L’équipe Kadima excelle dans la publicité. Toutes ses initiatives généralement contestées par l’opinion publique sont présentées par la CENI comme des prouesses alors que jusqu’ici le peuple ne se sent nullement concerné par la configuration actuelle de l’institution, ses animateurs et la validité de ses actes.
Denis Kadima, le président de la commission électorale constesté par l’opposition politique ainsi que les catholiques et les protestants. @Photo Droits tiers
À douze mois des élections générales de 2023, la République démocratique du Congo souffre toujours de l’illégitimité de sa centrale électorale. Contestée par la plupart des partis politiques et des organisations de la société civile, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est toujours perçue comme un instrument préparé, organisé, investi et fonctionnant sous le diktat du régime de l’Union sacrée. Pour Prince Epenge, haut cadre de Lamuka, “la CENI n’existe pas encore. C’est plutôt une cellule de base du parti présidentiel qui opère en lieu et place de la CENI. Même lecture pour le parti Envol du député Delly Sesanga. Pour Rodrigue Ramazani Bekola, porte-parole de l’Envol, “la CENI doit être recomposée”. C’est ce postulat que développe le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila Kabange. Les dernières sorties médiatiques de Jean-Serge Tshiben, communicateur de cette force politique de l’opposition attestent que les kabilistes ne croient pas du tout à la tenue d’élections consensuelles et apaisées avec la CENI Kadima. Il y a cinq jours, Martin Fayulu Madidi, leader de Lamuka a réaffirmé le caractère très dépendant de la CENI. Le patron de l’ÉciDé a proposé la recomposition rapide de l’institution de gestion des élections afin de bâtir la confiance et la transparence autour du processus électoral.
Des acquisitions sur fond de désaccords et soupçons de détournement
Les premières opérations électorales sont déjà très mal parties avec l’actuelle CENI sous le leadership de Denis Kadima. Outre les dénonciations de détournement des fonds destinés à l’acquisition des engins roulant au profit des nouveaux membres de la CENI indexant scandaleusement Denis Kadima, l’appel d’offres en vue de l’acquisition des kits d’enrôlement n’a pas échappé aux suspicions les plus variées autour du montant réel des achats et de la retrocommission que devraient toucher les membres de l’institution auprès du fabricant Miru Systems. Tout récemment encore, d’autres révélations ont éclaté faisant état d’une acquisition personnelle et privée du président de la CENI. Un appartenant acheté rubis sur l’ongle à hauteur de 2 millions de dollars américains à Kinshasa, hurlait un combattant de la diaspora. Autant de signaux d’un mauvais départ pour une commission électorale censée corriger les maladresses de gestion de l’équipe précédente. Lesquelles étourderies électorales ont généré des crises incroyables lors de la proclamation des résultats de 2018.
Que fait la CENI dans la gestion du cancer des seins ?
Quel n’a pas été l’étonnement de l’opinion congolaise d’entendre et de voir les autorités électorales s’occuper de la sensibilisation autour du cancer des seins. En effet, au cours de la journée du 26 octobre dernier, la CENI s’est égarée en allant sensibiliser sur un domaine qui ne lui est pas d’attribution. En tout cas, la CENI n’a pas sensibilisé les malades du cancer des seins autour du processus électoral mais plutôt sur les facteurs de risque et les mesures préventives de ladite pathologie. Ceci alors que le peuple congolais peine à se rassurer de l’indépendance de la CENI, de sa capacité de conduire le processus de façon consensuelle et de ses moyens de résistance face aux diverses pressions politiques qui se dressent à elle. Ceci est la preuve que l’actuelle leadership électoral n’a pas compris les termes de sa mission et qu’il opère de façon dispersée.