre décennies du Cameroun @Photo Droits tiers
2 jours plus tard (le 6 novembre), il était remplacé par Paul Biya, son Premier ministre. Il fallait bien se conformer à la loi fondamentale amendée en 1974 à l’instigation de la France fatiguée des frasques de l’ancien instituteur. L’homme connaitra l’exil en France, et plus tard au Sénégal où il est décédé en 1989 non sans avoir été accusé de tentatives de renversement du régime suivie de sa condamnation à mort par contumace.
Aujourd’hui âgé de 86 ans, Paul Biya fête ses 40 ans d’un pouvoir sans partage, régulièrement réélu avec la bénédiction de l’une des rares Constitutions d’Afrique subsaharienne qui ne limitent pas le nombre de mandats présidentiels. Le locataire du Palais d’Etoudi dont la santé est chancelante tient le Cameroun d’une main de fer, en dépit de longs séjours passés dans des cliniques genevoises. Son fils aîné, Frank, est souvent donné pour son successeur, bien que ce dernier n’exerce aucune fonction politique, préférant la compagnie d’amis d’enfance et de proches, issus des milieux économiques et financiers.
Le champagne coule certes à Etoudi pour ce 40ème anniversaire, mais la fin de règne de Paul Biya qui se profile à l’horizon est assombrie par la rébellion de la partie anglophone du pays, cette « Amabazonie » qui exige son indépendance.
Mais Paul Biya ne détient pas le record absolu de longévité au pouvoir. Il est battu par Teodoro Obiang Nguema Basogo qui dirige la Guinée Equatoriale, petit pays pétrolier du Golfe de Guinée depuis 44 ans ! Comme son voisin camerounais, son fils Teodorin, vice-président de son état pourrait prendre la relève.
Puis vient Denis Sassou Ngueso, inamovible président du Congo Brazzaville qui cumule 38 ans de pouvoir. Comme ses aînés ci-haut cités, lui aussi préparerait s’accommoderait une succession dynastique, ayant pris le soin de positionner sa progéniture (Christel et Claudia) dans les organes délibérants, au gouvernement et dans les entreprises étatiques. Il faut reconnaitre que ces aînés parmi les chefs d’Etats africains ont fait des émules. En Ouganda, Yoweri Museveni amasse 36 ans de pouvoir, que son fils, le général Muhoozi Kanerugaba convoite ouvertement.
Enfin, le Rwandais Paul Kagame peut se prévaloir de 22 ans d’un pouvoir principalement consacré aux opérations de déstabilisation des Etats voisins, dont la République démocratique du Congo, où ses forces favorisent le pillage des ressources naturelles ; il est appelé à rester au pouvoir jusque au plus tard… en 2034 !
Pas étonnant, dans ces conditions, que les tripatouillages des textes constitutionnels dans le dessein de s’approprier des troisièmes mandats soit à la mode ; après tout, ce qui est bon pour les uns l’est aussi pour les autres, n’en déplaise aux parrains de l’autre côté des mers.
Le fils du chef de l’Etat ougandais Yoweri Museveni, Muhoozi Kainerugaba, a affirmé qu’il enverrait des troupes ougandaises pour défendre Moscou en cas de menace “impérialiste”.
Le fonceur Salomon Kalonda a déjà mis le pied à l’étrier en prévision des prochaines joutes électorales. En baliseur, le haut représentant de Moïse Katumbi pour le grand Kivu est arrivé vendredi à Goma et s’apprête à prêcher son mentor.