Le Direct
Radio

Médias : “Où est Steve Wembi ?”

Inadmissible. La liberté de la presse connaît un coup d’arrêt au Congo-Kinshasa. Dans un état de droit, la parole est libérée. Mais, utiliser la guerre comme prétexte pour justfier l’arrestation d’un journaliste dont les propos gênent le régime est une absurdité. Le malheur de Steve Wembi en cavale jusqu’au moment où cet article est publié, c’est de flanquer toujours la vérité crue au visage des personnes qui n’aiment entendre qu’un seul son de cloche. La liberté n’a jamais été du goût de l’oppresseur. Malheureusement, les donneurs de leçon d’hier sont devenus des bourreaux aujourd’hui.

Par Kokolo Jean

Le journaliste Steve Wembi arrêté pour avoir donné une version sur la guerre du M23 qui ne plait pas au régime @Photo Droits tiers.

publié le 25 octobre 2022 à 10:30:43

Le correspondant de New York Times, Steve Wembi a échappé de justesse de se faire happer lundi soir à l’hôtel Léon dans la commune de la Gombe à Kinshasa par les agents de service alors qu’il venait d’assister au briefing hebdomadaire animé conjointement par le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya ainsi que son collègue des Finances, Nicolas Kazadi. Mais présentement, aucun membre de sa famille ne sait où il se trouve. Est-il en clandestinité ou il a été arrêté par la suite et acheminé dans un cachot secret ? Difficile de le savoir. L’inquiétude s’accroît. Pourquoi est-il recherché ? C’est un secret de polichinelle. Les publications de Steve Wembi sur la guerre de l’est dérangent. Mais pourtant, ce qui est interdit à la presse congolaise, ne l’est pas curieusement aux médias étrangers diffusant dans le même espace géographique. Pourquoi étouffer alors la vérité si les journalistes ne se limitent qu’aux faits ? En journalisme, les faits sont sacrés. Est-ce l’information donnée par le journaliste est vraie ou elle relève de la manipulation de l’opinion ?. Si les autres donnent la parole au M23, au Rwanda et à l’Ouganda pour équilibrer l’information, pourquoi interdire aux médias congolais de recouper même d’autres sources.

En période de guerre, les journalistes sont confrontés à de nombreuses difficultés. Ils opèrent dans un climat empreint d’insécurité et de menace constante, et sont souvent la cible privilégiée des différentes parties qui cherchent souvent à contrôler les médias et à leur imposer leur version des faits.

Ainsi, la notion de la responsabilité s’affronte avec celle de la vérité. Quel est le choix aujourd’hui de la société congolaise ? La vérité ou le mensonge. La responsabilité “oui” parce que la presse ne peut pas démobiliser les troupes au front. Mais, la vérité est fondamentale parce que le journaliste a le devoir de dire la vérité au peuple, de dire au peuple la situation réelle sur le terrain. Le contraire le discréditerait. La sensibilité, si le journaliste livre les informations secret-défense. Ce qui n’est pas le cas de Steve Wembi à moins qu’on prouve le contraire.

Dans un espace concurrentiel, le journaliste congolais risque de se démonétiser. En dehors de belligérants, les humanitaires et la société civile constituent des sources crédibles auxquelles les médias recourent pour certifier une information. Y-a-t-il un péché de relayer une information donnée par une source indépendante. Dans les régimes totalitaires, de telles notions ne passent pas. La confrontation des sources est bannie. Wembi mérite-t-il un châtiment aussi sévère pour avoir exercé son métier d’informer. Que les vrais professionnels des médias disent là où le journaliste a fauté. L’humiliation subie hier soir par sa femme, sa maman et son collègue Pascal Mulegwa de RFI interpellés brutalement puis relâchés vers 1h00 du matin, démontre l’indignité de l’opération. La clameur publique actuelle est une preuve que les manières fortes ont toujours échoué. Le cas de Wembi en est d’ailleurs une parfaite illustration.

Les dix devoirs déontologiques des journalistes

Les journalistes professionnels sont déontologiquement soumis à dix devoirs dans le cadre de la recherche, de la rédaction et des commentaires qu’ils effectuent :

– Le respect de la vérité ;

– La défense de la liberté d’information ;

– La publication exclusive d’informations dont l’origine est vérifiée ;

– Le refus d’utiliser des méthodes déloyales en vue d’obtenir des informations ;

– Le respect de la vie privée des personnes ;

– La rectification de toute information publiée inexacte ;

– La protection des sources et la garantie du secret professionnel ;

– L’interdiction du plagiat, de la calomnie, de la diffamation ou d’accusations infondées ;

– L’interdiction d’activités commerciales, de propagandes ou dictée par les consignes des annonceurs ;

– Le refus de pressions orientant l’activité rédactionnelle du journaliste.

Ces droits et devoirs du journaliste sont essentiels pour maintenir la qualité de l’information relayée par les professionnels. Ils sont un véritable rempart contre les abus des actualités diffusées notamment par les réseaux sociaux (comme les Fake News). Ces droits et devoirs déontologiques du journaliste garantissent une information saine et de qualité.

Reconnus par tous les professionnels de l’information dans de très nombreux pays, les droits et devoirs du journaliste sont liés au respect de la démocratie et doivent impérativement être protégés. Les droits et devoirs du journaliste proviennent d’une longue histoire de luttes et d’acquisitions fondamentales permettant la construction de la profession telle que nous la connaissons aujourd’hui : garante de la connaissance et respectueuse de la démocratie.

Nos tags

Élection
Ceni
Politique
GUERRE
Agression
Culture
Économie

Dans un mémorandum adressé au président de la République, Félix Tshisekedi, les jeunes entrepreneurs sous-traitants de trois grandes provinces minières de la RDC, à savoir le Lualaba, le Haut-Katanga et le Haut-Uele ont exprimé leur colère, dénonçant la gourmandise exagérée du patronat congolais. Et pour cause, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) tient à s’accaparer de l’exécution des marchés dans les entreprises principales au mépris des autres corporations des entrepreneurs alors qu’elle n’est qu’une Asbl comme toutes les autres .


Nation

Joseph Olenghankoy tire la sonnette d’alarme sur les détournements de fonds publics. Dans une déclaration sur Twitter, l’opposant a dénoncé les sinistres machinations d’une mafia financière qui s’est installée au cœur des institutions.

Taux de change

DeviseCDF
1 Dollar Usa2,765.00 CDF
1 Euro2,944.45 CDF
1 Yuan381.95 CDF
1 FCFA4,52214 CDF

Appel d'offres

Attribution du marché : Acquisition et livraison de 25.000 téléphones mobiles “portables”


offres d'emploi

logo

2022© Ouragan.cd Tous droits réservés.

Ouragan cd




2022© Ouragan.cd Tous droits réservés.