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Goma, un enjeu mondial

Les armes crépitent désormais à une vingtaine de kilomètres de la capitale du Nord-Kivu. La rumeur y surabonde, les déplacés de guerre y fourmillent et l’insécurité nocturne et diurne y est redoutée. Malgré cette vive tension, la ville s’ouvre encore à des émissaires régionaux et internationaux pour tenter de stopper la catastrophe. Mais le groupe terroriste M23 n’écoute personne.

Par Landry Amisi

Goma, ville martyrise avec une population dont la détresse se lit sur le visage @Photo Droits tiers.

publié le 18 novembre 2022 à 13:05:00

Goma, ville phare de l’Est de la République démocratique du Congo prend chaque jour une dimension stratégique planétaire. Toutes les puissances régionales et internationales coalisent d’ambition autour de cette mégapole de 2.100.000 habitants assise entre le volcan Nyiragongo, le parc national des Virunga et le lac Kivu. Goma s’illustre donc en dernier objectif immédiat du M23, cette coalition internationale chargée de démembrer la République démocratique du Congo. Les nouvelles du front militaire ne rassurent pas, y compris dans le camp du facilitateur Uhuru Kenyatta. Ce dernier a, en effet, appelé à un cessez-le-feu pour dialoguer. Appel tombé dans les oreilles des sourds. Kenyatta aurait prêché dans le désert, même lorsqu’il a déploré l’étendue de la catastrophe humanitaire de Kanyaruchinya. Car, en apprenant l’avancée des “sans pitié”, des villages entiers se vident. Le M23 y a planté une très mauvaise graine réputationnelle de “semeur de la mort”.

Depuis Bunagana, plusieurs déplacés sont contraints au nomadisme. Ils ont fui vers l’Ouganda avant d’y être chassés et pourchassés. Ils ont fui Kiwanja, Rutshuru et Rumangabo. Maintenant, des milliers d’autres déplacés ont vidé toutes les agglomérations riveraines de la route nationale n°2 qui relie Goma à Butembo et Beni. Ainsi, Goma suffoque. Coupée de principales voies d’approvisionnement en denrées alimentaires, la ville perd le contrôle de son économie et la vie y coûte excessivement cher.

La terre tourne autour de Goma

Rien n’y est à prendre à la légère. L’arrogance communicationnelle du M23, la témérité militaire des troupes rwandaises et ougandaises, le discours complaisant du secrétaire général des Nations unies et le silence coupable de toute la communauté internationale trahissent bel et bien la maturité du complot. “Ceux qui ont échoué de balkaniser la RDC hier se sont mêlés aux ambitions légendaires du Rwanda, de l’Ouganda, du Burundi et du Kenya de se partager injustement les richesses du Congo-Kinshasa”, a mentionné un universitaire intervenant dans une conférence scientifique à Kinshasa.

“Cette déstabilisation est rendue possible notamment par l’infiltration de toutes les institutions de la République”, a déclaré l’acteur politique Martin Fayulu mercredi à Kinshasa. “Et pour mieux contrôler la RDC, ses ennemis l’ont amenée dans la Communauté d’Afrique de l’Est”, affirme Fayulu. Et de conclure qu’en réalité, “le processus de Nairobi est un processus de validation de nouvelles frontières des territoires conquis en RDC par le Rwanda”, a-t-il indiqué.

La pression militaire par le M23 interposé serait donc l’ultime recours pour saucissonner au grand jour la République démocratique du Congo. Décider d’un émiettement calibré définissant les axes d’intérêts de chacune des puissances occidentales et régionales. Minerais, produits agricoles et alimentaires, réserves naturelles, pétrole, etc.

Blinken, Macron et Uhuru Kenyatta boudés par le M23

Le deal n’échappe à aucune puissance. Même la puissante ONU (Organisation des Nations unies) s’est ridiculement compromise dans le dossier RDC. Les principaux contributeurs étant positionnés en bonne place dans la combine criminelle contre la République démocratique du Congo, son secrétaire général ne devrait que perdre le nord d’expression. Guterres s’est enfoncé. Et l’ONU s’est dégonflé. Au sommet des grandes économies du G20 sur l’île indonésienne de Bali, le président français Emmanuel Macron s’est exprimé en défaveur de la position de Kinshasa.

Sur la situation de l’Est de la RDC et des tensions avec le Rwanda, comme vous le savez en septembre dernier, j’ai réuni les présidents Kagame et Tshisekedi en marge de l’Assemblée générale pour ce sujet. J’ai parlé à l’un et à l’autre ces derniers jours. J’ai également parlé au président Ruto. Je remercie ce dernier pour sa mobilisation et son engagement, a-t-il déclaré. Macron comme Guterres, Washington et bien d’autres États de réputation démocratique s’attachent au seul schéma de Nairobi, la boucle des boucles.

“Il y a un chemin possible engageant la région sur la base du processus de Nairobi que nous soutenons. Ce que nous sommes en train de faire, c’est en lien étroit avec les Nations unies et sous l’égide de ces dernières pour permettre le déploiement d’une force régionale à grande composante, à court terme, kényane.”

Plusieurs puissances de la région ont aussi marqué leur disponibilité pour pouvoir stabiliser plusieurs villes et en particulier Bunagana et quelques autres et permettre ainsi un retrait des forces en présence, le M23. Et surtout pouvoir engager un processus politique qui doit être la priorité dans le traitement de ces tensions, a soutenu Emmanuel Macron.

Dans cette perspective, le président français veut compter sur la bonne foi de Félix Tshisekedi et de Paul Kagame. “Je sais pouvoir compter sur l’engagement et du président Kagame et du président Tshisekedi en cette période. Je vais remercier ici aussi le président Ruto pour sa mobilisation politique et l’engagement de ses forces et la France continuera d’être aux côtés de ces initiatives”, a-t-il enchaîné. D’autre part, toujours à Bali, un autre tête-à-tête a permis au peuple congolais de tirer la conclusion du complot. Il s’agissait de la rencontre entre Vincent Biruta, chef de la diplomatie rwandaise et Antony Blinken, chef du département d’État américain.

“J’ai eu une rencontre importante avec Vincent Biruta. J’ai souligné l’inquiétude profonde des États-Unis à propos des violences qui se poursuivent dans l’est de la RDC, et j’ai demandé au Rwanda d’agir pour faciliter la désescalade”, a écrit Antony Blinken sur Twitter mercredi. Et Biruta d’en préciser les contours : “J’ai réitéré l’implication du Rwanda dans les mécanismes régionaux pour amener la paix et la stabilité dans la région, et souligné le besoin de toutes les parties prenantes de travailler à une solution politique à cette crise”.

Deux messages complémentaires qui établissent fondamentalement la dimension planifiée de la crise du M23. Pendant ce temps, Uhuru Kenyatta s’époumone sans résultat. Malgré tous les appels à la cessation des hostilités par les chefs d’État de l’EAC, le M23 viole, s’arme et se positionne.

Photo Droits tiers#La population de Goma toujours debout pour affronter les agresseurs

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