Modeste Bahati Lukwebo fait face à une véritable levée des boucliers au sein de son propre regroupement politique, l’AFDC-A. A la base, le président du Sénat est accusé d’avoir fait nommer ses trois filles biologiques et son beau-fils parmi les mandataires publics. Une attitude qui a suscité des réactions diverses et a surchauffé les esprits dans ce parti, où la majorité des membres croupissent dans la misère.
Modeste Bahati Lukwebo accusé de privilégier sa famille lors de récentes nomminations dans le portefeuille de l’État @Photo Droits tiers.
L’un des cadres de l’AFDC-A, exacerbé, a ironisé en ces termes : « Félicitations au président du Sénat pour ses deux filles nommées dans les entreprises publiques, l’une DGA à la Société nationale des hydrocarbures (SONAHYDROC) et l’autre membre du Conseil d’administration à la Société nationale d’assurances (SONAS). Un vrai père s’occupe d’abord de sa famille ». Une note devenue virale sur la toile accuse Bahati Lukwebo de faire preuve de népotisme, détruisant son parti politique et son avenir politique. Ces cadres de l’AFDC-A se posent plusieurs questions et dénoncent la boulimie du pouvoir dont fait preuve l’autorité morale de leur parti politique. Ils regrettent que Bahati Lukwebo ne fasse pas preuve de modestie, abandonnant les autres membres du parti à leur triste sort.
Votre modestie que vous nous chantez, vous n’en faites pas preuve. Vous êtes mauvais, méchant et hypocrite car vous ne pouvez pas mener un combat collectif avec vos camarades qui aussi sont pères de famille, leaders mais à la fin, vous les sucez de toutes leurs forces en faveur de votre famille, disent-ils sur une note dont une copie est parvenue au journal Ouragan.cd.
Hormis le népotisme, l’autorité morale de l’AFDC-A est également accusé de rallumer la flamme du tribalisme au sein du parti, en privilégiant seuls les ressortissants de sa province d’origine. Des sources proches de l’AFDC-A renseignent que les membres de ce parti, n’ayant pas droit au chapitre, risquent de se venger lors des joutes électorales à venir. Nombreux parmi eux promettent de jouer contre leur propre parti. « Aux élections, il ne faut plus tromper le chef de l’Etat car nous ne serons plus avec vous (NLDR : Bahati Luwebo). Vôtre cupidité a totalement dépassé les limites qu’il y a lieu de vous chasser du parti », ont fait savoir ces cadres de l’AFDC-A.
Les autres, plus sévères, ont résolu carrément de chasser le président de la Chambre haute du Parlement lors de la conférence des présidents fédéraux du parti, annoncée pour bientôt. Ils promettent également de payer à Bahati Lukwebo la monnaie de sa pièce. A Kinshasa, des cadres afdciens projettent une réunion importante pour débattre de la gestion de leur parti.
Bahati Lukwebo n’est pas dans son premier comportement du genre. Il a fait engager plusieurs de ses proches à la Société nationale d’assurances (SONAS) lorsqu’il fut ministre de l’Emploi, travail et prévoyance sociale.