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Dialogue inclusif, le flou complice de Macron

Écourtant son séjour à Djerba (Île tunisienne) où s’est clôturé dimanche le 18ème sommet de la Francophonie, Emmanuel Macron a livré les secrets de l’agression rwando-ougandaise du M23. Le président français n’a nullement fait allusion aux 300.000 déplacés internes dont la souffrance s’accentue du fait de cette guerre injuste, tout comme, a-t-il concédé que le Rwanda double son mandat à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). La position du président français joue en défaveur de la plus grande nation francophone du monde qu’est la RDC.

Par Ouragan

Emmanuel Macron, président de la République française @Photo Droits tiers.

publié le 22 novembre 2022 à 07:24:00

À Kinshasa, plusieurs leaders d’opinion ont très mal accueilli l’attitude, le comportement et surtout la position de Paris dans la nébuleuse guerre du M23. Interrogé par TV5Monde, Emmanuel Macron s’est limité à se déclarer préoccupé par la situation. “Je suis très préoccupé par l’instabilité de la situation dans l’Est de la République démocratique du Congo. Parce que c’est le plus grand pays de la Francophonie”, a-t-il relevé. Une déclaration insuffisante, croit-on à Kinshasa. “La RDC qui est le 1er pays francophone du monde gagne quoi dans la Francophonie ? Nous allons quitter cette organisation francophone qui est gérée par un État anglophone et de surcroît un État terroriste qui n’incarne pas les valeurs de la Francophonie”, a réagi la compagnie internationale de développement et d’investissement (CIDI), une association sans but lucratif congolaise. La reconduction de Louise Mushikiwabo comme secrétaire générale de la Francophonie est autant sévèrement critiquée. Le professeur Philippe Mulenga Cilundika, chercheur et enseignant à l’Université de Lubumbashi, qualifie cette Francophonie d’une “organisation qui a perdu toute sa substance ! Un pays membre non modèle ni de la démocratie encore moins de respect de droits de l’homme, se voit confier un rôle d’avant-plan. J’ai la nausée et honte de notre organisation”, s’est-il plaint. La Rwandaise Louise Mushikiwabo a été officiellement réélue par acclamation de tous les chefs d’État et représentants présents dans la salle du sommet de Djerba, sauf le Premier ministre congolais, Sama Lukonde Kyenge. Un mandat hautement négocié pour permettre à Kigali de justifier l’injustifiable. Le même Rwanda qui se permet quotidiennement de faire subir à la grande République démocratique du Congo cruautés et catastrophes. Mushikiwabo qui s’y est bien prise jusqu’ici, a malheureusement toujours du mal à vendre un Rwanda à la réputation sanguinaire et barbare. Les opérations militaires en cours dans le Kivu engageant des troupes rwandaises et ougandaises viennent compliquer la tâche à la SG de la Francophonie dont le seul argument FDLR de cette guerre ne passe plus.

Emmanuel Macron épouse la thèse de Kigali

Le président français reconnaît pourtant que la RDC est en train de connaître un drame de trop. Une punition injuste et injustifiée. Un agglomérat d’armées indisciplinées de la région qui se pressent et s’entassent dans une région pacifique que le Rwanda et l’Ouganda ont rendue dangereuse en y créant une fabrique terroriste. “C’est un pays qui a déjà connu des drames. Et on le sait, quand la violence s’installe, c’est pour le pire. Et donc, nous soutenons pleinement les processus régionaux mis en place. Il y en a plusieurs, entre autres le processus de Nairobi. Et donc la position qui est la nôtre c’est que nous devons arriver à un retrait progressif du M23”, a déclaré le président Macron. Visiblement, le président français n’a pas pris connaissance des réalités historiques récentes pour comprendre que le M23 est une création artificielle qui a toujours défilé dans les différents épisodes de rêves virtuellement imaginaires de Paul Kagame. Macron a donc souscrit au deal. Peut-être continue-t-il de réparer les torts français dans le génocide de 1994 au Rwanda où le gouvernement français fut indexé. En clair, Paris soutient, les yeux fermés, le gendarme rwandais qui protège ses intérêts en Centrafrique après le départ précipité de ses troupes avec la poussée russe et au Mozambique où les installations de TotalÉnergie sont protégées par un contingent rwandais.

Macron veut un dialogue inclusif

Difficile de bien cerner le vrai sens qu’attribue le président français au concept “dialogue inclusif” voulu par les uns et les autres. Emmanuel Macron cite clairement les pays limitrophes du versant est de la RDC qui font partie du conflit . “Je pense que c’est une nécessité pour la stabilité, c’est une nécessité aussi pour tous les pays de la région et je vois d’ailleurs beaucoup de convergence. L’Ouganda, la Tanzanie, le Burundi sont sur l’agenda”, a-t-il affirmé. Le chef de l’État français tombe dans le traquenard de Paul Kagame et Yoweri Kaguta Museveni qui minimisent toujours un terrorisme dans l’Est de la République démocratique du Congo alors qu’en réalité, ils (Kagame et Museveni) en sont les véritables géniteurs. Des fabricateurs du terrorisme régional sous la coupe des puissances occidentales. Ils ont au moins réussi à exhumer un groupe armé dangereux, le M23, autant qu’ils entretiennent leurs propres rébellions éternelles des FDLR rwandais et ADF ougandais. Le président Macron veut se convaincre du contraire : “Parce que tous craignent l’instabilité régionale là, mais surtout le fait que ça ne profite qu’aux forces terroristes qui sont en train de s’installer dans la région. Et le terrorisme est en train d’arriver avec les ADF et il peut se développer sur cette instabilité et ce conflit”, veut-il croire.

Avec Macron, les forces EAC basculent dans l’ONU de Guterres

“Nous avons soutenu l’initiative d’installer des forces est-africaines dans le cadre du mandat des Nations unies pour progressivement stabiliser militairement cette région”, a fait savoir le président de la République française. Les forces des États de la communauté est-africaine arrachent du coup un mandat de l’ONU. Ce qui suppose qu’au lieu d’évoluer vers le retrait de la Monusco, nous sommes de plus en plus exposés à une nouvelle industrie de déstabilisation qui viendra remplacer la Monusco. “Nous avons pris en particulier l’exemple de Bunagana, mais aussi la partie maintenant au-delà de laquelle les forces ont pu s’étendre. Et ce qui va avec c’est la nécessité de réamorcer un dialogue politique inclusif pour traiter du sujet”, a poursuivi Emmanuel Macron. Comme on le voit, les véritables commanditaires de la guerre du M23 ne mettent plus de gants. Ils s’expriment sans aucune allusion au sort des populations civiles congolaises qui errent de villages en villages fuyant les envahisseurs de la coalition internationale rwando-ougandaise du M23.

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Trois anciens cadres du PPRD, Henry Magie, Yannick Tshisola et Adam Chalwe ont rejoint la rébellion dirigée par Corneille Nangaa. Les images les montrant vêtus de tenues militaires ont alimenté les spéculations sur les liens étroits entre le parti de Nangaa, AFC, les rebelles du M23 et l’ex-parti présidentiel – PPRD.

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